Trump / Iran : ils veulent la guerre ?
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Le conflit entre Téhéran et Washington se tend de plus en plus. Loin d’avoir renoncé à riposter à la destruction d’un drone militaire américain, Donald Trump a signé lundi un décret imposant de nouvelles sanctions contre le Guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei et le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, après avoir ordonné une attaque contre les forces iraniennes. Pas sous la forme de missiles lancés à partir de navires ou de jets à haute altitude, mais sur le terrain numérique.
Selon le Washington Post et Yahoo News, le même jour où il renonçait aux frappes de missiles contre des cibles iraniennes, et communiquait amplement à ce sujet, le président américain décidait de lancer des cyberattaques contre des cibles précises : les systèmes de lancement des missiles iraniens, et un organisme de surveillance de la navigation dans le détroit d’Ormuz. L'offensive qui était en préparation depuis « des semaines, voire des mois » selon les médias américains, a été dirigée par le Cyber-Command, le nouveau commandement interarmées dédié à la guerre numérique. Elle visait plus spécifiquement le corps des Gardiens de la révolution islamique, qualifié par le gouvernement US « d'organisation terroriste ».
Cette cyberattaque américaine contre l’Iran est loin d’être une première : à la fin des années 2000, l’administration Obama avait mené une opération secrète, en coopération avec les Israéliens, qui avait contaminé les systèmes informatiques du programme nucléaire iranien avec un virus baptisé Stuxnet. Mais cette fois, fait rare, on a appris très vite le déclenchement de cette cyberattaque en riposte à un acte conventionnel, en l’occurrence un tir de missile. Et l’Iran a rapidement réagi pour assurer n'avoir subi aucun dégât.
« Les médias s'interrogent sur la véracité de présumées cyberattaques contre l'Iran. Je dois dire que cela fait longtemps que nous faisons face au cyberterrorisme » des États-Unis, a ainsi commenté sur Twitter lundi le ministre des Télécommunications, Mohammad-Javad Azari Jahromi. « Aucune de leurs attaques n'a réussi alors qu'ils font beaucoup d'efforts en ce sens », a-t-il affirmé. « L'an dernier, nous n'avons pas fait échouer une attaque, mais 33 millions » grâce à un nouveau système de défense informatique, a-t-il ajouté. De son côté, le président iranien Hassan Rohani a accusé Washington ce mardi de « mentir quand ils disent vouloir dialoguer avec l'Iran, comme le prouvent les nouvelles sanctions ». Et d'y aller encore plus fort : « La politique de l'Amérique montre son désespoir [...] Les actes de la Maison-Blanche témoignent de son retard mental ». Pour lui, le dialogue avec les États-Unis est désormais impossible.
Entre escalade verbale et cyberattaque, la tension entre les deux puissances ne semble pas près de retomber, et l’on se demande jusqu'où les protagonistes sont réellement prêts à aller…
Invités :
- Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations internationales et Stratégiques.
- François Clemenceau, rédacteur en chef international au Journal du dimanche.
- Armelle Charrier, éditorialiste internationale à France 24.
- Jean-Dominique Merchet, éditorialiste à L’Opinion, spécialiste des questions Défense et Diplomatie.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé