Canicule, pollution : ça chauffe pour la voiture
C dans l'air- 1 h 3 min
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Il y a du changement dans l’air. Alors que la canicule bat son plein en France, le dispositif de circulation différenciée est désormais « automatiquement activé » à Paris en cas de pic de pollution a annoncé le ministre de la Transition écologique, et les autorités ont décidé de l’anticiper aujourd’hui dans la capitale mais aussi à Lyon, Villeurbanne et à Annecy. Ce dispositif sera également déclenché à partir de demain à Strasbourg et à Marseille.
Mais comment cela fonctionne-t-il ? Qui peut circuler ? Concrètement, dès que le seuil d’alerte (qui concerne l’ozone mais aussi les particules et le dioxyde d’azote) est atteint, les véhicules qui ne sont pas classés Crit’Air 0, 1 ou 2, c’est-à-dire les diesels de plus de huit ans et les essences de plus de treize ans, sont interdits de circulation. Une restriction inédite qui exclue plusieurs millions de véhicules, camionnettes ou autres scooters pour limiter la pollution de l’air et les risques pour la santé. Lors de la canicule meurtrière de 2003, l’ozone aurait provoqué environ 380 décès (sur un total de 15 000), selon les estimations de Santé publique France et l’exposition chronique à ce polluant serait responsable chaque année de près de 500 décès pour causes respiratoires. La justice vient d’ailleurs de reconnaître que l’État avait commis une « faute » dans sa politique de lutte contre la pollution de l’air. Inédite en France, cette décision intervient après un recours déposé par une mère et sa fille qui vivaient près du périphérique parisien et souffraient de maladies respiratoires.
Parallèlement, le Haut Conseil pour le climat, l’instance indépendante créée par Emmanuel Macron en pleine crise des Gilets jaunes, a rendu son premier rapport aujourd’hui. Et le diagnostic des 11 experts est sans appel : la France n’en fait pas assez contre le réchauffement de la planète. Elle est en retard sur ses objectifs et elle ne sera pas à l’heure pour la neutralité carbone à laquelle elle s’est engagée pour 2050. Celle-ci impliquant que la France n'émette pas plus de gaz à effet de serre que ses « puits » – sols, forêts... – ne peuvent en absorber. En cause ? Les transports (31 % des émissions) : malgré les politiques mises en œuvre, la demande croît, l'électrification est en retard et les Français continuent de préférer la voiture individuelle. Mais il y aussi les bâtiments (19 % du total). Autant de points abordés dans le projet de loi Mobilités examiné actuellement au Parlement, et au cœur de vifs débats. Mais pour le Haut Conseil, il faut des réformes structurelles pour mettre le climat « au cœur de l'action publique (...) Une transformation profonde de l’économie et de la société à grande échelle » est nécessaire. Le gouvernement dispose de six mois pour y répondre devant le Parlement.
Invités :
- Dominique Seux, directeur de la rédaction des Échos.
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne.
- Stéphane Mandard, journaliste au service planète du journal Le Monde.
- Gilles Dansart, spécialiste des transports et directeur de Mobilettre.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé