S10 E17 : Porte d'Orléans
Paname- Documentaires
- 26 min
- Français
- tous publics
Du même programme
Paname file aujourd’hui plein sud, du côté de la Porte d’Orléans, dans le 14e arrondissement. C’est l’une des principales portes de la capitale, point de départ de la mythique Nationale 20, route du Soleil. Le trafic est important autour de cette porte et sur l’avenue du Général-Leclerc. Mais en retrait de cet axe se déploie un quartier résidentiel très calme. Il se compose d’un ensemble de rues et de placettes bordées de maisons basses destinées à l’origine aux classes moyennes et aux artistes. Nous sommes dans l’ancien village du Petit-Montrouge dont une partie a été rattachée à Paris en 1860. Aujourd’hui ce quartier familial est plus connu sous le nom de « quartier Alésia ».
• Auto Passion Café (197 boulevard Brune, 14e)
Vincent Durand et David Tibi, deux copains passionnés d’automobiles et de sports mécaniques ont ouvert en 1999 ce resto-concept, devenu QG des mordus de la bagnole. La déco est époustouflante : un karting suspendu au plafond, des moteurs d’exceptions montés en tables, des baquets de Porsche transformés en fauteuils et une quinzaine de vitrines dédiées aux clubs. Que des vraies pièces, des vrais moteurs, pas de chiqué. “Ce sont toutes des pièces d'origine, offertes par des clients et des collectionneurs”, décrit Vincent. “Au hasard des soirées, on peut dîner aux côtés d’Alain Prost, Sébastien Loeb ou Jean Ragnotti. On reçoit régulièrement des pilotes professionnels qui vont s'entraîner sur le simulateur de course professionnel, à la disposition des clients sur réservation.” Yvan prendra place dans le siège baquet pour prendre une dose de sensations fortes.
• Petits Carreaux de Paris (6 rue Rémy-Dumoncel, 14e)
Les Petits Carreaux de Paris sont nés d’une aventure familiale commencée en 2015 avec un appel à projet lancé par la Mairie de Paris. Il s’agit dans le cadre du concours Esprit de Paris de proposer un produit symbolisant la capitale à moins de 5 euros. André Fontes, co-fondateur de l’agence Noir Vif, imagina alors une tablette de chocolat représentant les faïences du métro parisien. Ce carreau si caractéristique en faïence blanche de Gien, de 7,5 centimètres sur 15, légèrement biseauté sur les contours. On le doit à Hector Guimard qui en 1900 souhaitait faire entrer un maximum de lumière dans le métropolitain. La marque lancée en 2016 se retrouve propulsée à la Grande Épicerie du Bon Marché, chez Colette, Fleux… Julie, la femme d’André, quitte son job d’ingénieur matériaux chez PSA Peugeot Citroën pour le rejoindre et travailler en étroite collaboration avec le chocolatier alsacien Jacques Bockel. Pas de fabrication à Paris mais la conception du packaging, très soigné, s’effectue ici, ainsi que du petit conditionnement. Le couple projette d’ouvrir une petite unité de fabrication au sous-sol. Yvan dégustera les différents chocolats de la gamme, guidé par Julie. Elle donne des astuces pour reconnaître un bon chocolat et pour le déguster en mobilisant les 5 sens. Il dégustera notamment la recette la plus audacieuse de la gamme : tablette de chocolat noir au gingembre et piment. Elle révèle progressivement trois saveurs bien distinctes : la fraîcheur citronnée du gingembre explose dès la mise en bouche, le chocolat noir vient ensuite, puis le piment d’Espelette vient délicatement finir la dégustation par des notes poivrées.
• Frédérick Gersal à la villa Seurat (7 bis villa Seurat)
La villa Seurat est une courte impasse qui abrita dans l’Entre-Deux-Guerres une flopée d’artistes, peintres, sculpteurs et écrivains. Ils gravitaient autour de Montparnasse mais ne trouvaient pas tous à se loger. Face à cette crise du logement, l’architecte André Lurçat entreprit, à partir de 1926, de construire et lotir pas moins de huit villas dans les quartiers alentours. La première et la plus emblématique, la villa Seurat, prit ses quartiers au Petit-Montrouge. Dans cette impasse se concentrent une vingtaine de maisons-ateliers aux façades avant-gardistes. De grands noms des arts et des lettres ont posé ici valises, burins et chevalets : Dali, Soutine, Derain, Gromaire, Beckett, Miller, Nin… S’inscrivant dans la mouvance moderniste, l’architecture des bâtiments est épurée et dépouillée : les façades ont en effet perdu leurs enduits et leurs moulures d’autrefois pour faire place au béton armé, au ciment, aux briques et aux matériaux bruts en guise d’éléments décoratifs.
• Puis nous irons au n° 7 bis, dans la maison-atelier de Chana Orloff construite en 1926 par Auguste Perret. Cette sculptrice s’est confrontée à divers supports (bois, terre, ciment, bronze) avec une patte avant-gardiste. Portraitiste du tout-Paris, elle fut une des très rares femmes ayant vécu de son art.
• Isapocket (51 villa d’Alésia, 14e)
D’une ancienne imprimerie, Isabelle Pongitore et David Loche ont fait un atelier-boutique dans lequel ils créent des aménagements intérieurs, des meubles sur mesure (dans le cadre de projets d’architecture), des objets en petite série, des faire-part de naissance et de mariage. Yvan se penchera sur le savoir-faire d’Isabelle dont le fil conducteur est le collage. Elle découpe des illustrations dans des magazines vintage et les colle sur des objets (assiettes, ménagères…). Les magazines de déco la sollicitent souvent pour leurs pages « Inspiration ». Isa et David sont ici depuis 20 ans et connaissent bien le quartier et la Villa Alésia, pépinière d’artistes.
• À mi-chemin (31 rue Boulard, 14e)
Le petit restaurant de Virginie et Nordine Labiadh a conquis la presse gastro. Leur cuisine est à mi chemin entre la Tunisie (pays natal de Nordique) et la Bretagne (terre de Virginie). Nordine maîtrise à la perfection le couscous (auteur du livre Couscous pour tous chez Solar) qu’il marie avec le poulpe, au homard breton voire à la saucisse de Morteau. Sincérité, générosité et complicité caractérisent cette belle adresse.
Présenté par : Yvan Hallouin
Chroniqueurs : Frédérick Gersal