Devenir instit
Infrarouge- Documentaires
- 2020
- 1 h 13 min
- indisponible
- tous publics
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Dans une vie d’instit, il y a une année inoubliable, celle où ils basculent du statut d’élève à celui de professeur. Ils sont alors « enseignants fonctionnaires stagiaires », à mi-temps en fac, à mi-temps dans une classe qui leur est confiée.
Dans la grande banlieue parisienne, entre zones pavillonnaires et grands ensembles, filmées tout au long de cette année-charnière, Solenne, Sara-Difa, Marie-Castille et Clara apprennent à enseigner, se démènent pour accomplir leur mission fondamentale, leur motivation en butte à la découverte d’un métier où il faut instruire tant d’enfants si différents...
Personnages
Solenne Bissonnier a exercé pendant près de vingt ans la profession d’attachée commerciale. Quelques semaines avant de passer le concours de professeur des écoles, elle vendait encore des systèmes d’appel pour les personnes âgées. Au moment de rentrer dans la classe qui lui est confiée, sa seule référence c’est quand elle-même était élève. La rentrée, c’est le début d’une nouvelle vie, la découverte d’un petit monde : une classe de CE1. Elle improvise avec brio. « On repère tout de suite les personnalités un peu fortes qui se démarquent par leur présence, leurs questions ou à l’inverse par leur lenteur, le regard qui peut partir ailleurs pour certains, on se dit que ceux-là, il va vraiment falloir travailler à les captiver… ». Si Solenne semble tant à l’aise c’est peut-être aussi qu’elle songe à ce métier depuis si longtemps…
Toute jeune et pleine d’allant, Marie-Castille Peña se souvient qu’elle était une élève dynamique, un rien perfectionniste. Au moment de prendre en charge sa classe de maternelle, 28 élèves dont un enfant autiste, elle doit réviser son ambition pédagogique à la baisse pour « tenir » sa classe : « À un moment donné, je me suis dit je ne vais pas y arriver, j’ai deux bras, deux jambes, deux yeux… Tu te sens un peu seule dans ta galère. Au début, sans clé, sans savoir quoi faire, j’avais l’impression d’être dans une jungle, aphone toutes les semaines… ». Pas étonnant dans ces conditions que son amie de promotion Marina, soumise à trop de pression, décide en cours d’année de démissionner. Et pourtant, lors de « cette année-crash-test », …à la faveur d’une épidémie de varicelle, Marie-Castille va découvrir le plaisir d’enseigner.
La volonté de devenir prof de Sara-Difa Cavé est venue de ses premiers petits boulots d’animatrice. Mais elle a plus d’une corde à son arc. Bilingue, elle a décidé, dès la rentrée d’enseigner l’anglais à ses élèves. Et comme elle est dotée d’une voix de diva, tout cela se passe en chanson… Ce qui n’empêche pas, qu’elle va découvrir qu’ « enseigner, ça s’apprend »… Comment se placer dans la classe pour que les plus timides trouvent leurs marques, comment faire pour qu’aucun de ses élèves ne s’ennuient et ne viennent perturber la bonne marche de la classe ? A la scène comme à l’école, Sara-Difa donne le meilleur d’elle-même et réussit à transmettre à ses élèves le plaisir de la découverte.
La terreur de Clara Balan ? « Les CM2… Déjà parce qu’ils sont plus grands que moi… ». Pour sa première année, Clara a eu de la chance, elle enseigne à des CE2. Avec eux, elle semble jouer, tout en posant de fermes limites. Il y a derrière cette façon de faire une idée directrice : faire naître le désir d’apprendre. Elle s’y emploie avec beaucoup d’entrain et de sollicitude. Mais dans le grand vent de cette année, elle doit aussi ingurgiter l’apprentissage théorique, boucler son master, anticiper les questions des parents, « apprendre à ne pas crier ». Avec sa fraîcheur tout juste sortie de l’adolescence, son rire communicatif, Clara s’impose, mine de rien et finit par boucler son année sans rien perdre de sa bonne humeur.