Les 400 coups
- Cinéma
- 1959
- 1 h 36 min
- tous publics
Ce film est une confession ou, mieux, le récit simple et dépouillé du drame vécu par un enfant de douze ans, un enfant en quête d'un peu de chaleur humaine, d'un peu d'amitié, d'un peu de bonheur, et qui, hélas, ne trouve en ceux que la Providence a placés auprès de lui pour le soutenir, l'aiguiller, l'aider, ses parents, ses éducateurs, qu'indifférence ou incompréhension. Ce n'est pas un réquisitoire, c'est un témoignage et un témoignage bouleversant parce qu'il donne mauvaise conscience à ceux qui le reçoivent et les oblige à s'examiner sur leurs responsabilités. Apparemment, les faits qui se succèdent sont sans grande importance : c'est une punition écopée injustement par Antoine, et que les circonstances l'empêchent de faire le soir à la maison. C'est l'école buissonnière par crainte de se retrouver devant le maître, sans la punition qu'il a exigée ; c'est le mensonge, bientôt découvert. C'est le renvoi pour huit jours. Alors, se sont des jours de vie indépendante et libre, grâce à l'hospitalité d'un ami. puis c'est le besoin d'argent, le vol, le commissariat et le centre d'observation des mineurs délinquants. Entre temps, l'enfant a découvert que sa mère avait une liaison. Tout cela défile devant nos yeux. Rien de forcé : le père de l'enfant n'est pas un mauvais homme, mais il est maladroit et borné. La mère est légère, sotte et égoïste, mais elle n'est pas méchante. Le professeur n'est pas sans coeur. Et l'enfant ne se révolte pas : il est comme écrasé par le destin. Dans ce contexte ténébreux, une lueur d'espoir : l'enfant a un ami qui essaiera, en vain du reste, de lui rendre visite à la maison de redressement. Et l'on sent qu'il suffirait de peu de chose pour qu'Antoine tourne bien, prenne goût à la vie et fasse les redressements nécessaires. Ce peu de chose, Antoine le demande du regard à la foule des spectateurs vers lesquels il se tourne à la fin du film. © Les fiches du cinéma 2001
EN PARTENARIAT AVEC :
Télérama & TROISCOULEURS
- Festival de Cannes 1959 - Prix de la mise en scène : François Truffaut
Réalisé par : François Truffaut
Produit par : François Truffaut, Marcel Moussy
Avec : Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy