Fantasio
- Théâtre et danse
- 2 h 39 min
- indisponible
- tous publics
Fantasio de Jacques Offenbach est un opéra-comique en trois actes et quatre tableaux.
Livret de Paul de Musset d’après la pièce éponyme d’Alfred de Musset, créé à l’Opéra Comique le 18 janvier 1872.
Nouvelle production
Nouvelle édition critique de Jean-Christophe Keck
Direction musicale : Laurent Campellone
Mise en scène : Thomas Jolly
Le romantisme a engendré des oeuvres aussi maudites que ses poètes, comme les deux
Fantasio d’Alfred de Musset et de Jacques Offenbach, frappés d’une même fatalité à 40
ans d’intervalle. La comédie-drame écrite par un Musset de 23 ans « pour être lue dans un
fauteuil » est publiée en 1834. Créée à la Comédie-Française après la mort du poète, elle
ne remporte aucun succès. En 1869 cependant, Musset entrant dans l’air du temps, le
directeur de l’Opéra Comique propose le sujet à Offenbach. Mais la guerre puis la défaite
de Sedan suspendent le projet : le compositeur n’est-il pas d’origine allemande ? Le milieu
culturel et la presse prennent Offenbach en grippe : ses opérettes auraient, au fil du
Second Empire, sapé les valeurs nationales...
Le 18 janvier 1872, Fantasio est la première création d’après-guerre à l’Opéra Comique,
institution que l’on dit vouée au « genre national » et où trois titres précédents
d’Offenbach ont été boudés. C’est l’échec : jamais il n’aurait dû toucher à la pièce, fût-elle
réputée injouable, d’un académicien, de surcroit auteur du chant patriotique Le Rhin
allemand. Fantasio ne sera plus joué en France du vivant d’Offenbach, qui en réutilisera
des motifs et le mélange d’humour et de sensibilité dans son testament musical, Les
Contes d’Hoffmann. Enfin, après la mort d’Offenbach, livret et partition d’orchestre
disparaissent en 1887 dans l’incendie de l’Opéra Comique…
Alors que seule une version viennoise permettait d’appréhender l’oeuvre, Boosey and
Hawkes a rassemblé les manuscrits afin de publier, en 2013, la reconstitution de la
première parisienne. L’Opéra Comique peut donc recréer ce chef-d’oeuvre méconnu,
véritable autoportrait d’Offenbach et dont le rôle-titre (travesti) fut créé par la future
créatrice de Carmen. De nombreux partenaires français et européens se sont
ralliés au projet : le Grand Théâtre de Genève, l’Opéra de Rouen, le Théâtre National de
Croatie, le Théâtre Impérial de Compiègne, l’Opéra de Limoges, l’Opéra de Montpellier et
le Festival de Wexford.
La production est emblématique de la nouvelle relation à l’art lyrique que l’Opéra
Comique veut développer pour et avec les artistes et les spectateurs. Dès 2015,
l’institution met en place un mode de production qui accorde du temps à la maturation du
théâtre et ouvre aux spectateurs les étapes du processus créatif, avec la complicité du
chef d’orchestre Laurent Campellone, qui dirigera l’Orchestre Philharmonique de Radio
France, et du metteur en scène Thomas Jolly, qui aborde pour la première fois le
répertoire lyrique, fort d’une démarche participative qui a fait ses preuves au théâtre.
Synopsis
* Acte I
Dans le royaume de Bavière, le peuple célèbre les prochaines noces de la princesse
Elsbeth avec le prince de Mantoue, union qui doit garantir la paix. Les étudiants moquent
les bourgeois mais comptent profiter de la liesse générale, en particulier l’extravagant
Spark, contre l’avis du mélancolique Fantasio, très jeune et déjà revenu de tout.
Le bon roi nourrit des doutes : doit-il sacrifier sa fille à la raison d’état alors qu’il ne
connait même pas ce prince italien, à la mauvaise réputation ? Attristée par la mort du
bouffon Saint-Jean, la princesse souffre de vague à l’âme… Sur un coup de tête, Fantasio
décide d’endosser le costume du bouffon mort et de briguer sa place à la cour. Quant au
prince de Mantoue, il prend une résolution peut-être plus dangereuse : afin de se faire
aimer pour lui-même, il échange son identité avec son aide de camp Marinoni...
* Acte II
Pleine du souvenir de Saint-Jean, Elsbeth se laisse peu à peu conquérir par la fantaisie
bienveillante du nouveau bouffon qui veut qu’elle connaisse le véritable amour. Dans son
habit d’aide de camp, en revanche, le prince enchaîne gaffe sur gaffe, au grand désespoir
du brave Marinoni. Touché par la peine d’Elsbeth qui ne veut pas désobéir à son père,
Fantasio lui promet de faire échouer le mariage. Alors que le cortège se forme et que
Marinoni tente d’y faire bonne figure, Fantasio lui enlève sa perruque aux yeux de tous.
Ce crime de lèse-majesté peut mener les deux états au bord de la guerre, mais la
princesse peut être sauvée.
* Acte III
Fantasio évite de peu la peine capitale et échoue en prison, ce qui l’amuse. Il y reçoit la
visite de la princesse qu’il supplie d’écouter son coeur au lieu de vouloir réparer l’incident.
Pour l’encourager, il se débarrasse de sa défroque de bouffon : le gracieux jeune homme
qui paraît achève de la convaincre. Comme il lui est facile de s’échapper sous son
apparence réelle, elle lui confie la clé de son jardin. En ville, les esprits s’échauffent à la
perspective de la guerre. Mais Fantasio arrête le prince à la sortie du palais pour lui
proposer un combat singulier qui épargnera deux peuples. Le pleutre prince de Mantoue
préfère décréter une paix immédiate. Pour récompenser Fantasio, la princesse lui donne
confère le titre de prince…
Distribution et effectif
- Direction musicale : Laurent Campellone
- Mise en scène et décors : Thomas Jolly
- Collaborateur artistique : Alexandre Dain
- Décors : Thibaut Fack
- Costumes : Sylvette Dequest
- Lumières : Antoine Travert et Philippe Berthomé
- Assistante direction musicale : Claire Levacher
- Assistante mise en scène : Katja Krüger
- Assistant mise en scène pour le chœur : Pier Lamandé
- Assistante création costumes : Magali Perrin Toinin
- Chef de Chant : Martin Surot
- Chef de chœur : Mathieu Romano
- Fantasio (un étudiant) : Marianne Crebassa
- Le roi de Bavière : Franck Leguérinel
- La princesse Elsbeth, sa fille : Marie-Eve Munger
- Le prince de Mantoue : Jean-Sébastien Bou
- Marinoni : Loïc Félix
- Flamel : Alix Le Saux
- Spark (un étudiant) : Philippe Estèphe
- Facio (un étudiant) : Enguerrand de Hys
- Max (un étudiant) : Kevin Amiel
- Hartmann (un étudiant) : Flannan Obé
- Rutten, le tailleur, le garde Suisse : Bruno Bayeux
- Choeur : Choeur Aedes (7/7/9/9)
- Orchestre : Orchestre Philharmonique de Radio France (2(II=picc).2.2.2-4.2.3.0-timp.perc-strings)
- Nouvelle production : Opéra Comique
- Coproducteurs (en cours) : Grand Théâtre de Genève, Opéra de Rouen, Théâtre National de Croatie, Opéra de Montpellier, Garsington Opera, Festival de Wexford, Théâtre Impérial de Compiègne
- Editeur : Boosey and Hawkes nouvelle édition critique de Jean-Christophe Keck
- Production de captation : WAHOO
- Réalisateur : Julien Condemine
Avec : Nicolas Vaude, Sarah Capony, Frédéric Longbois, Maxime Lombard, Jean-Michel Kindt, Olivier Foubert, Mathias Maréchal, Sébastien Pépin