Le documentaire
La bande-annonce
En ce moment sur france·tv slash
À propos
Le reggaeton est le genre musical le plus populaire du monde. En France, ce courant musical, dérivé hispanique du hip-hop, influence des pans entiers de la création contemporaine. Plus qu’un succès commercial, le reggaeton est devenu un phénomène politique, une musique engagée en faveur du féminisme et de la cause LGBTQ. Bande-son des gay pride à travers le monde et mélodie fétiche de nombreuses associations lesbiennes, le reggaeton s’est hissé au rang d’art militant. Ses artistes affichent et revendiquent une identité “gender fluid”, portent du vernis à ongle, se travestissent dans leurs clips, enfilent des talons et militent pour le respect des minorités sexuelles et ethniques.
Pourtant, à ses débuts à Puerto Rico dans les années 1990, le reggaeton ne laissait pas aux femmes un autre rôle que celui d’objet de désir et sexuel. Comment, en moins de trente ans, s’est opéré un tel basculement ? La Vida Reggaeton ausculte ce renversement unique dans l’histoire de la musique et raconte cette conquête fulgurante, en suivant des personnages qui placent le reggaeton au centre de leur existence, entre Miami et Porto Rico. Chacun a leur manière, ces personnages se débattent entre art et engagement, musique et politique, obscurantisme et progressisme.
Le féminisme et l’inclusivité ont beau gagner du terrain, le sexisme reste vivace. Sur les questions de genre, une expression revient souvent: “les lignes bougent”. La Vida Reggaeton leur donne une consistance, une visibilité, afin d’en percevoir les mouvements, d’avancée comme de recul lors de trois soirées: celle de Daniela, militante d’un “reggaeton féministe” à Miami, celle de DJ Negro partisan d’un reggaeton ancestral à La Perla, dans les faubourgs de San Juan ou encore lors de la gay-pride de San Juan avec Ana Macho, chanteuse trans non genrée.
Dans les paroles des chansons comme dans les mouvements de bassin du public, dans l’organisation comme dans les règles de ces soirées, ce sont les rapports humains qui se redessinent.
Production :
Allso, Brieux Ferot
Réalisation :
Lenny Grosman