S1 E4 : Prison sous COVID
Génération 2021- Documentaires
- 34 min 56 s
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65.000. C’est le nombre de personnes incarcérées actuellement en France. Parmi eux, une grande partie sont jeunes : 40% des personnes incarcérées ont entre 18 et 30 ans. À quoi ressemble leur vie derrière les murs ? Est-ce que le Covid impacte leurs conditions de détention ? Visite surprise de la maison d’arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, où un médecin dénonce : « Il n’y a plus rien. Tout ce qu’on peut faire pour aider les gens à se réinsérer dans la société est réduit à zéro ».
« C’est la pire période carcérale qu’on peut connaître en France », assure de son côté un prisonnier depuis sa cellule. Bâtiment contaminé, arrêt des parloirs, bagarres… Dans un entretien inédit, 3 détenus racontent en live leur quotidien sans filtre. Rencontre aussi avec Justine, 29 ans, passée d’un master de droit à la case prison pour homicide involontaire. Sortie en pleine pandémie après 3 ans et demi derrière les barreaux, elle raconte son parcours hors norme et son combat pour « se racheter », malgré les difficultés de la crise.
Téléphone portable en prison, Snapchat de prisonniers, stories en cellule… En 2021, la vie carcérale s’affiche aussi dehors sur les réseaux sociaux. « C’est pour garder la face, pour montrer qu’on est fort… Le problème, c’est quand les jeunes regardent ça, ils pensent que la prison c’est le Club Med », analyse Adama Camara, ex-détenu et aujourd’hui acteur engagé dans la prévention auprès des jeunes de quartiers. « La prison, ça fait moins peur qu’avant. Tu t’imagines... alors que tu n’y es jamais allé », abonde Kader, 19 ans, lors d’un débat entre jeunes avec Justine et Adama. Un échange fort sur ce que pense la nouvelle génération de la prison et de son rôle dans la société. Car pour beaucoup de détenus, la vie hors des murs est un parcours du combattant. 63% des personnes condamnées à de la prison y retournent dans les 5 ans qui viennent.
Pour tenter de prévenir la récidive, des peines alternatives à la prison existent pourtant, comme le travail d’intérêt général (TIG) pour les petites peines. Découverte de la ferme de la Butte Pinson, dans le Val d’Oise, qui accueille Anis et Alexandre, deux jeunes tigistes, plus habitués aux murs des cités qu’aux pâturages dans les champs. « Le fait d’être entouré d’animaux, ça nous calme, confesse Anis. Même quand je rentre chez moi, ma mère voit très bien que je me sens mieux, que je ne m’énerve plus pour rien… Ici, je suis en train de grandir. »