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E4 : Dans le piège des mines en Turquie
Arte regards- Décryptage & investigation
- 2024
- 29 min 52 s
- Allemand
- tous publics
diffusé le 12/11/2024 à 18h55 Disponible jusqu'au 12/11/2025
Ali Ekber Yildiz veut que justice soit faite. Cet éleveur et sa famille pleurent la mort de leur fils. Uğur avait 32 ans, il était chauffeur de camion dans une mine d’or près d’İliç. Mais en février 2024, un glissement de terrain sans précédent a entraîné l’effondrement de plus de 10 millions de tonnes de déblais. Neuf personnes ont péri ensevelies sous les décombres, dont Uğur. En plus de ce triste bilan humain, les matériaux d’excavation contenant du cyanure menacent désormais de contaminer l’eau de la région. Les autorités enquêtent. La déclivité de ce gisement à ciel ouvert était-elle trop importante ? Les exploitants savaient-ils que le recours au cyanure pour extraire l’or comportait d’énormes risques ? À une centaine de kilomètres de là, Mine Sarıgül entend bien profiter des richesses que recèle le sous-sol de son pays. L’entrepreneuse possède un permis d’exploitation pour plusieurs mines de chrome. C’est peu dire que dans le secteur, elle passe pour un Ovni. Mais elle a clairement trouvé un filon : une tonne de chrome lui rapporte 420 dollars, ce qui représente une marge bénéficiaire conséquente. Cette année encore, elle espère que les explorations seront lucratives. Mais les fortes précipitations ont retardé le démarrage de l’extraction. L’entrepreneuse qui avance la sécurité comme une priorité absolue a donc préféré temporiser. La Turquie compte plus de dix mille mines et ce chiffre devrait encore augmenter. La filière est largement et grassement soutenue par le régime Erdoğan, malgré les protestations de la population. Cemalettin Küçük, ingénieur en construction métallique, est l’un des plus grands opposants au lobby minier. Il a décidé de se rendre à la mine d’or d’İliç pour identifier les causes du tragique glissement de terrain. Trois ans avant l’éboulement, lui et la chambre des ingénieurs turcs avaient intenté un recours en justice contre l’extension de la mine, épinglant une méthode d’extraction trop risquée. Aujourd’hui, il lance une mise en garde sans appel : les conséquences de la catastrophe se feront sentir dans la région pendant des décennies.
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Ali Ekber Yildiz veut que justice soit faite. Cet éleveur et sa famille pleurent la mort de leur fils. Uğur avait 32 ans, il était chauffeur de camion dans une mine d’or près d’İliç. Mais en février 2024, un glissement de terrain sans précédent a entraîné l’effondrement de plus de 10 millions de tonnes de déblais. Neuf personnes ont péri ensevelies sous les décombres, dont Uğur. En plus de ce triste bilan humain, les matériaux d’excavation contenant du cyanure menacent désormais de contaminer l’eau de la région. Les autorités enquêtent. La déclivité de ce gisement à ciel ouvert était-elle trop importante ? Les exploitants savaient-ils que le recours au cyanure pour extraire l’or comportait d’énormes risques ? À une centaine de kilomètres de là, Mine Sarıgül entend bien profiter des richesses que recèle le sous-sol de son pays. L’entrepreneuse possède un permis d’exploitation pour plusieurs mines de chrome. C’est peu dire que dans le secteur, elle passe pour un Ovni. Mais elle a clairement trouvé un filon : une tonne de chrome lui rapporte 420 dollars, ce qui représente une marge bénéficiaire conséquente. Cette année encore, elle espère que les explorations seront lucratives. Mais les fortes précipitations ont retardé le démarrage de l’extraction. L’entrepreneuse qui avance la sécurité comme une priorité absolue a donc préféré temporiser. La Turquie compte plus de dix mille mines et ce chiffre devrait encore augmenter. La filière est largement et grassement soutenue par le régime Erdoğan, malgré les protestations de la population. Cemalettin Küçük, ingénieur en construction métallique, est l’un des plus grands opposants au lobby minier. Il a décidé de se rendre à la mine d’or d’İliç pour identifier les causes du tragique glissement de terrain. Trois ans avant l’éboulement, lui et la chambre des ingénieurs turcs avaient intenté un recours en justice contre l’extension de la mine, épinglant une méthode d’extraction trop risquée. Aujourd’hui, il lance une mise en garde sans appel : les conséquences de la catastrophe se feront sentir dans la région pendant des décennies.