#MeToo secoue (aussi) la France
Le monde en face- Documentaires
- 2020
- 1 h 14 min
- indisponible
- tous publics
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Depuis la France, on avait d’abord cru à une histoire qui ne nous concernait pas. L'affaire Harvey Weinstein, du nom du producteur de Hollywood condamné depuis à 23 ans de prison pour viol et agression sexuelle. Puis les millions de tweets #MeToo qui ont suivi, ces mots par lesquels des Américaines d’abord se disaient victimes de comportements déplacés, de harcèlement ou d’agressions sexuelles.
On n'avait pas vu que #Metoo faisait le tour du monde, décliné dans toutes les langues, tweeté et retweeté par des Espagnoles, des Pakistanaises, des Chiliennes, des musulmanes à la Mecque, des religieuses au Vatican, des ultra-orthodoxes juives à Jérusalem…
On n'avait pas vu qu’il faisait tomber des hommes de pouvoir, du patron de Uber aux animateurs vedettes de la télévision américaine, en passant par le comité du prix Nobel de littérature, le candidat à la présidence de Corée du Sud, ou le ministre des Affaires Etrangères d’Inde…
Dans l’hexagone, la version #Balancetonporc ne dépassait pas le stade de la blague un peu désagréable. On entendait surtout les critiques, on croyait cette vague stoppée à nos frontières. On s’était trompé. Pendant deux ans, loin des radars médiatiques, il s’était passé quelque chose dans notre pays.
Ce film retrace l’histoire d’une parole anonyme qui se diffuse, celle de ces Françaises et de ces Français qui ont osé mener la révolution Metoo, du silence jusqu’au grand bruit public qui ne cesse aujourd’hui d’alimenter notre actualité.
Il y a d’abord Anne Gosselin, jeune cadre marketing, qui en pleine révélation de l’affaire Weinstein, s’ouvre à son compagnon Valentin du harcèlement sexuel qu’elle dit subir au travail. La parole est d’abord difficile, jusqu’à ce qu’elle trouve le courage de porter plainte.
Il y a, ensuite, des couples comme Nadège et Fabrice, et Yvon et Paule, membres de clubs services féminins ou masculins à Marseille qui se livrent à leur propre introspection, évoquant #Balance Ton porc, ou la célèbre tribune sur la liberté d’importuner signée par Catherine Deneuve.
A contre-courant des opinions médiatiques du moment, des jeunes femmes prêtent alors soutien aux paroles de Sandra Muller, accusée de diffamation par Eric Brion. Elles dénoncent le harcèlement sexiste au quotidien dont elles sont victimes comme Marie Laguerre, ingénieure et étudiante en architecture ou Safietou Ndoye, 20 ans, étudiante en langues étrangères, tandis qu’Eric Brion obtient gain de cause de la part de la justice.
"Depuis Metoo, Quand une femme nous parle, on ne peut plus faire comme si on n'avait pas entendu" : à Saint-Nazaire, Laurianne Deniaud, première adjointe au maire soutenue par Annie Lahmer, adjointe au maire du 2ème arrondissement de Paris, et toutes celles qui avaient parlé dans l’affaire Baupin, ose à son tour révéler les confidences d’une conseillère municipale évoquant un viol. L’une parle puis l’autre, puis encore une autre, partout le couvercle saute… A l’international et dans notre pays. Les hommes sont obligés de réagir, tels le rappeur Vin’s et ses amis, ou les musiciens comme Olivier Degardin trompettiste, dirigés par la chef d’orchestre Mélanie Lévy-Thiébaut.
En partenariat avec Libération.
Réalisé par : Anne Richard