In Vivo - Vivre à la rue quand on est une femme (1/5)

Le magazine de la santé

A Paris, 10% des sans-abri seraient des femmes. Certaines vivent à la rue avec leur bébé ou leurs enfants. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. En 2012, selon l'Insee, les femmes ne représentaient que 2% des personnes sans domicile fixe de l'agglomération parisienne. En 2020, le 115 de Paris, le numéro d’urgence qui vient en aide aux personnes sans-abri et en grande difficulté sociale, a enregistré 100 appels de femmes, chaque jour, en moyenne. Pourtant, dans la rue, ces femmes sont invisibles. Pour tenter de se protéger, elles dorment rarement sur la voie publique. Elles préfèrent se cacher dans les gares et les aéroports pour y passer la nuit. Car les femmes sans domicile fixe sont encore plus exposées aux vols, aux agressions, aux viols, que les hommes. Être une femme sans logis, c’est aussi devoir faire face à des problématiques d’hygiène et de santé spécifiques, notamment gynécologiques. Pour aider et accompagner ce public précaire aux besoins particuliers, le Samu social de Paris mène de nombreuses actions. Maraudes pour repérer les femmes à la rue ; hébergements d’urgence pour les mettre à l’abri ; structures d’accueil de jour pour leur permettre de prendre une douche, boire une boisson chaude, se reposer ; centres de soins pour celles qui ont besoin d’une prise en charge médicale… Nous suivrons les équipes du Samu social, mobilisées au quotidien, dans la capitale. Ces femmes en grande précarité racontent leur parcours, leur descente aux enfers, leur vie à la rue.