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In Vivo - Guyane : Au chevet des populations isolées (4/5)
Le magazine de la santé- 6 min 21 s
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En Guyane, on les appelle les "docteurs pirogues". Des médecins et soignants qui empruntent les pirogues pour remonter les fleuves et rejoindre les populations isolées, vivant au bord du Maroni et de l’Oyapok. Ces missions sont très régulièrement organisées depuis des centres de soins et de prévention. 16 centres isolés sont ainsi répartis sur un territoire vaste comme l’Autriche et recouvert à 90 % d’une dense forêt tropicale. Saint Georges, 4000 habitants sur le papier, plus du double si l’on compte les « irréguliers » venus de l’autre rive ! Car en face, débute l’immense Brésil. Et pour les populations locales, le fleuve n’est pas une frontière. Résultat : 70 % des patients viennent du Brésil. Tous les jours, le centre ne désemplit pas. La petite équipe médicale fait face aux soins courants, allant de la petite chirurgie aux urgences plus graves. Leur quotidien, ce sont aussi les pathologies liées à la grande pauvreté qui gangrène la zone (diabète, infections, salmonellose, leishmaniose, lèpre) mais aussi le VIH dont la prévalence est ici considérable. Régulièrement la navette qui transporte les patients hospitalisés vers Cayenne dépose aussi des spécialistes comme les pédiatres. Depuis Saint-Georges , deux fois par semaine, une équipe médicale se lance sur les eaux boueuses de l’Oyapock. La pirogue rejoint des villages très isolés, à plusieurs heures de navigation, comme à Trois Palétuviers ou Camopi où l’équipe médicale consulte toute la journée et dort sur place. Les consultations ont lieu sous des abris de fortune. Les populations amérindiennes y concilient parfois la médecine traditionnelle avec les soins prodigués par les médecins. Pour les soignants, le travail médical se double bien souvent d’un solide accompagnement social : obtenir un titre de séjour pour des soins en France, organiser les transports vers l’hôpital de Cayenne. Pour épauler les équipes, Anna et Roziane font un indispensable travail de médiation. Issues des populations locales, ces médiatrices en santé traduisent et surtout font le lien avec les pratiques médicales traditionnelles. En Guyane, 50 000 habitants dépendent de ce système de soins exceptionnel.
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En Guyane, on les appelle les "docteurs pirogues". Des médecins et soignants qui empruntent les pirogues pour remonter les fleuves et rejoindre les populations isolées, vivant au bord du Maroni et de l’Oyapok. Ces missions sont très régulièrement organisées depuis des centres de soins et de prévention. 16 centres isolés sont ainsi répartis sur un territoire vaste comme l’Autriche et recouvert à 90 % d’une dense forêt tropicale. Saint Georges, 4000 habitants sur le papier, plus du double si l’on compte les « irréguliers » venus de l’autre rive ! Car en face, débute l’immense Brésil. Et pour les populations locales, le fleuve n’est pas une frontière. Résultat : 70 % des patients viennent du Brésil. Tous les jours, le centre ne désemplit pas. La petite équipe médicale fait face aux soins courants, allant de la petite chirurgie aux urgences plus graves. Leur quotidien, ce sont aussi les pathologies liées à la grande pauvreté qui gangrène la zone (diabète, infections, salmonellose, leishmaniose, lèpre) mais aussi le VIH dont la prévalence est ici considérable. Régulièrement la navette qui transporte les patients hospitalisés vers Cayenne dépose aussi des spécialistes comme les pédiatres. Depuis Saint-Georges , deux fois par semaine, une équipe médicale se lance sur les eaux boueuses de l’Oyapock. La pirogue rejoint des villages très isolés, à plusieurs heures de navigation, comme à Trois Palétuviers ou Camopi où l’équipe médicale consulte toute la journée et dort sur place. Les consultations ont lieu sous des abris de fortune. Les populations amérindiennes y concilient parfois la médecine traditionnelle avec les soins prodigués par les médecins. Pour les soignants, le travail médical se double bien souvent d’un solide accompagnement social : obtenir un titre de séjour pour des soins en France, organiser les transports vers l’hôpital de Cayenne. Pour épauler les équipes, Anna et Roziane font un indispensable travail de médiation. Issues des populations locales, ces médiatrices en santé traduisent et surtout font le lien avec les pratiques médicales traditionnelles. En Guyane, 50 000 habitants dépendent de ce système de soins exceptionnel.
Présenté par : Marina Carrère d'Encausse