In Vivo - Donner un organe pour sauver un proche (2/5)

Le magazine de la santé

C’est un geste d’amour. Un acte généreux rendu possible par les progrès de la médecine. Chaque année, pour sauver leur père, leur sœur, leur enfant... en attente de greffe, des personnes acceptent de donner de leur vivant un rein ou un lobe de leur foie. Avec seulement 2 à 5 procédures par an en France, la greffe de foie avec donneur vivant entre adultes est une intervention exceptionnelle. Le centre hépato-biliaire de l’hôpital Paul Brousse à Villejuif, près de Paris, est le seul service à réaliser ce type de greffe. Nous suivrons le parcours de Jean-Paul, 65 ans. A cause du cancer du foie et de la cirrhose non alcoolique qui le rongent, il ne lui reste plus qu’une option pour guérir : la greffe de foie. En attente de transplantation, il a quitté la Réunion pour s’installer avec sa femme Emilie à Villejuif, près de l’hôpital Paul Brousse, où il pourrait un jour être opéré. Mais, comme son pronostic vital n’est pas engagé à court terme, il attend depuis plus de 9 mois un foie issu d’un donneur décédé. Loin de ses proches, de son île, de son travail, Jean-Paul perd peu à peu goût à la vie et sa santé se dégrade. En mai, les médecins évoquent finalement la possibilité d’une greffe avec donneur vivant. Après une batterie d’examens médicaux, sa fille Annick, 36 ans, s’avère compatible. Malgré la perspective d’une chirurgie lourde, cette mère de 2 enfants n’a pas hésité : elle va donner à son père un morceau de son foie pour le guérir. Nous avons suivi cette impressionnante opération qui va changer la vie d’une famille. Avec plus de 533 greffes réalisées en 2022, la greffe de rein avec donneur vivant est plus développée. Chez les Duval, le don du vivant est une affaire de famille. Il y a 13 ans, Virginie a reçu le rein de sa mère. Mais, le diabète, dont elle souffre, a peu à peu détruit l’organe. Cette fois, c’est Patrick, son père âgé de 74 ans qui va lui donner un rein. L’opération est programmée, mais rien ne va se passer comme prévu... Audrey vit à Dallas, aux Etats-Unis. Elle a fait plus de 10 heures de vol et des milliers de kilomètres pour sauver sa petite sœur, Nathalie, 57 ans. Cette dernière souffre d’une maladie auto-immune, un lupus systémique, qui a attaqué ses reins. Sans greffe, Nathalie devrait être dyalisée. En donnant son rein, sa sœur Audrey lui permet de préserver sa qualité de vie.