Kahina Bahloul - Abaya : Une robe comme les autres ?
L'invité de C dans l'air- 10 min 50 s
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Kahina Bahloul (Islamologue et première femme imame de France)
C'est l’une des priorités du gouvernement et du ministère de l’Éducation nationale : “faire bloc” sur la laïcité à l’école. Gabriel Attal a présenté hier ses priorités lors de sa première conférence de presse. Sur le thème de la laïcité, l’actuel ministre avait déjà annoncé l'interdiction de l'abaya ce dimanche dans le 20H de TF1. "L'abaya n'a pas sa place dans nos écoles" selon le ministre qui a promis de former "aux enjeux de laïcité 300.000 personnels par an jusqu'en 2025" et l'ensemble des 14.000 personnels de direction "avant la fin de l'année".
Selon une note des services de l’État, les atteintes à la laïcité ont augmenté de 120 % entre l’année scolaire 2021/2022 et 2022/2023. Le port de signes et tenues (il représente la majorité des atteintes) a augmenté de plus de 150 % tout au long de la dernière année scolaire. Les atteintes à la laïcité à l’école sont en constante augmentation depuis l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.
Depuis l’annonce de l'interdiction de l'abaya dans les écoles, les réactions fusent du côté de la classe politique. À gauche, la députée EELV Sandrine Rousseau a tweeté sur X : “L’année dernière, c’était l’interdiction du crop top qui était annoncée le 12 septembre 2022. Cette année, c’est l’abaya. Le contrôle social sur le corps des femmes et des jeunes filles, toujours”. Jean Luc Mélenchon a lui tweeté “Tristesse de voir la rentrée scolaire politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion entièrement artificielle à propos d’un habit féminin. À quand la paix civile et la vraie laïcité qui unit au lieu d’exaspérer ?”.
À l’inverse, du côté de la droite, cette décision a été applaudie. Pour le patron des Républicains Éric Ciotti, “c’est une décision opportune, attendue”. “Je salue la décision du ministre de l’Éducation nationale qui nous donne raison”.
L’une des principales interrogations du personnel de l’éducation nationale est de distinguer l’abaya comme étant un vêtement religieux ou un vêtement traditionnel. Pour le Conseil français du culte musulman, l’abaya n’a rien de religieux : “Si vous allez dans certains magasins, vous trouvez des abayas. C’est une robe longue et ample à la fois. Ça n’a rien à voir” avec la religion, “c’est une forme de mode”.
Kahina Bahloul est islamologue et la première femme imame de France. Elle est à l’origine de la mosquée Fatima, à Paris, dans laquelle les femmes sont libres de porter ou non le voile. Elle reviendra sur l’interdiction de porter l’abaya à l’école annoncée par Gabriel Attal et sur le principe de la laïcité.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé