C chaud - Joséphine Baker, la reine du music-hall
C Jamy- Enfants
- 17 min 8 s
- indisponible
- tous publics
Joséphine Baker, née le 3 juin 1906, aux États-Unis dans le Missouri. Un état du sud des États-Unis, où la ségrégation fait rage. Joséphine grandit dans la misère, dans une atmosphère de violence et de racisme. À l’âge de 11 ans, elle assiste à une attaque dans son quartier par des blancs, des dizaines de personnes sont assassinées. Pour ne pas sombrer, elle se lance dans le chant et la danse et c’est à l’âge de 13 ans qu’elle intègre une troupe d’itinérants, direction New-York. À 19 ans, elle part pour la France avec la troupe de Caroline Dudley, productrice française. C’est le choc pour elle, pas de ségrégation, elle est libre de faire tout ce qu’elle veut. Elle est la vedette dans le spectacle, la « Revue Nègre », celle-ci la propulse dans sa carrière de danseuse, chanteuse mais aussi actrice.
Une incarnation parfaite des années 20, la reine des années folles. Mais pourquoi les années folles ? C’est la période qui suit la Première Guerre mondiale et les gens veulent tourner la page, s’amuser. Et les Parisiens savent s’amuser, avec les bals décadents, partout dans la capitale les mœurs se libèrent, la place de la femme dans la société évolue. Mais c’était trop beau pour être vrai, le krach boursier de 1929 sonne la fin de la récréation.
1939, la Seconde Guerre mondiale éclate. Paris est menacé par les nazis et leur idéologie rappelle de mauvais souvenirs à Joséphine Baker. Elle n’a alors qu’une idée en tête, s’engager dans la résistance pour défendre la France. Elle travaille pour le Capitaine Abtey, un officier qui l’engage pour jouer l’espionne pendant ses tournées, elle qui connaît du bon monde grâce à sa notoriété, elle est invitée partout. Mais sa mission de résistante ne s’arrête pas là, elle prend aussi encore plus de risque en cachant des résistants dans son château des Milandes, situé dans le Périgord. Elle se fait aussi ambassadrice du général De Gaulle. À la fin de la guerre, elle se voit offrir la médaille de la résistance puis des années plus tard la Légion d’honneur.
Joséphine Baker est la 6ème femme à avoir fait son entrée au Panthéon. Le Panthéon était à la base une église puis est devenu un lieu pour les grands hommes. «Pan-theos» qui veut dire « tout-dieu », est un lieu qui rend hommage à tous les dieux d’une religion ou d’une mythologie. Il devient le temple de la république avec la panthéonisation de Victor Hugo lors d’un hommage en 1885. Depuis, il est réservé aux grands hommes et aux grandes femmes, qui ont mérité la reconnaissance nationale. Avec ses 81 tombeaux, notre Panthéon français est devenu la plus grande métropole du monde à rendre hommage aux grands personnages de l’histoire.
1947, Joséphine Baker revient sur le sol américain et rien n’a changé, la ségrégation est toujours là. Elle refuse catégoriquement de jouer dans les salles interdire aux noirs. C’est donc en tant que militante pour les droits humains en 1963, qu’elle se rend à Washington. Une grande marche y est organisée pour lutter contre la ségrégation et le racisme. Elle rejoint Martin Luther-King qui prononce son célèbre discours. À la suite de cet événement, elle décide de fonder une famille modèle, elle adopte 12 enfants issus des 4 coins du monde, ce sera sa « tribu arc-en-ciel » comme elle le dit elle-même. Elle veut prouver que peu importe nos origines, on peut vivre dans la paix, pour elle, il n’existe qu’une seule race, la race humaine. Ils vivent tous ensemble au château des Milandes, elle ouvre même sa propriété au grand public, qui s’empresse de voir « le village du monde, capitale de fraternité universelle ». Malheureusement, en 1969, faute de fond suffisant, l’aventure prend fin rapidement, mais grâce à ses amies comme la Princesse Grace de Monaco et Brigitte Bardot, ils continueront de vivre tous ensemble à Monaco.
À 68 ans et après 50 ans de carrière, elle monte une ultime fois sur scène, à Bobino, c’est un triomphe, ce spectacle sera son chant du cygne. Elle meurt à l’issue de sa 14ème représentation, le 12 avril 1975.
Si l’on ne devait retenir qu’une seule chanson, ce serait « J’ai deux amours ». Elle y fait référence à ses deux pays de cœur, les États-Unis et la France.
Présenté par : Jamy Gourmaud