C chaud - Les frères Lumière, inventeurs du cinéma
C Jamy- Enfants
- 17 min 7 s
- indisponible
- tous publics
Le 28 décembre 1995, les curieux se pressent devant les portes du grand café de Paris, un établissement situé sur les Grands boulevards. On s'apprête à dévoiler une toute nouvelle attraction : le cinématographe. Cette invention permet de projeter des images en mouvement sur un grand écran. Un spectacle sensationnel comme l'affirment ses deux inventeurs lyonnais, Louis et Auguste Lumière. Le premier film projeté sur la toile s'intitule "La sortie des ouvriers de l'usine Lumière à Lyon". Un court-métrage muet d'une cinquantaine de secondes en plan fixe et en noir et blanc. Les spectateurs sont médusés.
Cette invention phénoménale est le résultat d'une combinaison d'innovations sur lesquelles ont planché plusieurs générations d'ingénieurs. Au début du XIXe siècle, les jouets optiques sont à la mode. Grâce à la stroboscopie, ils donnent l'illusion du mouvement. La photographie apporte aussi sa pierre à l'édifice. La caméra voit le jour aux Etats Unis en 1894 de la main de Thomas Edison. Louis et Auguste Lumière ont posé les bases du spectacle cinématographique : une projection publique sur grand écran. L'invention du cinéma c'est donc la technique d'Edison associée à l'art du spectacle des frères Lumière, car le cinéma n'est pas seulement un progrès technique, mais aussi un moyen de création et de partage. Parmi les 1400 films tournés par les deux frères figure "L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat", un film célèbre projeté à Lyon en 1896. Ce film contient à lui seul tous les plans de base de la réalisation cinématographique.
L'illusionniste Georges Méliès perçoit immédiatement l'immense potentiel du cinématographe. En 1897, il écrit ses premiers scénarios, met au point sa propre caméra et fonde à Montreuil le tout premier studio de cinéma de l'histoire. Le sujet de ce premier film est un tour de magie "Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin" dans lequel il fait disparaître une complice grâce à un trucage qui bluffe tout le monde, l'arrêt sur image en éteignant et rallumant la caméra. Son deuxième film "Le voyage dans la lune", est plus long. C'est en partie grâce à cette œuvre de 14 minutes que l'on considère Georges Méliès comme le premier réalisateur de l'histoire, auteur de plus de 500 films. Malgré son succès international, Georges Méliès met la clé sous la porte et termine vendeur de bonbons à la gare Montparnasse.
Pendant environ 40 ans, les pionniers du cinéma ont tâtonné pour sonoriser les films. La sonorisation a été progressive, mais un film a fait date : "Le chanteur de jazz". Dans cette comédie musicale, la première réplique culte du cinéma est entendue : "Attendez un peu ! Vous n'avez encore rien entendu". L'ère du cinéma parlant vient de commencer. Les nouvelles vedettes viennent de la chanson comme Jean Gabin, Fernandel ou Arletty, ou du théâtre comme Louis Jouvet.
Dans les années 50 souflle sur le cinéma français. Une nouvelle génération de réalisateurs bousculent les codes du cinéma, c'est "la nouvelle vague", expression née sous la plume de François Giroud en 1957. Trois ans plus tôt, François Truffaut, alors chroniqueur à la revue "Les Cahiers du cinéma", critique le manque de profondeur des films de l'époque. Ce constat lui donne envie de passer de la plume à la caméra. Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol ou encore Eric Rohmer lui emboîtent le pas. Ils prennent le contre-pied du vieux cinéma français en refusant les impératifs techniques des tournages en studio. Ils tournent à l'épaule en extérieur et deviennent les producteurs de leurs films sans avoir de compte à rendre aux studios. "Les Quatre Cents Coups" de François Truffaut en 1959 et "A bout de souffle" de Jean-Luc Godard en 1960 marquent les esprits. La nouvelle vague s'exporte jusqu'à Hollywood.
Présenté par : Jamy Gourmaud