C chaud - Joséphine Baker, la reine du music-hall
C Jamy- Enfants
- 17 min 24 s
- indisponible
- tous publics
La légende Joséphine Baker née à Saint-Louis dans le Missouri le 3 juin 1906, un état au sein duquel la ségrégation fait rage. Les noirs ne bénéficient pas des mêmes droits que les blancs et sont traités comme des sous-hommes. Joséphine Baker grandit dans une extrême pauvreté sous fond de violence et racisme jusqu’au jour où elle assiste à l’attaque de son quartier par des blancs. Sous ses yeux, des dizaines de personnes sont assassinées. Pour ne pas sombrer, la petite fille se lance à corps perdu dans le chant et la danse. À 13 ans, elle réussit à intégrer une troupe itinérante et quitte définitivement Saint-Louis, direction New-York, la ville de tous les possibles, avec un objectif en tête : devenir danseuse de cabaret. Jugée trop petite, trop maigre ou trop foncée, la jeune artiste tente un coup de poker lorsqu’elle parvient à introduire un cabaret de Harlem en tant qu’habilleuse. Sur scène, elle ose tout : le public est conquis par son style si singulier. Après une représentation, Caroline Dudley, une productrice française, souhaite monter une revue noire à Paris. Le 15 septembre 1925 tout juste âgée de 19 ans, la jeune Joséphine s’envole pour la France. Dans la ville lumière, la "Revue nègre" qui tourne en dérision l’attitude des blancs en colonie connaît un succès immédiat. Tantôt chanteuse, danseuse mais aussi actrice, la carrière de Joséphine Baker est lancée. Elle devient l’une des plus grandes stars de Paris faisant même de l’ombre à Mistinguette, la reine du Moulin Rouge.
Si l’icône du music-hall connaît un tel succès c’est parce qu’elle incarne l’esprit de l’époque : les années folles, une période qui remet en cause les valeurs de l’avant-guerre. Mais pourquoi appelle-t-on les années 20 les années folles ? Linh Lan Dao remonte le temps et nous dessine cette époque bouillonnante pour le plus grand plaisir des adeptes du charleston.
Certains sports ont connu un engouement croissant durant ces années folles comme le rugby ou le Tour de France, s’en parler des jeux olympiques de 1924 qui ont recueilli un franc succès. 1939 : la Seconde Guerre Mondiale éclate et Paris, la deuxième patrie de Joséphine Baker, est menacée par les nazis. Ils défendent une idéologie raciste qui lui rappelle son pays d’origine. Elle n’a dès lors qu’une idée en tête : s’engager dans la résistance pour défendre la France. Rencardée au service de renseignements, sa mission ne s'arrête pas là. Elle prend des risques considérables en cachant des juifs et des résistants dans son château des Milandes situé dans le Périgord. Joséphine Baker se fait aussi ambassadrice du général De Gaulle et défend sa cause dans toute l’Afrique du Nord. Toutes ses initiatives en faveur de la défense française lui vaudra la médaille de la résistance puis la légion d’honneur en mémoire de son engagement.
Joséphine Baker est la 6ème femme à faire son entrée au Panthéon. Mais qu’est ce que la panthéonisation exactement ? Quels sont les critères pour y avoir droit ? "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante", David Chemla a mené l’enquête à l'endroit où réside pour l’éternité les grands et grandes de notre monde. Des hommes politiques, des écrivains, des scientifiques ou encore des figures de la résistance qui ont mérité la reconnaissance nationale reposent au Panthéon, devenue la plus grande nécropole du monde.
En 1947, Joséphine Baker retourne pour la première fois aux États-Unis. 20 ans après son départ, rien n’a changé et la ségrégation est toujours ancrée dans les mœurs. En signe de protestation, elle refuse catégoriquement de se produire dans les salles spectacle qui interdisent l’accès aux noirs. C'est donc en tant que militante des droits humains que la chanteuse se rend à Washington en 1963. Une grande marche y est organisée pour lutter contre la ségrégation et le racisme. Elle rejoint Martin Luther-King qui prononce son célèbre discours. Pour aller au bout de son engagement, la diva-militante décide de fonder une famille modèle inédite en adoptant 12 enfants venus des quatre coins du monde pour former une tribu "arc-en-ciel" comme elle le dit elle-même. Femme de cœur, Joséphine Baker veut prouver au monde que des enfants d’origine et de religion différente peuvent vivre ensemble dans la paix.
Dans la carrière pharaonique de Joséphine Baker, une chanson est toujours l’objet de toutes les attentions : "J’ai deux amours". Marie Georgescu de Hillerin nous raconte l’histoire de ce succès fulgurant.
Présenté par : Jamy Gourmaud