C chaud - Comment Marie-Antoinette est-elle devenue reine de France ?
C Jamy- Enfants
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16 mai 1770 : Versailles est en fête. On célèbre en grande pompe, le mariage du dauphin Louis, l’héritier du trône de France, le futur Louis XVI alors âgé de 15 ans. Celle qui se présente à lui dans la Chapelle royale est une jeune archiduchesse de 14 ans fraîchement débarquée de Vienne en Autriche. Cette union est une surprise car rien ne prédestinait Marie-Antoinette à devenir la future reine de France bien que sa famille appartienne à la noblesse autrichienne, fille de l’empereur du saint-empire romain germanique et de l’archiduchesse d’Autriche. Elle est le quatrième enfant d’une fratrie de 15. C’est sa mère qui trace le destin royal de sa fille après le décès de son époux. Pour ses enfants, elle voit grand et les utilise sur l’échiquier politique du moment. Tous sont mariés aux plus prestigieux héritiers d’Europe pour sceller des alliances. Le mariage du jeune dauphin et de l’archiduchesse permettait de réconcilier l’Autriche avec le royaume le plus puissant du continent après des années de discordes et de guerres. Avant de passer aux épousailles, Louis XV exige que Marie-Antoinette sache parfaitement s’exprimer en français. Si l’on en croit les mémoires de son précepteur, la tâche est particulièrement ardue et son accent autrichien à couper au couteau. Pour célébrer son arrivée à Versailles, des fêtes grandioses sont organisées dans tout le royaume, une première depuis le mariage de Louis XIV, quelques siècles auparavant. Ce jour historique va virer à la catastrophe à cause d’un feu d’artifice tiré dans la capitale en l’honneur de la future souveraine. Mal préparé, il déclenche un gigantesque incendie coûtant la vie à plus d’une centaine de personnes. Est-ce le présage funeste d’un règne difficile pour Marie-Antoinette ?
Le 10 mai 1774, alors que son époux Louis XVI accède au trône, Marie-Antoinette devient reine de France. Mais du haut de ses 20 ans, la jeune souveraine n’a pas l’attention de se plier aux règles et ne va pas tarder à bousculer tous les codes. À peine arrivée au château, elle impose déjà ses marques. Elle boude le faste de sa bâtisse de Versailles pour le Petit Trianon que lui a offert son époux dans le parc à l’écart du château. Elle décide d’en agrandir les jardins et d’aménager un nouveau lac autour duquel elle fait construire un petit village avec moulin, potager, bergerie et poulailler : c’est le hameau de la reine. C’est le lieu idéal et intime pour y retrouver ses amis proches comme le Comte suédois, Axel de Fersen avec qui elle entretient même une liaison passionnelle. Louis XVI accorde une place de choix à son épouse pour organiser la vie à la cour. Marie-Antoinette devient rapidement omniprésente au château. Véritable mécène, elle encourage les artistes et s’improvise programmatrice artistique en choisissant elle-même les spectacles donnés au château. Naissance d’une star à Versailles, elle va jusqu’à se produire sur scène où elle chante, fait de l’art et du clavecin et même un peu de théâtre. Quand elle ne donne pas la réplique, la reine s’adonne aux jeux comme le billard ou les cartes au grand désarroi du roi qui interdit certains jeux pour canaliser les penchants dangereux de sa femme.
Cette frivolité qui caractérise la reine va doucement la conduire à sa perte. Ses dépenses et son comportement irresponsable vont avoir raison de la réputation de la souveraine et révolter le peuple. Au moment où Marie-Antoinette devient reine, une grande partie de ses sujets vit dans une extrême pauvreté tandis que cette dernière dilapide l’argent du royaume. Entre sa dépendance aux jeux et sa fâcheuse tendance à dépenser sans compter dans des toilettes plus luxueuses les unes que les autres, la colère du peuple gronde. Le contrôleur général des finances, Turgot la met en garde mais en vain. Son train de vie lui vaut le surnom de Madame Déficit. Les accusations deviennent de plus en plus lourdes jusqu’en 1784 où Marie-Antoinette tente d’intervenir auprès de son mari pour qu’il soutienne son frère dans sa querelle contre les Pays-Bas. On soupçonne alors la reine de faire passer les intérêts de l’Autriche avant ceux de la France. À la veille de la révolution, le peuple français considère qu’elle porte la responsabilité de tous ses maux : elle est devenue l’une des reines les plus détestées de l’histoire.
Amatrice de beaux bijoux et de toilettes luxueuses, Marie-Antoinette est une fashionista avant l’heure. Véritable icône dans toute l’aristocratie, on cherchait à imiter son style : chic et coloré. Linh Lan nous dresse la garde-robe de la reine.
En 1793, la place de la Concorde est la place de la révolution. C’est ici que le 16 octobre aux alentours de midi que Marie-Antoinette monte sur l’échafaud sous les yeux des parisiens venus en masse pour regarder la reine mourir. C’est le sort que le lui a réservé le tribunal révolutionnaire quelques heures plus tôt. La reine aurait-elle mérité un tel verdict ? Son sort était scellé d’avance après l’exécution du roi, symbole de la fin de l’ancien régime. La reine est condamnée à mort pour trahison envers la France.
Marie-Antoinette a été condamné à mort en 1793, moins d’un an après l’invention d’une toute nouvelle machine dont le nom à lui seul fait frissonner : la guillotine. Son appellation vient de celui qui l’a mis au point, le docteur Guillotin alors qu’il était opposé à la peine de mort. Lauren Malka nous explique.
Présenté par : Jamy Gourmaud