C chaud - Pourquoi avons-nous des cheveux ?
C Jamy- Enfants
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On leur attribue souvent un rôle esthétique, pourtant les cheveux ont bien d’autres fonctions et notamment celle de nous protéger du soleil, du froid et du vent. Ils participent aussi à la régulation de notre température corporelle en absorbant notre transpiration. Un cheveu est composé de trois couches principales : la cuticule en surface, des tuiles imperméables qui protègent le cœur du cheveu. En dessous, on trouve le cortex constitué de longues cellules remplies de kératine, le matériau de base du cheveu. C’est cette protéine qui leur apporte souplesse et élasticité mais surtout qui les rend résistants. Comment font-ils pour pousser ? C’est à la base que ça se passe ! Le cheveu prend naissance dans le follicule pileux. Les cheveux sont une matière vivante et disposent d’un cycle de vie en 3 phases : la phase anagène durant laquelle le cheveu grandit pendant environ 3 ans, la phase catagène durant laquelle le follicule pileux ne fabrique plus de cheveux pendant 3 semaines et la phase télogène durant laquelle le cheveu tombe pendant 3 mois. En moyenne, on perd 50 à 100 cheveux par jour. Chaque follicule pileux est programmé pour se reconstituer 25 fois au cours d’une vie. Au-delà de cette période, le cheveu ne pousse plus : c’est la calvitie qui s’installe. Si le phénomène est plus fréquent chez les hommes, certaines femmes ne sont pas épargnées non plus.
Un autre phénomène peut égratigner notre fibre capillaire : l’alopécie. C’est la cause la plus fréquente de chute des cheveux et elle concerne hommes et femmes. Selon nos prédispositions génétiques, l'alopécie arrive à un âge plus ou moins avancé. Mais scientifiquement cela s’explique comment ? On peut l’expliquer par un surmenage capillaire qui accélère les cycles de pousse et de chute. Il existe d’autres causes qui peuvent inquiéter comme l’effluvium télogène qui est une chute de cheveux transitoire, conséquence d’un stress intense, d’un choc affectif, d’un accouchement, d’une intervention chirurgicale ou même d’une infection. Les raisons sont multiples et peuvent provoquer une perte de cheveux beaucoup plus diffuse que l’alopécie androgénétique mais la repousse opère en quelques mois.
Du blond platine au noir foncé en passant par le châtain ou le roux, les cheveux nous offrent une palette de couleur très variée. Les coiffeurs distinguent dix hauteurs de tons sans parler des centaines de reflets que l’on peut y trouver. D’où viennent-elles ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas la surface du cheveux qui est colorée mais l’intérieur. Et si l’on peut voir cette couleur à l’œil nu, c’est parce que les écailles qui les recouvrent sont translucides. Cette couleur provient des grains de mélanine dispersés entre les fibres de kératine dans le cortex. Ces pigments que nous produisons nous-même, colorent nos cheveux, nos poils mais aussi notre peau et nos yeux. Et lorsque le cheveu devient blanc ? C’est ce qu’on appelle la canitie. Ce phénomène commence généralement et progressivement vers l’âge de 40 ans.
Si il y a bien une couleur de cheveux naturels qui ne laissent personne indifférent c’est le roux. Seulement 2% de la population mondiale et 5% des Français naissent avec les cheveux roux. Qui dit particularité dit souvent discrimination. Longtemps associées à l’image du diable, on se méfie des personnes rousses depuis des millénaires.
Déjà durant l’Antiquité, cette couleur atypique intrigue et va être immédiatement liée à la symbolique du rouge et du feu selon la chercheuse Valérie André. Être roux, c’est même une tare pour les médecins au VIème siècle avant notre ère. C’est au tour de l’église de s’en prendre aux roux : dans l’imaginaire chrétien du Moyen-âge, ils sont reliés au mal satanique, porteurs des marques du feu de l’enfer. La science a fait tomber tous ses préjugés. On sait aujourd'hui que la rousseur est due à une mutation génétique qui altère la synthèse de la mélanine. Au Pays-Bas, il existe chaque année un festival qui réunit que des roux et des rousses : le Red Head Days.
Pour certains, c’est un critère de beauté indéniable. Mais savez-vous que nos cheveux peuvent garder en mémoire tout ce que nous avons consommer ? Le cheveu enregistre tout : drogue, alcool, médicaments, nicotine, plomb, poison, pesticides, perturbateurs endocriniens… Toutes ces substances finissent pas atterrir dans nos cheveux. Lors de sa phase de croissance, le cheveu fixe une grande partie des substances que nous absorbons. Elles arrivent par le réseau sanguin qui irrigue le bulbe. Contrairement à notre sang, nos cheveux peuvent en garder la trace plusieurs mois voire des années. C’est ainsi que l’on a pu retrouver de l’arsenic dans les cheveux de Napoléon et même des traces de cocaïne dans les momies péruviennes datant de 3000 ans avec J-C.
Une nouvelle coupe peut jouer sur le visage de quelqu’un mais également sur sa personnalité. Au cours du XXème siècle, la coupe de cheveux est parfois devenue le symbole de revendications sociales et politiques. Dans les années 20, Louise Brooks brise les codes et diktats capillaires imposés par la société. Quand elle arbore un carré plongeant, cette coupe garçonne est très controversée. C’est seulement à la fin de la guerre, quand les vagues d’émancipation féminine déferlent que les jupes se raccourcissent au même titre que les cheveux. À partir des années 60 avec l’arrivée du mouvement hippie, on revient aux cheveux longs : hommes et femmes prônent la liberté jusqu’au bout des cheveux. On joue du volume pour s’affirmer et s’affranchir des codes du politiquement correct. Les cheveux sont devenus des outils contestataires. Après les hippies viennent les punks avec leur crête iroquoise inspirée des chefs des tribus amérindiennes qui symbolise le rejet du mouvement hippie. Enfin, ultime modèle de résistance capillaire : la coupe afro. Son origine remonte à l’époque de l’occupation italienne de l’Ethiopie à la fin des années 30. Symbole de résistance, c’est devenu l’emblème du style disco pour devenir ensuite le symbole du mouvement afro.
Présenté par : Jamy Gourmaud