Urgences en détresse, Buzyn sous pression
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Le malaise dans les hôpitaux s’amplifie. Après plus de deux mois de crise dans les services d’urgences, une journée de mobilisation nationale a lieu ce mardi 11 juin à l’appel des syndicats pour « élever le rapport de force » face à l’exécutif afin d’obtenir une hausse des effectifs, l'arrêt des fermetures de lits, et une revalorisation des salaires.
Signe de ce ras-le-bol, le mouvement a pris ces derniers jours une forme inédite : les soignants posent désormais des arrêts de travail, au lieu de porter un brassard « personnel en grève » comme ils le font habituellement pour assurer la continuité des soins. Face à ce phénomène d’absentéisme soudain, à Lons-le-Saunier dans le Jura, le préfet a été contraint fin mai de réquisitionner des personnels de santé, parfois sollicités par les gendarmes en pleine nuit.
Si la ministre de la Santé n’a pas cautionné la méthode, qui revient à « dévoyer un arrêt maladie », elle a affirmé « comprendre l’impatience » des personnels des urgences face à « un quotidien devenu insupportable ». Mais en annonçant jeudi dernier une mission de « refondation » des services d’urgences, avec un soutien financier aux établissements connaissant des surcroîts d’activité, Agnès Buzyn n’a pas convaincu. « Je suis très déçu » a ainsi affirmé Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes de France, pour qui « le gouvernement ne mesure pas l’ampleur de la contestation ». Christophe Prudhomme, de la CGT urgences, a lui fustigé « une vaste blague. Créer une mission c’est pour enterrer le problème ».
Ces annonces gouvernementales s’ajoutent aux dispositions de plus long terme comprises dans la loi santé 2022, actuellement en cours d’examen au Parlement, et qui doit réorganiser, entre autres, la médecine de ville pour désengorger en amont les urgences hospitalières. En vingt ans, les services d’urgences ont vu leur fréquentation doubler pour atteindre 21 millions de passages, et sont devenues le lieu de cristallisation des dysfonctionnements du système de santé.
Depuis 2005, près de 10 milliards d’euros d’économies ont été demandées aux hôpitaux publics. Quelques crédits ont été accordés en début d’année par le ministère de la Santé, mais plus de la moitié des établissements sont aujourd’hui dans le rouge. Fermetures de lits au profit de l’ambulatoire, fermetures de maternités, heures d’attente aux urgences avec des couloirs surchargés… Les patients constatent les tensions et le malaise grandit chez les personnels hospitaliers, renforcé par une recrudescence des violences. Un médecin, deux aides-soignants et une infirmière ont ainsi porté plainte ce mardi après une agression au CHU de Rennes.
Alors comment sortir de la crise ? Quel remède pour les urgences ? Faut-il réformer en profondeur notre système de santé ?
Invités :
• Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
• Jean-Marc Daniel, économiste, professeur associé à l'École Supérieure de Commerce de Paris.
• Pierre-André Juven, sociologue au CNRS, spécialiste des politiques de santé.
• Élodie Lepage, journaliste société/spécialisée santé.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé