Affaire Lambert : pourquoi la France se déchire
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Enième rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert. Alors que le protocole d’arrêt des soins avait été lancé ce lundi 20 mai, la Cour d’appel de Paris a ordonné dans la soirée une reprise provisoire des traitements de ce patient tétraplégique en état pauci-relationnel - en état de conscience minimal - jusqu’à ce qu’un comité de l’ONU se prononce sur le dossier. Cette décision fait suite aux recours déposés dans la journée par ses parents. Viviane et Pierre Lambert ont salué une « très grande victoire », leur avocat parlant même de « remontada ». Mais la joie de leurs soutiens fait face à l’immense désarroi du neveu de Vincent Lambert qui dénonce « du sadisme pur » de la part du système médico-judiciaire.
Vincent Lambert, c’est cet homme plongé dans le coma après un accident de la route survenue en 2008, sans espoir d’amélioration. Depuis 2013, il est au cœur d’une bataille judiciaire : d’un côté, ses parents fervents catholiques qui s’opposent à l’arrêt de ses soins, de l’autre sa femme et son neveu qui entendent mettre fin à un « acharnement thérapeutique ».
Portée par cette famille qui se déchire, son histoire est devenue au fil des ans l’objet d’un combat politique et cette dernière décision judiciaire relance le débat sur la fin de vie en France. Depuis 48 heures, droite et gauche ont fait valoir des points de vue radicalement opposés. « Est-ce que l’alimentation et l’hydratation sont des soins ? Si c’est le cas, nous sommes tous très malades », a jugé François-Xavier Bellamy (LR) sur RTL. De son côté, la tête de liste du RN Jordan Bardella s’est déclaré « choqué » par l’arrêt des soins. À l’inverse, la candidate de La France Insoumise Manon Aubry a estimé qu’il ne fallait pas « d’acharnement thérapeutique ». « Il faut faire confiance aux médecins, à la justice de notre pays et aux institutions européennes » a réagi de son côté la tête de liste PS-Place Publique Raphaël Glucksmann. Interpellé par les parents de Vincent Lambert, le président de la République avait déclaré pour sa part, lundi, qu’il ne lui « appartient pas de suspendre une décision qui relève de l’appréciation de ses médecins et qui est en conformité avec nos lois ».
Adoptée en 2016, la loi Clæys-Léonetti sur la fin de vie instaure notamment un droit à la « sédation profonde et continue » pour les personnes atteintes d'une maladie grave et incurable en phase terminale. En revanche, elle n’autorise pas l’euthanasie active ou le suicide assisté, contrairement à d’autres pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas ou la Suisse qui n’ont pas les mêmes législations. Les deux premiers ont autorisé l’euthanasie sous de strictes conditions au début des années 2000 alors que la Suisse, quant à elle, interdit l’euthanasie active mais accepte le suicide assisté.
L’affaire Vincent Lambert est-elle révélatrice d’une faille dans la loi Claeys-Léonetti ? Que prévoit-elle ? Que signifie un état de conscience minimal ? Faut-il revoir la législation française sur la fin de vie ?
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste à L’Express
- Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du journal La Croix
- Anne de la Tour, médecin et présidence de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP)
- Damien Le Guay, chercheur, vice-président du Comité national d'éthique du funéraire
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé