Ghosn : « C'est une conspiration ! »
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« Si vous écoutez ce message, cela veut dire que je ne pourrai pas tenir ma conférence de presse prévue le 11 avril ». C’est par cette phrase que Carlos Ghosn débute une vidéo d’une dizaine de minutes diffusée ce mardi 9 avril par son nouvel avocat. L’ancien président de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a en effet de nouveau été arrêté, pour la quatrième fois, jeudi 4 avril, par les procureurs japonais alors qu’il était en liberté conditionnelle. Il est actuellement en détention à Kosuge, prison dans laquelle il a déjà passé 108 jours, accusé cette fois de dissimulation de revenus et d’abus de confiance aggravée lorsqu’il dirigeait le premier groupe automobile mondial.
« Ce n’est pas une histoire de cupidité, de dictature d’un homme. C’est une histoire de complot de trahison », déclare Carlos Ghosn. Dans cet enregistrement d’une dizaine de minutes où il s’exprime en anglais, l’ancien dirigeant du constructeur automobile continue de clamer son innocence et évoque de manière directe une conspiration tramée par « quelques exécutifs de Nissan » « par peur d’aller vers la fusion (de Renault et Nissan), perçue comme une menace pour l’indépendance de Nissan et son autonomie ».
Des noms ? « Je parle de ces gens qui jouent vraiment un très sale jeu dans ce qui se passe aujourd'hui. Mais la vérité apparaîtra ». Ses avocats ont décidé de couper un passage de la vidéo dans lequel le taïkun déchu citait nommément ceux qui, selon lui, sont à l'origine de ce « complot ». Il y a avait des « risques légaux de livrer les identités réelles de personnes », a expliqué son nouvel avocat, Junichiro Hironaka, qui dit ne pas vouloir « imiter les mauvaises méthodes de Nissan et du bureau du procureur qui font fuiter des noms dans la presse ». Ténor du barreau de Tokyo, l'homme est baptisé par les médias « le roi des acquittements » et à une démarche beaucoup plus offensive que les anciens défenseurs de l'homme d'affaires.
Après un entretien exclusif accordé la semaine dernière à TF1 et LCI, dans laquelle Carlos Ghosn en appelait notamment au gouvernement français, c'est donc la suite d'une stratégie de contre-attaque qui est opérée. Junichiro Hironaka a ainsi écrit au parquet de Tokyo pour lui demander « d’arrêter de torturer Carlos Ghosn » et entend déposer ce mercredi un recours devant la Cour suprême pour obtenir la remise en liberté de son client.
Parallèlement, en France, l’avocat de la famille a plaidé ce mardi pour que l’ancien patron de Renault soit jugé dans l’Hexagone tandis que Carole Ghosn a fait appel hier au président de la République pour qu'il intervienne et « fasse sortir » son mari de prison. Mais la question suscite le débat alors que les révélations se poursuivent dans la presse japonaise, fragilisant un peu plus auprès de l’opinion publique japonaise l’image de celui qui fut une idole populaire.
Alors la France doit-elle s'impliquer auprès du Japon dans l'affaire Carlos Ghosn ? Quel peut-être l’impact de la stratégie de l’ancien patron du constructeur automobile ? Est-il en train de gagner ou de perdre la bataille de l’opinion ? Quelles conséquences pour l’alliance Renault-Nissan ? Enfin, l’image du Japon est-elle écornée auprès des investisseurs internationaux ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos
- Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et auteure de « La puissance chinoise en 100 questions »
- Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
- Isabelle Raymond, journaliste au service économie de France-Info
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé