Brexit : prêts pour le « no deal » ?
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Non, non, non, et encore non. On ne compte plus les votes négatifs au sein de la Chambre des communes. Après avoir rejeté trois fois déjà l'accord de Theresa May, avoir voté la semaine dernière contre huit propositions parlementaires pour tenter de sortir de l'impasse, les élus ont rejeté lundi soir les quatre nouvelles options d'initiative parlementaire qui leur étaient présentées.
Parmi les solutions proposées figuraient les deux qui ont recueilli le plus de suffrages, à savoir l'organisation d'un référendum sur tout accord de divorce conclu avec Bruxelles et la mise en place d'une union douanière avec l'UE. Il y avait également la proposition d'un modèle « Norvège + », connue aussi sous le nom de « Common Market 2.0 », qui préconise le maintien du Royaume-Uni au sein du marché unique comme la Norvège, ainsi qu'une union douanière spécifique avec l'UE. Enfin une troisième option proposait d'arrêter le processus de Brexit en cas d'absence d'accord à deux jours de la date de sortie, qui a été reportée au 12 avril.
La Chambre des communes, qui avait déjà réussi mercredi dernier à prendre le contrôle du processus législatif, n'a donc pas été en mesure de renverser la situation. Le Parlement « a une nouvelle fois échoué à trouver une majorité claire pour chacune des options » présentées, a réagi le secrétaire d'Etat au Brexit Stephen Barclay. « La position légale par défaut est que le Royaume-Uni va quitter l'UE dans 11 jours » sans accord, a-t-il expliqué.
L'auteur de la proposition « Norvège + », le conservateur Nick Boles a lui immédiatement annoncé qu'il quittait le Parti conservateur. « J’ai tout donné pour tenter de trouver un compromis qui pourrait mener le pays hors de l'UE tout en maintenant notre puissance économique et notre cohésion politique », a-t-il déclaré. « J’accepte que j'ai échoué. J'ai échoué surtout parce que mon parti refuse le compromis », a-t-il ajouté.
Et maintenant ? Theresa May - dont la stratégie depuis le début consiste à jouer la montre pour faire accepter aux députés britanniques l'idée qu'il n'y a pas d'alternative à son texte - n'a pas exclu de présenter une quatrième fois au vote « son » accord de divorce. Mais le pari est risqué, car une sortie sans accord apparaît bien aujourd'hui comme l'hypothèse la plus probable si la Première ministre voit son accord rejeté une quatrième fois ou s'il n'y a pas de nouveau vote du tout. Il faut en effet qu’elle parvienne désormais à le faire inscrire à l'ordre du jour.
Dans ce contexte tendu, les 27 chefs d'État et de gouvernement se réuniront le 10 avril lors d'un Conseil européen spécial pour décider de leur prochaine position commune, deux jours seulement avant la date butoir du 12 avril. Mais « l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord prend chaque jour un peu plus d’épaisseur », a déploré ce mardi 2 avril le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier. Et « l’UE des 27 est maintenant prête » à cette éventualité, a-t-il prévenu.
Alors le Royaume-Uni et l'Union européenne peuvent-ils encore éviter un Brexit sans accord ? Quelles options reste-t-il pour éviter ce scénario ? Quelles seraient les conséquences d'une sortie sans accord ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- François Clémenceau, rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
- Marie-Claire Considère-Charon, professeur émérite de l’université de Franche-Comté et auteure de « Irlande. Une singulière intégration européenne »
- Jon Henley, correspondant du quotidien britannique The Guardian à Paris
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé