Violences : et maintenant l'armée
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La pression ne faiblit pas. Depuis l’acte XVIII des Gilets jaunes, qui a vu l’avenue des Champs-Élysées à Paris se transformer en champ de bataille, samedi 16 mars, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner est l'objet de critiques venues de gauche comme de droite, sur sa politique jugée trop répressive par les uns ou trop laxiste par les autres.
Hier à l'Assemblée nationale, le ministre a été hué par certains députés d'opposition qui ont réclamé sa démission. Surtout, il a été ensuite sous le flot des questions de la commission des lois du Sénat, à majorité de droite, où il avait été convoqué avec son secrétaire d'État Laurent Nunez pour s’expliquer sur les défaillances dans les opérations de maintien de l’ordre.
Un débat de plus de trois heures, animé par le sénateur LR Philippe Bas, au cours duquel le locataire de la place Beauvau a martelé, comme pour se justifier, que le changement de doctrine décidé par son ministère en décembre avait été incorrectement mis en œuvre samedi. « Samedi, des instructions sur le changement de doctrine d’usage des LBD ont été prises au sein de la préfecture de Paris sans l’assentiment du gouvernement et des deux ministres qui sont devant vous aujourd’hui », a-t-il déclaré. Regrettant une « inhibition » des forces de l'ordre et une stratégie du maintien de l'ordre « pas mise en œuvre », Christophe Castaner a également affirmé que « des décisions, des instructions ont échappé » au préfet de police.
Pour l'heure, c'est donc la préfecture de police de Paris qui paie les vitres cassées avec notamment l'éviction du préfet Michel Delpuech, de son directeur de cabinet, Pierre Gaudin, et du directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch. Le ministre de l’Intérieur qui le matin à la radio, démentait s'être fait « engueuler » par Emmanuel Macron entend reprendre la main avec cette purge inédite à la tête de la plus ancienne « maison police » de France. Mais l’épisode est très mal vécu par les forces de l'ordre et on devrait mesurer dès samedi prochain lors de l’acte XIX des gilets jaunes l'efficacité de cet électrochoc.
Alors Christophe Castaner est-il fragilisé ? Quel est son parcours politique et son bilan place Beauvau ? Lundi, le Premier ministre, Édouard Philippe a annoncé de nouvelles mesures pour répondre aux violences qui se sont déroulées sur les Champs-Élysées et a demandé aux forces de l’ordre plus de réactivité, plus de fermeté et plus de contact, au risque de faire plus de blessés. Les militaires de la mission Sentinelle seront également mobilisés pour les manifestations des Gilets jaunes samedi prochain. Ils devront protéger des bâtiments officiels et d'autres points fixes à définir. Ces décisions marquent-elles un changement de doctrine de maintien de l'ordre en France ?
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match.
- Alain Bauer, professeur de criminologie.
- Elise Vincent, journaliste en charge des questions Police/Justice au Monde.
- Jean Garrigues, historien de la vie politique.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé