Gilets jaunes : la provocation italienne
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« Nous avons commencé seuls nous finirons seuls [sic]. Les Gilets jaunes ». Éric Drouet, une des figures emblématiques du mouvement des Gilets jaunes, a adressé une fin de non-recevoir au vice-premier ministre italien Luigi di Maio qui lui avait proposé l'aide de son Mouvement « 5 étoiles ».
« Gilets jaunes, ne lâchez rien ! [...] Le Mouvement « 5 étoiles » est prêt à vous donner le soutien dont vous avez besoin » avait écrit lundi le chef de file du parti populiste italien M5S sur le blog de son mouvement en proposant notamment de mettre à disposition des contestataires français sa plateforme Internet pour « organiser des événements sur le territoire » ou encore « choisir des candidats » et « définir le programme électoral » via son système de vote. De son côté, le ministre de l’Intérieur et patron de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, avait déclaré qu’il soutenait des « citoyens honnêtes protestant contre un président gouvernant contre son peuple ».
Dans la journée de mercredi, Éric Drouet avait confié à l'agence italienne Ansa qu’une rencontre avec le Mouvement 5 étoiles était « absolument faisable », tout en ajoutant : « Je suis toujours très content des différentes expressions de soutien aux Gilets jaunes. » Mais après avoir laissé entendre qu'il pourrait se rendre en Italie, Éric Drouet a vite changé d'avis. Sur la page Facebook « La France en Colère », dont il est le fondateur, il a écrit hier : « Mr Luigi di Maio, les Gilets jaunes [nous] avons commencé un mouvement apolitique depuis les débuts, il ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans ça ! Nous refuserons toute aide politique, peu importe d'où elle vient ! Nous refusons donc votre aide. »
Dans l’immédiat, il n'y aura donc pas d'axe « Gilets jaunes franco-italien ». Mais cette sortie de l’exécutif transalpin a ouvert une crise sans précédent depuis 1945 dans les rapports entre la France et l’Italie. Jamais auparavant un responsable gouvernemental ne s’était en effet permis de soutenir un mouvement de rue dont une partie veut faire tomber le pouvoir. C’est ce qu’a rappelé la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, qui a invité le gouvernement italien à plus de « respect » et à « balayer devant sa porte ». « Que d’hypocrisies », a immédiatement réagi Luigi Di Maio. « Peut-être, ne se souvient-elle pas du président Macron quand il nous comparait à la lèpre », a poursuivi le jeune dirigeant des Cinq étoiles.
Ce nouvel épisode intervient à quelques mois des élections européennes et alors que les relations politiques entre Paris et Rome sont déjà extrêmement tendues, notamment sur la question de la crise migratoire et de l’avenir de l’Europe. Alors jusqu’où ira la crise entre Paris et Rome ? Pourquoi Matteo Salvini et Luigi Di Maio soutiennent-ils les Gilets jaunes ? Entre le M5S italien et les Gilets jaunes, quelles différences, quelles ressemblances ?
Invités :
Marc Lazar - Historien et directeur du Centre d'histoire de Sciences Po
Jérôme Fourquet - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
Paolo Levi - Correspondant à Paris de l’agence de presse italienne ANSA et de « La Stampa ».
Cécile Cornudet - Editorialiste politique aux « Echos »
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé