Émission du samedi 27 octobre 2018
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 6h C dans l'air Barnier : un mois dans l'enfer de Matignon... et de l'Assemblée diffusé le 25/10 | 1 h 4 min
Les Brésiliens s’apprêtent à élire leur nouveau président ce dimanche. Lors de ce second tour, le candidat du Parti social-libéral (PSL) Jair Bolsonaro, en tête dans les sondages, affrontera Fernando Haddad du Parti des Travailleurs (PT). Connu pour multiplier ses propos racistes, homophobes et misogynes, ou encore pour sa nostalgie de la dictature militaire, Jair Bolsonaro a convaincu son électorat avec un programme libéral, porté sur la sécurité. Dans un pays gangrené par la corruption, le candidat d’extrême droite apparaît comme une alternative au PT, au pouvoir depuis plus de dix ans et accusé des maux du pays. De nombreuses personnalités brésiliennes, comme des joueurs de football, ont affiché leur soutien pour Bolsonaro. Et rien ne semble faire douter son électorat : ni sa campagne ponctuée d’altercations, de menaces à l’égard de la gauche et des médias, ni le scandale de l’envoi en masse de messages de propagande via WhatsApp par des entreprises.
Après un mandat marqué par des scandales de corruption jusqu’au sommet de l’Etat et des mesures d’austérité sévères, Michel Temer laisse derrière lui un pays fragilisé et en crise. Malgré le retour de la croissance, la pauvreté gagne du terrain et s’amplifie. Aujourd’hui, 15 millions de Brésiliens vivent avec moins de 1,90 dollar par jour. Dans le Nordeste, la région la plus pauvre du pays, près d’un cinquième de la population vit dans la misère. Une situation alarmante qui s’accompagne d’un taux de chômage encore très élevé (13,1%), après des années de récession. Les jeunes sont contraints d’arrêter leurs études et accumulent les petits boulots. Cette poussée du travail informel a notamment provoqué une chute de la productivité au Brésil et freine la reprise économique.
La crise n’a pas seulement bouleversé l’économie dans tout le pays, elle a également exacerbé les problèmes d’insécurité. Rivalités entre bandes, règlements de compte sur fond de trafic de drogue : la violence fait partie du quotidien. Avec environ 64 000 homicides recensés en 2017, le Brésil fait partie des dix pays les plus violents au monde. Dans certains Etats au Nord, on compte jusqu’à 68 homicides pour 100 000 habitants. L’insécurité était donc un thème majeur lors de la campagne électorale, notamment pour Jair Bolsonaro. Le candidat d’extrême droite a d’ailleurs proposé d'assouplir les lois qui encadrent le contrôle des armes et d'élargir les pouvoirs de la police, déjà très répressive. L’année dernière, les forces de l’ordre ont été responsables de 5 144 homicides.
Après l’ascension fulgurante de Jair Bolsonaro, l’extrême droite est-elle sur le point de prendre le pouvoir au Brésil ? Quelle est la situation économique du pays, plongé dans la crise depuis plusieurs années ? Pourquoi le Brésil est-il confronté à une telle insécurité ?
Invités :
- Alfredo Valladão, professeur à Sciences Po, spécialiste du Brésil
- Lamia Oualalou, journaliste spécialiste de l'Amérique latine, auteure de « Jésus t'aime ! La déferlante évangélique »
- Annie Gasnier, journaliste à RFI, ancienne correspondante au Brésil, auteure de
« Brésil : le réveil du géant latino-américain »
- Fabrice D'Almeida, historien
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé