Brésil : le «Trump des tropiques» aux portes du pouvoir
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Le Brésil a commencé une campagne de trois semaines qui s'annonce mouvementée et tendue jusqu'au second tour de l’élection présidentielle, après le très gros score du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro. Arrivé en tête du premier tour, ce nostalgique de la dictature militaire, ouvertement raciste, misogyne et homophobe, a recueilli dimanche 46 % des suffrages, soit près de 50 millions de voix. Une nette victoire assortie d'un raz-de-marée au Congrès, sa formation le Parti social libéral ayant vu son nombre de députés multiplié par six à l'issue des élections législatives, qui ont eu également lieu dimanche.
La performance est à la mesure du phénomène électoral que Jair Bolsonaro est devenu dans cette campagne chaotique marquée par l’incarcération de l’ancien président Lula pour corruption, et après avoir été lui-même victime d'un attentat à l'arme blanche. Parti loin dans les sondages - il était crédité de seulement 4 % des intentions de vote il y a un an - Jair Bolsonaro s'est rêvé en « Donald Trump des tropiques ». Et ce rêve d’ascension s'est réalisé en quelques semaines à peine dans un contexte très particulier au Brésil : 12 % de chômage, une économie à plat, une violence endémique, une population exaspérée par des partis politiques corrompus et la criminalité.
Les réponses de Bolsonaro sont radicales : ses préconisations pour lutter contre la criminalité – « Un bon bandit est un bandit mort », selon ses mots – sont plus proches des pratiques du président philippin Duterte que de celles de l’État de droit. Son probable futur vice-président, le général Hamilton Mourao, n’a pas craint d’évoquer l’option d’un « auto-coup d’Etat » en cas d’anarchie et a suggéré l’élaboration d’une Constitution sans l’aval du Congrès. Quand sur le plan économique, son conseiller l’ancien banquier Paulo Guedes promet des privatisations massives, des baisses d’impôts, une nouvelle réforme des retraites ou encore la fin du treizième mois pour les salariés, soit une politique ultralibérale.
En diabolisant la gauche sud-américaine et en se servant de l’éviction de Lula dans la course à la présidence, Jair Bolsonaro a réussi à capter le rejet du PT et à se hisser aux portes du pouvoir. Il n'a toutefois pas été élu président au premier tour, comme il l'espérait. Il se retrouvera le 28 octobre face à Fernando Haddad (29 %) du Parti des travailleurs (PT), dans un duel incertain et symptomatique de l'extrême polarisation que cette campagne a mise au jour.
Alors qui est réellement Jair Bolsonaro ? Pourquoi ce candidat d’extrême droite séduit-il les électeurs brésiliens ? Quel est son programme ? Quels sont les enjeux de cette élection ? La démocratie est-elle en danger au Brésil ?
Invités :
François CLEMENCEAU - Rédacteur en chef au Journal du dimanche, en charge de l'actualité internationale
Thomas SNEGAROFF - Historien, spécialiste des Etats-Unis
Silvano MENDES - Journaliste à la rédaction brésilienne de RFI, Radio France Internationale
Maud CHIRIO - Historienne, spécialiste du Brésil contemporain et notamment de la dictature militaire brésilienne. Son dernier ouvrage « La politique en uniforme » a été publié aux éditions Presses universitaires de Rennes
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé