Macron s'explique, Ciotti s'obstine... La crise s'installe
C dans l'air- Décryptage & investigation
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Trois jours après les résultats des élections européennes et l’annonce de dissolution de l’Assemblée nationale, c’était la grande explication d’Emmanuel Macron ce mercredi. Une prise de parole de deux heures, lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle le chef de l’Etat a "assumé" sa décision de renvoyer les députés devant les électeurs et détaillé son plan de bataille pour les législatives. Reconnaissant une "responsabilité" dans la montée de l’extrême droite, le chef de l’Etat a estimé avoir manqué de réponses "au malaise qui existe dans la ruralité", "au sentiment de perte de contrôle, de dépossession, aux peurs qui existent, au sentiment aussi de déclassement qu’il y a dans certains de nos quartiers". Pour répondre aux "inquiétudes", Emmanuel Macron a promis plus de sécurité et de fermeté, l’indexation des retraites sur l’inflation, la suppression d’un échelon territorial, la généralisation d’un service national universel d’ici la rentrée 2026 et le lancement d’un débat sur la laïcité. Il a également confirmé la réforme de l’assurance chômage, l’interdiction du téléphone portable avant 11 ans et la suspension du projet de réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
"Depuis dimanche, les masques tombent". "La clarification, c'est maintenant" a lancé le chef de l’Etat. Dénonçant des alliances "contre nature aux deux extrêmes", Emmanuel Macron a appelé à un "sursaut républicain" et a proposé à une sorte de fédération alliant des socio-démocrates, des écologistes, des gaullistes à l’actuel majorité pour gouverner demain.
Pendant ce temps, à l’extrême droite, le Rassemblement national a finalement refusé un accord avec le parti Reconquête d’Éric Zemmour et a décidé de faire affaire avec Eric Ciotti même si la majorité des cadres de la droite gaulliste fulminent et appellent à sa démission. Au siège des LR, la situation est confuse. Menacé d'être destitué du parti qu'il préside par un bureau politique prévu dans l’après-midi, le patron des LR a fait fermer le bâtiment à la mi-journée. "J'entends beaucoup d'élucubrations sur la fermeture du siège LR. J'ai pris cette décision à la suite des menaces reçues et des désordres d'hier", a expliqué en début d'après-midi Éric Ciotti sur X. Convoqué par sa numéro 2, Annie Genevard, le député des Alpes-Maritimes a également fait savoir qu'il ne se présenterait pas au rendez-vous. Il conteste la validité de cette réunion, organisée selon lui "en violation flagrante (des) statuts" du parti et qui n'a donc "aucune valeur juridique". Une grande partie des figures des Républicains se retrouvent finalement hors du QG du parti, en l’absence d’Éric Ciotti qui a décidé de contre-attaquer en sollicitant le vote des adhérents LR.
Au gauche, après près de trois jours de négociations, les partis réunis sous la bannière du "nouveau Front populaire" ont réussi à trouver un premier accord de répartition des circonscriptions en vue des législatives du 30 juin et 7 juillet. Contrairement à ce qu’a affirmé le chef de l’Etat en conférence de presse, LFI n’obtient pas 300 mais 230 "circos", les socialistes 175, les Verts 92 et le PCF 50. Un premier rééquilibrage exigé par les socialistes a eu lieu. Pour rappel, en 2022, LFI a présenté des candidats dans 328 circonscriptions, le PS disposait de 70 candidats, EELV était sur la ligne de départ dans 110 circonscriptions et le PCF avait déjà 50 candidats. Les discussions se poursuivent sur le profil des candidats et le programme au siège des écolos.
Alors que retenir de la conférence de presse d’Emmanuel Macron ? A-t-il convaincu ? Que se passe-t-il chez les Républicains ? Et quelles sont les bases de l’accord unissant les partis de gauche sous la bannière "nouveau Front populaire"?
Nos invités :
- Marc Lazar, Professeur émérite d’histoire et de sociologie - Sciences Po
- Carl Meeus, Rédacteur en chef - "Le Figaro Magazine"
- Soazig Quéméner, Rédactrice en chef - "La Tribune Dimanche"
- Jérôme Fourquet, Directeur département Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de "La France d’après"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions