L’édito de Patrick Cohen - Gaza : un mouvement qui s’étend, mais à l’ampleur limitée
C à vous- Décryptage & investigation
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Patrick Cohen parle aujourd’hui des mobilisations pro Gaza dans les universités françaises et américaines. Le mouvement s’enflamme et s’étend, notamment à Sciences Po Paris et dans d’autres facultés, mais reste d’une ampleur limitée. Ce matin, peu de monde a été délogé rue Saint-Guillaume à Paris. On compte 91 évacuations forcées pour 6000 étudiants, le tout dans le calme et sans contestation. Pourtant, le dispositif policier mis en place est impressionnant par son ampleur. Cet après-midi, entre 250 et 300 manifestants se sont réunis place du Panthéon. Malgré les appels de la France Insoumise au soulèvement étudiant, peu d’universités sont touchés et peu de jeunes sont mobilisés. Du côté des États-Unis, malgré les 2000 interpellations comptabilisés dans tout le pays, le mouvement n’est pas d’une grande ampleur, comme l’explique Patrick Cohen. À Columbia, l’épicentre de la colère, la police anti-émeute a délogé plusieurs dizaines de manifestants avant-hier, dans une université qui compte au total 37 000 étudiants, dont au maximum 200 activistes du noyau dur. En France comme aux États-Unis, les étudiants demandent que leurs universités rompent les liens avec Israël. Fait surprenant quand on sait que la société civile israélienne s’est largement mobilisée contre le dirigeant Benyamin Netanyahou pas plus tard que l’année dernière. Enfin, ils souhaitent également la condamnation claire des agissements d’Israël. Chose impossible en France, où l’enseignement public supérieur, dont Sciences Po fait partie, ne peut prendre position dans un conflit sans enfreindre la loi et l’obligation de neutralité, chose qu’à rappeler hier Jean Bassères, administrateur provisoire de Sciences Po. Quant au gouvernement, il semble prendre des mesures rapides afin que les occupations prennent fin et ainsi éviter les dérapages, les affrontements communautaires et l’expression de slogans qui franchissent les limites entre la critique légitime du gouvernement israélien, l’antisionisme, la déligitimisation d’Israël et la haine antisémite.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé