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A bord du Charles de Gaulle... Nos soldats face à la menace
C dans l'air- Décryptage & investigation
- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Vladimir Poutine plus puissant que jamais. Il y a un mois et demi, le dirigeant russe a été réélu à la tête de son pays avec plus de 87 % des voix, au terme d'un scrutin partiellement entaché par des irrégularités. Hier, sous les ors du Kremlin, il a prêté serment sur la constitution. C'était sa cinquième cérémonie d'investiture présidentielle, en un quart de siècle. Au pouvoir depuis 2000, avec une parenthèse lors de laquelle il fut chef du gouvernement, de 2008 à 2012, le président russe doit donc rester en place jusqu'en 2030. Un règne plus long que celui de Staline. Vladimir Poutine a inauguré ce cinquième mandat par un discours nationaliste et belliqueux. Il a évoqué la guerre en Ukraine et a assuré que la Russie sortira "plus forte" de "cette période difficile". Le dirigeant l'a même promis aux Russes : "Ensemble nous gagnerons." À l'entendre, la victoire contre les forces de Kiev, soutenues par l'Occident, apparaît "inéluctable". L'investiture du chef du Kremlin coïncide en tout cas avec une situation favorable pour l'armée russe sur le front ukrainien. Les humiliants revers subis au printemps et à l'automne 2022 semblent loin. Depuis mi-avril, les assauts russes dans l’Est ont en effet doublé d’intensité. Cette violente offensive généralisée intervient alors que l’Ukraine souffre toujours d’une pénurie de munitions. Les villes de Tchassiv Iar et Otcheretyné sont particulièrement ciblées. De plus, selon les renseignements occidentaux, Moscou se prépare à ouvrir un nouveau front vers la grande ville de Kharkiv dans les prochaines semaines. La menace nucléaire russe a, elle, fait son retour. Vladimir Poutine a ordonné lundi la tenue prochaine d’exercices nucléaires en réponse aux propos de dirigeants occidentaux, dont son homologue français Emmanuel Macron, concernant le possible envoi de soldats de l’Otan en Ukraine. Mais la menace ne s'arrête pas là. La perspective – terrifiante – d'une guerre ouverte entre la Russie et l'Europe fait en effet son chemin. En janvier dernier, Rob Bauer, président du Comité militaire de l'OTAN, affirmait qu'une guerre totale avec la Russie pourrait avoir lieu sous 20 ans. "Nous nous préparons à un conflit avec la Russie", avait-t-il indiqué. Cette perspective s'immisce également dans les esprits des autorités russes. Le colonel-général Vladimir Zarudnitski, pense ainsi que le conflit en Ukraine pourrait s'élargir à l'Europe. Il a affirmé que "la possibilité d'une escalade du conflit en Ukraine (...) ne peut être exclue". Une autre menace, plus palpable, plane sur la sécurité personnelle du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Service de sécurité d’Ukraine a en effet affirmé hier avoir mis au jour un réseau d’agents des services secrets russes qui préparait l’assassinat de Volodymyr Zelensky et d’autres hauts responsables en Ukraine. De son côté, l’OTAN s’organise et bombe le torse. Le porte-avions Charles-de-Gaulle est ainsi parti lundi 22 avril pour une mission d’environ six semaines en Méditerranée. A son bord, pas moins 3000 marins. Une équipe de C dans l'air a pu embarquer. Akila, "aigle" en roumain, est le nom de cette mission au cours de laquelle le fleuron de la flotte française sera, et c'est inédit, sous commandement de l’Otan durant quinze jours. La France souhaite ainsi afficher sa forte implication au sein de l'alliance atlantique et montre les muscles face à l'agressivité russe. En Russie, face à un Poutine tout puissant. Difficile d'incarner encore une opposition politique. Depuis la mort de l'opposant numéro 1 du régime, Alexeï Navalny, la peur règne. Evgenia Kara-Murza, épouse du prisonnier politique russe Vladimir Kara-Murza, est inquiète pour le sort de son mari, condamné l'an passé à vingt-cinq ans de prison pour "haute trahison", et incarcéré dans des conditions très difficiles. Comme Navalny, il avait choisi de rester en Russie pour poursuivre la lutte. Militante pour les droits de l’Homme, son épouse continue en Occident le travail pour soutenir les prisonniers politiques en Russie et faire en sorte que le monde comprenne que "l’agression de Poutine contre l’Ukraine et les répressions à l’intérieur de la Russie sont très liées". Face à la Russie et à la pénurie de munitions, combien de temps l'Ukraine peut-elle tenir ? Face à la menace russe, que peut faire l’OTAN ? Et quel rôle la France peut-elle jouer au sein de cette alliance ? Quelle figure politique peut aujourd'hui encore incarner une opposition ? Nos invités : Alain Bauer, Professeur au CNAM , responsable du pôle sécurité, défense et renseignement Elsa Vidal, Rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI Patrick Dutartre, Général de l’armée de l’Air et de l’Espace, Ancien pilote de chasse Alain Pirot, Journaliste spécialiste des questions de défense
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Vladimir Poutine plus puissant que jamais. Il y a un mois et demi, le dirigeant russe a été réélu à la tête de son pays avec plus de 87 % des voix, au terme d'un scrutin partiellement entaché par des irrégularités. Hier, sous les ors du Kremlin, il a prêté serment sur la constitution. C'était sa cinquième cérémonie d'investiture présidentielle, en un quart de siècle. Au pouvoir depuis 2000, avec une parenthèse lors de laquelle il fut chef du gouvernement, de 2008 à 2012, le président russe doit donc rester en place jusqu'en 2030. Un règne plus long que celui de Staline.
Vladimir Poutine a inauguré ce cinquième mandat par un discours nationaliste et belliqueux. Il a évoqué la guerre en Ukraine et a assuré que la Russie sortira "plus forte" de "cette période difficile". Le dirigeant l'a même promis aux Russes : "Ensemble nous gagnerons." À l'entendre, la victoire contre les forces de Kiev, soutenues par l'Occident, apparaît "inéluctable".
L'investiture du chef du Kremlin coïncide en tout cas avec une situation favorable pour l'armée russe sur le front ukrainien. Les humiliants revers subis au printemps et à l'automne 2022 semblent loin. Depuis mi-avril, les assauts russes dans l’Est ont en effet doublé d’intensité. Cette violente offensive généralisée intervient alors que l’Ukraine souffre toujours d’une pénurie de munitions. Les villes de Tchassiv Iar et Otcheretyné sont particulièrement ciblées. De plus, selon les renseignements occidentaux, Moscou se prépare à ouvrir un nouveau front vers la grande ville de Kharkiv dans les prochaines semaines.
La menace nucléaire russe a, elle, fait son retour. Vladimir Poutine a ordonné lundi la tenue prochaine d’exercices nucléaires en réponse aux propos de dirigeants occidentaux, dont son homologue français Emmanuel Macron, concernant le possible envoi de soldats de l’Otan en Ukraine. Mais la menace ne s'arrête pas là. La perspective – terrifiante – d'une guerre ouverte entre la Russie et l'Europe fait en effet son chemin. En janvier dernier, Rob Bauer, président du Comité militaire de l'OTAN, affirmait qu'une guerre totale avec la Russie pourrait avoir lieu sous 20 ans. "Nous nous préparons à un conflit avec la Russie", avait-t-il indiqué. Cette perspective s'immisce également dans les esprits des autorités russes. Le colonel-général Vladimir Zarudnitski, pense ainsi que le conflit en Ukraine pourrait s'élargir à l'Europe. Il a affirmé que "la possibilité d'une escalade du conflit en Ukraine (...) ne peut être exclue".
Une autre menace, plus palpable, plane sur la sécurité personnelle du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Service de sécurité d’Ukraine a en effet affirmé hier avoir mis au jour un réseau d’agents des services secrets russes qui préparait l’assassinat de Volodymyr Zelensky et d’autres hauts responsables en Ukraine.
De son côté, l’OTAN s’organise et bombe le torse. Le porte-avions Charles-de-Gaulle est ainsi parti lundi 22 avril pour une mission d’environ six semaines en Méditerranée. A son bord, pas moins 3000 marins. Une équipe de C dans l'air a pu embarquer. Akila, "aigle" en roumain, est le nom de cette mission au cours de laquelle le fleuron de la flotte française sera, et c'est inédit, sous commandement de l’Otan durant quinze jours. La France souhaite ainsi afficher sa forte implication au sein de l'alliance atlantique et montre les muscles face à l'agressivité russe.
En Russie, face à un Poutine tout puissant. Difficile d'incarner encore une opposition politique. Depuis la mort de l'opposant numéro 1 du régime, Alexeï Navalny, la peur règne. Evgenia Kara-Murza, épouse du prisonnier politique russe Vladimir Kara-Murza, est inquiète pour le sort de son mari, condamné l'an passé à vingt-cinq ans de prison pour "haute trahison", et incarcéré dans des conditions très difficiles. Comme Navalny, il avait choisi de rester en Russie pour poursuivre la lutte. Militante pour les droits de l’Homme, son épouse continue en Occident le travail pour soutenir les prisonniers politiques en Russie et faire en sorte que le monde comprenne que "l’agression de Poutine contre l’Ukraine et les répressions à l’intérieur de la Russie sont très liées".
Face à la Russie et à la pénurie de munitions, combien de temps l'Ukraine peut-elle tenir ?
Face à la menace russe, que peut faire l’OTAN ? Et quel rôle la France peut-elle jouer au sein de cette alliance ?
Quelle figure politique peut aujourd'hui encore incarner une opposition ?
Nos invités :
Alain Bauer, Professeur au CNAM , responsable du pôle sécurité, défense et renseignement
Elsa Vidal, Rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
Patrick Dutartre, Général de l’armée de l’Air et de l’Espace, Ancien pilote de chasse
Alain Pirot, Journaliste spécialiste des questions de défense
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions