Émission du samedi 28 juillet 2018
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
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Habillé en costume-cravate et rasé de près, Alexandre Benalla s’est dévoilé sous un nouveau jour sur le plateau de TF1. Lors d’une interview diffusée hier soir sur la chaîne télévisée, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron est revenu sur son comportement et ses gestes violents à l’encontre de manifestants le 1er mai. Confronté à la vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, il a revendiqué d’un air calme et assuré une « réaction de citoyen » pour « appréhender des gens qui sont des délinquants » et non « de gentils manifestants ». Alexandre Benalla a ensuite répondu à de nombreuses questions concernant sa participation à la manifestation avec les forces de l’ordre, sa relation avec la police, son salaire et les différents avantages dont il aurait bénéficié grâce à l’Elysée. S’il a assuré vouloir s’exprimer pour se défendre « et rétablir la justice », Alexandre Benalla est également parvenu à dédouaner Emmanuel Macron, en se présentant comme un homme sérieux et responsable de ses actes. Une image loin du portrait véhiculé dans les médias et sur les réseaux sociaux jusqu’à présent.
Devant une salle à moitié vide, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale a procédé hier à sa dernière audition dans le cadre de l’affaire Benalla. L’opposition, de droite comme de gauche, a déserté les rangs, y compris le co-rapporteur de la Commission Guillaume Larrivé. Dénonçant « une parodie », le député LR a claqué la porte, tout comme les élus de la France Insoumise. Pour eux, le refus de la majorité LREM d’auditionner les collaborateurs de l’Elysée aura été fatal à la Commission d’enquête. Au départ, ces auditions avaient pourtant donné un second souffle aux oppositions, réunies sur une même ligne de front contre Emmanuel Macron. La dernière séance sans opposition a été « très apaisée », selon la co-présidente Yaël Braun-Pivet. Un compte-rendu des auditions devrait être présenté la semaine prochaine.
Du mutisme au discours de chef « responsable », Emmanuel Macron a opté pour une stratégie remarquée dans l’affaire Benalla. Sommé de s’exprimer par l’opposition durant toute la semaine, le Président est finalement monté au créneau devant les élus de la majorité, reprenant son costume de dirigeant qui assume tout. Il n’a pas oublié de critiquer une nouvelle fois la presse, qui aurait dit « beaucoup de bêtises » selon lui. Du silence au mea-culpa, jusqu’à sa provocation, « qu’ils viennent me chercher ! », Emmanuel Macron a voulu conserver l’image d’un chef d’Etat maître de sa parole, que « rien ne troublera ».
L’interview d’Alexandre Benalla est-elle un coup de communication réussi pour l’Elysée ? Après l’implosion de la Commission, l’opposition peut-elle adopter une autre stratégie ? Sous le feu des critiques pendant une semaine, Emmanuel Macron est-il sorti vainqueur de l’affaire Benalla ?
Invités :
Jean-Dominique MERCHET - Journaliste à L’Opinion, en charge des questions défense, stratégies et international
Paul QUINIO - Directeur délégué de la rédaction de Libération
Jannick ALIMI - Rédactrice en chef adjointe du service politique du Parisien/Aujourd’hui en France
Bruno JEANBART - Directeur général adjoint de l’Institut de sondages "Opinion Way"
Présenté par : Axel de Tarlé