OTAN : le chantage de Trump aux Européens
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Après l'échec retentissant du dernier G7, au Canada, le sommet de l'OTAN, qui se tient à Bruxelles les 11 et 12 juillet, s'inscrit sous le signe de la tension. Donald Trump n’a d’ailleurs pas attendu longtemps pour faire de nouveau des déclarations tonitruantes, livrant une virulente charge contre l’Allemagne.
Ainsi au premier jour du sommet, le président américain a accusé l’Allemagne d’être « prisonnière » de la Russie, car elle achète à Moscou « une grande partie de son énergie ». Il a par ailleurs jugé « très inapproprié » que les États-Unis payent pour la défense des Européens alors que « certains d’entre eux vont signer un contrat de gazoduc avec la Russie et que des milliards de dollars vont dans leurs caisses ». Le président américain fait là référence au projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l’Allemagne via la Baltique, un projet qui inquiète Washington.
Angela Merkel n’a pas tardé à réagir à ces déclarations en rappelant que, durant sa jeunesse, l’Allemagne de l’Est était contrôlée par l’URSS mais qu’aujourd’hui son pays « peut mener ses propres politiques et prendre des décisions indépendantes ». « L’Allemagne fait beaucoup pour l’OTAN (…), c’est le deuxième plus grand fournisseur de soldats, la majeure partie de notre capacité militaire est affectée à l’OTAN et jusqu’à aujourd’hui nous avons un engagement fort en Afghanistan, où nous défendons aussi les intérêts des Etats-Unis », a-t-elle insisté.
Les dirigeants des vingt-neuf pays membres se retrouvent pendant deux jours dans la capitale belge afin d’évoquer, notamment, l’effort partagé de défense dans le cadre de l’alliance militaire transatlantique. Un sujet au centre des tensions entre les Américains et leurs alliés ces derniers mois. Les Américains fournissent 20 % du budget commun de l’Alliance et 75 % de ses capacités militaires. « Les pays de l’OTAN doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer MOINS. Très injuste ! Ce n’est pas juste pour le contribuable américain. » avait dénoncé dans un tweet Donald Trump avant son départ pour Bruxelles. Le président des Etats-Unis avait également déclaré que sa future rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, à Helsinki le 16 juillet, pourrait être « plus facile » que le sommet de l’OTAN.
Depuis un an, le président américain presse ses alliés de se conformer à ce qui a été défini en 2014, à savoir consacrer au moins l’équivalent de 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) en 2024 pour la défense. Cet engagement de 2 % concerne les budgets nationaux de défense, et non les contributions directes au budget de l’OTAN. Des reproches qui ne passent du tout auprès des Etats européens.
Et les sujets de tensions ne s’arrêtent pas là. Terrorisme, Russie, élargissement de l’OTAN, Turquie… De nombreux défis attendent les dirigeants des 29 pays lors de ce sommet qui s'annonce périlleux. Alors quel est l'avenir de l'OTAN dans ce climat de rupture transatlantique ? Donald Trump veut-il la mort de l’Alliance ?
Invités :
François CLÉMENCEAU, rédacteur en chef international au « Journal du Dimanche »
Pierre SERVENT, spécialiste des questions de défense, auteur de « 50 nuances de guerre »
Jean-Dominique MERCHET, éditorialiste à « l’Opinion », spécialiste des questions de défense et diplomatie
Sylvie KAUFFMANN, éditorialiste au « Monde »
Présenté par : Caroline Roux, Bruce Toussaint