Affaire Benalla : le silence retentissant du président
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Trois jours après la révélation de l’affaire Benalla par le Monde, le feuilleton continue. La garde à vue d’Alexandre Benalla a été prolongée et son appartement à Issy-les-Moulineaux a été perquisitionné ce matin. Quatre autres personnes se trouvent également en garde à vue : Vincent Crase ainsi que les trois policiers soupçonnés d’avoir transmis des images de vidéosurveillance au collaborateur de Macron. Dans le cadre de l’enquête, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sera auditionné lundi par la commission des Lois. Si LREM a accepté de rendre publiques les auditions, à quelques exceptions près, l’opposition souhaite que l’ensemble des interrogatoires soit publié. Un point de désaccord qui paralyse l’hémicycle et s’ajoute au blocage des députés : ils ne reprendront pas les débats avant d’avoir entendu les explications d’Edouard Philippe à l’Assemblée. L’absence du Premier ministre, en déplacement sur le Tour de France, ainsi que le silence du gouvernement provoque la colère de la classe politique. D’autant plus que de nouvelles photos montrant Benalla auprès d’Emmanuel Macron lors d’événements extérieurs récents contredisent la version de l’Elysée.
De l’euphorie à la polémique, le gouvernement termine une semaine marquante dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle avait pourtant commencé sur les chapeaux de roues avec la victoire des Bleus en Coupe du monde. C’est un président populaire et conquérant qui revient de Russie pour continuer ses réformes. Mais il ne tarde pas à reprendre sa posture de chef avec les partenaires sociaux lors du mini-sommet organisé à l’Elysée. S’il change de ton et se montre ouvert à la discussion en incluant patronat et syndicat dans les négociations, il précise qu’il ne se privera pas de trancher en cas de désaccord. Pourtant en cette fin de semaine, Emmanuel Macron semble incapable de trancher dans le vif après la polémique sur l’affaire Benalla. Malgré la pression des politiques et des médias, le chef d’Etat prétexte une "République inaltérable" et s’enferme dans un mutisme compromettant.
Si l’affaire Benalla embarrasse Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, elle fait également de l’ombre à la réforme constitutionnelle, censée être débattue en ce moment dans l’hémicycle. Les députés exigent des réponses avant de se remettre au travail. Alors qu’il reste plus de mille amendements à examiner, ce conflit met en péril l’agenda du gouvernement. Pour LREM, cette affaire sert de prétexte à l’opposition pour faire "obstruction" aux débats. Cette réforme intervient dans le projet de modernisation des institutions. Il s’agit de la vingt-cinquième révision de la Constitution depuis 1958, mais que prévoit-elle ? Quelles sont les propositions de l’opposition ?
Muet depuis le début de l’affaire Benalla, Emmanuel Macron va-t-il sortir de son silence ? De la spontanéité au faux-semblant, le gouvernement est-il en train de se trahir ? La réforme de la Constitution est-elle en péril ?
Invités :
Bernard SANANÈS – Politologue, Président du cabinet d’études et de conseil Elabe
Nicolas PRISSETTE - Journaliste politique, auteur de Emmanuel Macron. Le président inattendu
Nathalie SAINT-CRICQ - Chef du service politique de la rédaction nationale de France Télévisions
Virginie LE GUAY - Chef adjointe du service politique de Paris Match
Présenté par : Bruce Toussaint