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Affaire Depardieu : Le cinéma se déchire... la France aussi
C dans l'air- 1 h 4 min
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"C’est un MeToo à la française qui est en train de se passer". Invitée sur France Inter ce mardi 2 janvier 2024, l’actrice Laure Calamy est revenue sur l’affaire Gérard Depardieu qui continue de secouer le monde de la culture et plus largement la société française. Depuis la diffusion du Complément d’enquête sur France 2 début décembre, l’acteur visé par trois plaintes pour agressions sexuelles et viols qu’il réfute, divise le monde du cinéma et au-delà. Les déclarations se multiplient jusqu’au plus haut sommet de l’Etat et les tribunes se succèdent. Emmanuel Macron a pointé, le 20 décembre dans l’émission C à vous, une "chasse à l’homme" contre l’acteur de 75 ans et le 25 décembre, Le Figaro publiait un texte, signé par 56 personnalités du monde de la culture, qui dénonçait le "lynchage" dont serait victime Gérard Depardieu et appelait à "ne pas effacer" l’icône du cinéma français. En réponse, une "contre-tribune" a été diffusée réunissant en 48 heures plus de 8 000 signatures d’artistes, une autre intitulée "Adresse au vieux monde", a été publiée dimanche sur le site de Médiapart avec quelque 70 signatures de personnalités du cinéma dont Laure Calamy et Anouk Grinberg. Parallèlement, un nouveau texte "l’art n’est pas un totem d’impunité" signé par 150 personnalités a été publié par Libération tandis que celle en soutien à l’acteur a vu plusieurs signataires faire machine arrière. L’acteur et metteur en scène Jacques Weber a ainsi regretté son "aveuglement". "J’ai par réflexe d’amitié signé à la hâte, sans me renseigner, oui j’ai signé en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d’un état de fait trop longtemps admis", écrit Jacques Weber. "Ma signature était un autre viol", lâche-t-il. Plusieurs personnalités du cinéma comme Carole Bouquet (ancienne compagne de l’acteur), Nadine Trintignant et Gérard Darmon ont également pris leur distance avec le texte car un comédien quasi inconnu, Yannis Ezziadi, également éditorialiste au magazine ultraconservateur Causeur, en est à l’initiative. Il a été décrit dans une enquête du Monde comme "proche des sphères identitaires et réactionnaires". Dans les colonnes du quotidien du soir, l’ancienne ministre de la Culture socialiste Aurélie Filippetti a par ailleurs écrit que "c’est la première fois que l’extrême droite se tapit derrière ce genre d’offensive pour en faire un véritable combat politique". Depuis près d’un mois, une campagne est menée pour défendre l'acteur. Elle s’appuie sur les médias réactionnaires du groupe Bolloré mais aussi de nombreuses fake news et thèses complotistes diffusées sur les réseaux sociaux. Face à l’ampleur du phénomène et pour éteindre les doutes, France Télévisions a fait intervenir en décembre un huissier pour prouver que l’enquête du magazine d’investigation n’est pas "truquée", et notamment "authentifier" les propos à caractère sexuel prononcés par Gérard Depardieu au sujet d'une fillette à cheval. Alors que se joue-t-il derrière l’affaire Gérard Depardieu ? Pourquoi est-elle de plus en plus politique ? La recrudescence des témoignages de femmes mettant en cause des hommes autrefois adulés est-il le signe d’une réplique de #MeToo en France ? Nos invités : Christophe Barbier, Éditorialiste politique , conseiller de la rédaction - "Franc-Tireur" Astrid De Villaines, Cheffe du service politique - "Huffington Post" Audrey Goutard, Grand reporter, Spécialiste des faits de société - France Télévisions Marie-Cécile Naves, Directrice de l’observatoire Genre et géopolitique à l’IRIS, Auteure de "Géopolitique des féminismes"
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"C’est un MeToo à la française qui est en train de se passer". Invitée sur France Inter ce mardi 2 janvier 2024, l’actrice Laure Calamy est revenue sur l’affaire Gérard Depardieu qui continue de secouer le monde de la culture et plus largement la société française. Depuis la diffusion du Complément d’enquête sur France 2 début décembre, l’acteur visé par trois plaintes pour agressions sexuelles et viols qu’il réfute, divise le monde du cinéma et au-delà. Les déclarations se multiplient jusqu’au plus haut sommet de l’Etat et les tribunes se succèdent. Emmanuel Macron a pointé, le 20 décembre dans l’émission C à vous, une "chasse à l’homme" contre l’acteur de 75 ans et le 25 décembre, Le Figaro publiait un texte, signé par 56 personnalités du monde de la culture, qui dénonçait le "lynchage" dont serait victime Gérard Depardieu et appelait à "ne pas effacer" l’icône du cinéma français.
En réponse, une "contre-tribune" a été diffusée réunissant en 48 heures plus de 8 000 signatures d’artistes, une autre intitulée "Adresse au vieux monde", a été publiée dimanche sur le site de Médiapart avec quelque 70 signatures de personnalités du cinéma dont Laure Calamy et Anouk Grinberg. Parallèlement, un nouveau texte "l’art n’est pas un totem d’impunité" signé par 150 personnalités a été publié par Libération tandis que celle en soutien à l’acteur a vu plusieurs signataires faire machine arrière.
L’acteur et metteur en scène Jacques Weber a ainsi regretté son "aveuglement". "J’ai par réflexe d’amitié signé à la hâte, sans me renseigner, oui j’ai signé en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d’un état de fait trop longtemps admis", écrit Jacques Weber. "Ma signature était un autre viol", lâche-t-il.
Plusieurs personnalités du cinéma comme Carole Bouquet (ancienne compagne de l’acteur), Nadine Trintignant et Gérard Darmon ont également pris leur distance avec le texte car un comédien quasi inconnu, Yannis Ezziadi, également éditorialiste au magazine ultraconservateur Causeur, en est à l’initiative. Il a été décrit dans une enquête du Monde comme "proche des sphères identitaires et réactionnaires".
Dans les colonnes du quotidien du soir, l’ancienne ministre de la Culture socialiste Aurélie Filippetti a par ailleurs écrit que "c’est la première fois que l’extrême droite se tapit derrière ce genre d’offensive pour en faire un véritable combat politique".
Depuis près d’un mois, une campagne est menée pour défendre l'acteur. Elle s’appuie sur les médias réactionnaires du groupe Bolloré mais aussi de nombreuses fake news et thèses complotistes diffusées sur les réseaux sociaux. Face à l’ampleur du phénomène et pour éteindre les doutes, France Télévisions a fait intervenir en décembre un huissier pour prouver que l’enquête du magazine d’investigation n’est pas "truquée", et notamment "authentifier" les propos à caractère sexuel prononcés par Gérard Depardieu au sujet d'une fillette à cheval.
Alors que se joue-t-il derrière l’affaire Gérard Depardieu ? Pourquoi est-elle de plus en plus politique ? La recrudescence des témoignages de femmes mettant en cause des hommes autrefois adulés est-il le signe d’une réplique de #MeToo en France ?
Nos invités :
- Christophe Barbier,Éditorialiste politique , conseiller de la rédaction - "Franc-Tireur"
- Astrid De Villaines, Cheffe du service politique - "Huffington Post"
- Audrey Goutard, Grand reporter, Spécialiste des faits de société - France Télévisions
- Marie-Cécile Naves, Directrice de l’observatoire Genre et géopolitique à l’IRIS, Auteure de "Géopolitique des féminismes"
Présenté par : Caroline Roux
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions