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SNCF : vraiment trop cher ?
C dans l'air- 1 h 5 min
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À deux semaines des fêtes de Noël, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou affirmait sur France Info que les trains seraient "remplis à 85-90 %", avec près de 4 millions de voyageurs. Sur le seul week-end de Noël, le réseau ferroviaire comptait alors un million de réservations, plus que l'année précédente. Cette demande illustre le très fort engouement des Français pour le voyage ferroviaire. Mais face à cet engouement, la SNCF semble incapable d'aligner un nombre suffisant de trains. Et pour cause, l'entreprise a perdu 105 rames de TGV en dix ans, soit une chute de 22 %. Ce nombre n’a en effet jamais été aussi faible depuis dix-neuf ans. Le résultat d’une stratégie de réduction volontaire, mise en place par l’ancienne direction. Et si on a remplacé des trains à un niveau par des trains à deux niveaux, dotés d’un plus grand nombre de sièges, la capacité totale a néanmoins diminué de 14 % de 2013 à 2023, soit 30 000 places de moins dans le parc de la SNCF. La conséquence : une pression de l’offre par rapport à la demande, qui pousse à la hausse des prix des billets. Une nouvelle hausse des tarifs de TGV Inouï est ainsi déjà actée pour l’année prochaine. "Ça va augmenter un peu, car on est obligé, on a des problèmes de capacité qui nécessitent l’achat de nouveaux trains", s'est justifié Jean-Pierre Farandou. Le patron de la SNCF a tenu à assurer que l’augmentation des billets TGV "ne sera pas plus importante que l’inflation". Pour l'heure, ces tarifs élevés, parfois même exorbitants, et la difficulté à réserver un train quelques jours avant le trajet, du fait du nombre insuffisant de places disponibles, poussent de nombreux Français à préférer l'avion ou la voiture. D'autant qu'il faut ajouter à cela le manque de ponctualité des trains. Cette promesse de fiabilité est de moins en moins tenue par la SNCF. Dans les transports du quotidien, Dunkerque fait figure de pionnière. Prendre un ticket est un geste que les usagers des bus ont oublié. Il y a cinq ans, les bus devenaient en effet gratuits dans le Dunkerquois. Cette grande opération était une première européenne. Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 75 000 personnes qui prennent le bus dans l'agglomération. Parmi eux, beaucoup d’automobilistes qui ont changé leurs habitudes depuis la mise en place de la gratuité des transports. Les chiffres de fréquentation du réseau n’ont cessé de progresser, avec une hausse de 125 % constatée en 2022 par rapport à 2017. Il aura fallu un renouvellement total du réseau et des aménagements urbains massifs. Derrière cette révolution, une volonté politique de l'équipe municipale qui a tenu à faire du bus un symbole de la révolution des mobilités, écologique et sociale. Entre les usagers des différents modes de transports, l'entente est loin d'être toujours cordiale. Sur la route, cette cohabitation se révèle même parfois particulièrement difficile. Dans les grandes villes françaises, on assiste à une véritable bataille du bitume. "Les gens font vraiment n’importe quoi !" Voilà une phrase que tous les habitués des déplacements dans la capitale ont déjà prononcée au moins une fois… Bien souvent pour se plaindre du comportement des usagers d’autres modes de transport que le leur. Entre camions, bus, voitures, scooters, vélos et trottinettes, les risques de collision sont nombreux. Surtout quand les règles de circulation ne sont pas respectées. À Paris, entre 2019 et 2022, le nombre d'accidents de personnes circulant avec des engins à mobilités douces est ainsi passé de 978 à 1478. Un bilan en augmentation, dû notamment à la hausse de l'utilisation de ces modes de transports dans la ville, mais aussi aux mauvais comportements de certains utilisateurs. Quelles solutions pour améliorer l'offre et la ponctualité de la SNCF ? La gratuité est-elle la solution pour les transports du quotidien ? Comment faire cohabiter les différents modes de transports ? Nos invités : Jean-Marc Daniel, Économiste - Professeur émérite à l’ESCP Business School Noémie Bercoff Experte des transports - Directrice générale d’Urbanloop Isabelle Raymond, Cheffe du service économie et social - France Info Gérard Feldzer, Consultant transports
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À deux semaines des fêtes de Noël, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou affirmait sur France Info que les trains seraient "remplis à 85-90 %", avec près de 4 millions de voyageurs.
Sur le seul week-end de Noël, le réseau ferroviaire comptait alors un million de réservations, plus que l'année précédente. Cette demande illustre le très fort engouement des Français pour le voyage ferroviaire.
Mais face à cet engouement, la SNCF semble incapable d'aligner un nombre suffisant de trains. Et pour cause, l'entreprise a perdu 105 rames de TGV en dix ans, soit une chute de 22 %. Ce nombre n’a en effet jamais été aussi faible depuis dix-neuf ans. Le résultat d’une stratégie de réduction volontaire, mise en place par l’ancienne direction.
Et si on a remplacé des trains à un niveau par des trains à deux niveaux, dotés d’un plus grand nombre de sièges, la capacité totale a néanmoins diminué de 14 % de 2013 à 2023, soit 30 000 places de moins dans le parc de la SNCF. La conséquence : une pression de l’offre par rapport à la demande, qui pousse à la hausse des prix des billets.
Une nouvelle hausse des tarifs de TGV Inouï est ainsi déjà actée pour l’année prochaine. "Ça va augmenter un peu, car on est obligé, on a des problèmes de capacité qui nécessitent l’achat de nouveaux trains", s'est justifié Jean-Pierre Farandou. Le patron de la SNCF a tenu à assurer que l’augmentation des billets TGV "ne sera pas plus importante que l’inflation".
Pour l'heure, ces tarifs élevés, parfois même exorbitants, et la difficulté à réserver un train quelques jours avant le trajet, du fait du nombre insuffisant de places disponibles, poussent de nombreux Français à préférer l'avion ou la voiture. D'autant qu'il faut ajouter à cela le manque de ponctualité des trains. Cette promesse de fiabilité est de moins en moins tenue par la SNCF.
Dans les transports du quotidien, Dunkerque fait figure de pionnière. Prendre un ticket est un geste que les usagers des bus ont oublié. Il y a cinq ans, les bus devenaient en effet gratuits dans le Dunkerquois. Cette grande opération était une première européenne. Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 75 000 personnes qui prennent le bus dans l'agglomération. Parmi eux, beaucoup d’automobilistes qui ont changé leurs habitudes depuis la mise en place de la gratuité des transports. Les chiffres de fréquentation du réseau n’ont cessé de progresser, avec une hausse de 125 % constatée en 2022 par rapport à 2017.
Il aura fallu un renouvellement total du réseau et des aménagements urbains massifs. Derrière cette révolution, une volonté politique de l'équipe municipale qui a tenu à faire du bus un symbole de la révolution des mobilités, écologique et sociale.
Entre les usagers des différents modes de transports, l'entente est loin d'être toujours cordiale. Sur la route, cette cohabitation se révèle même parfois particulièrement difficile. Dans les grandes villes françaises, on assiste à une véritable bataille du bitume. "Les gens font vraiment n’importe quoi !" Voilà une phrase que tous les habitués des déplacements dans la capitale ont déjà prononcée au moins une fois… Bien souvent pour se plaindre du comportement des usagers d’autres modes de transport que le leur. Entre camions, bus, voitures, scooters, vélos et trottinettes, les risques de collision sont nombreux. Surtout quand les règles de circulation ne sont pas respectées.
À Paris, entre 2019 et 2022, le nombre d'accidents de personnes circulant avec des engins à mobilités douces est ainsi passé de 978 à 1478. Un bilan en augmentation, dû notamment à la hausse de l'utilisation de ces modes de transports dans la ville, mais aussi aux mauvais comportements de certains utilisateurs.
Quelles solutions pour améliorer l'offre et la ponctualité de la SNCF ?
La gratuité est-elle la solution pour les transports du quotidien ?
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Nos invités :
- Jean-Marc Daniel, Économiste - Professeur émérite à l’ESCP Business School
- Noémie Bercoff Experte des transports - Directrice générale d’Urbanloop
- Isabelle Raymond, Cheffe du service économie et social - France Info
- Gérard Feldzer, Consultant transports
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions