Émission du samedi 23 juin 2018
C dans l'air- 1 h 6 min
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C’est la dernière ligne droite pour Erdogan. A la veille d’un double scrutin dont l’issue reste encore incertaine, le chef d’Etat termine sa bataille électorale pour rester au pouvoir à travers une série de meetings. Au cœur d’une campagne difficile, la santé économique du pays est l’un des principaux enjeux. Avec une inflation à plus de 12% et un taux de chômage atteignant les 17%, les Turcs manifestent leur inquiétude. Face à Erdogan et son parti l’AKP, un candidat de centre gauche (CHP) s’est rapidement distingué, jusqu’à devenir son principal opposant. Muharrem Ince, encore inconnu à l’échelle nationale il y a deux mois, a réussi à s’imposer auprès des électeurs grâce à de multiples meetings, jusqu’aux terres acquises par Erdogan. Autre enjeu de ces élections : le score du parti pro-kurde HDP qui pourrait empêcher l’AKP d’obtenir la majorité au Parlement. Pour éliminer tout soupçon de fraude dans les urnes et valider le vote, une plateforme a été créée par les principaux partis d’opposition turcs avec l’aide de certaines ONG.
Après quinze ans à la tête de la Turquie, Erdogan pourrait-il perdre cette élection présidentielle et législative ? Alors qu’il souhaitait asseoir son pouvoir, le chef d’Etat se retrouve au cœur des contestations. Du leader réformiste au « Reïs » hégémoniste, celui qui a permis une modernisation en profondeur du pays, notamment à travers des réformes économiques et des projets d’infrastructure ambitieux, est critiqué pour sa prise de pourvoir excessive. Une image d’hyperprésident clivante, renforcée par la réforme constitutionnelle adoptée l’an dernier. Depuis la tentative de putsch en 2016, suivie de purges sévères, l’opposition est grandissante. Assiste-t-on à la fin d’un règne sans partage ?
La force d’influence de l’AKP ne s’est pas cantonnée aux frontières de la Turquie lors de cette campagne électorale. A l’étranger, où le régime politique autoritaire d’Erdogan est critiqué, les communautés turques ont manifesté leur soutien au chef d’Etat, candidat à sa propre succession. Un relais auprès des expatriés et un réseau solide qui lui permet d’obtenir davantage de votes. Le mois dernier en France, des partisans d’Erdogan ont fait retirer les affiches du magazine Le Point, décrivant le dirigeant comme un dictateur. La publication a également fait l’objet de campagnes de dénigrement dans certains médias turcs.
Face aux inquiétudes des Turcs et à une opposition pugnace, Erdogan peut-il perdre cette double élection qu’il a lui-même initiée ? L’AKP va-t-il perdre sa majorité au Parlement ? Quelle est l’influence d’Erdogan à l’étranger ?
Invités :
- Frédéric Encel, géopolitologue, auteur de « Mon dictionnaire géopolitique »
- Ahmet Insel, politologue et chroniqueur au quotidien Cumhuriyet, auteur de « La nouvelle Turquie d’Erdogan »
- Guillaume Perrier, journaliste à L’Obs, auteur de « Dans la tête de Recep Tayyip Erdogan »
- Ariane Bonzon, journaliste pour Slate.fr
Présenté par : Caroline Roux, Bruce Toussaint