Immigration, commerce : les bras de fer de Trump

C dans l'air

Des images d’espaces grillagés dans un hangar de la police de l'immigration américaine. À l'intérieur, des enfants séparés de leurs familles parce que leurs parents ont tenté de rentrer illégalement aux États-Unis. Outre-Atlantique, une vidéo choc est en train de devenir le symbole de la politique migratoire de Donald Trump.   En un mois, 2 000 mineurs de plus de 4 ans ont été séparés de leurs proches. Pour l'administration Trump qui parle de « tolérance zéro », l'équation est simple : plus question de relâcher des sans-papiers parce qu'ils ont été interpellés en compagnie de mineurs qui ne peuvent être détenus avec eux, dans l'attente de leur hypothétique retour devant le juge, comme c'était la pratique sous le démocrate Barack Obama. Aujourd’hui, les parents sont poursuivis et écroués... et leurs enfants restent dans des centres de rétention pour une durée indéterminée.   Les démocrates crient au scandale. L’ONU appelle l’administration américaine à « stopper immédiatement » cette « pratique cruelle ». Melania Trump elle-même a déclaré le 17 juin dernier que « le pays doit respecter ses lois, mais doit aussi être gouverné avec le cœur ». Mais son mari, lui, campe sur ses positions.   Face au tollé, le président des États-Unis a de nouveau rejeté la responsabilité de cette situation sur les démocrates, les accusant de freiner une vaste réforme sur l'immigration qui patine depuis des mois au Congrès. « Ce qui arrive est tellement triste. Cela pourrait être réglé rapidement, magnifiquement, et nous serions en sécurité ». « Les États-Unis ne seront pas un camp de migrants et ne seront pas un centre d'accueil pour réfugiés. Regardez ce qu'il se passe en Europe et ailleurs, on ne peut pas autoriser cela ici », a déclaré Donald Trump qui pour illustrer ses propos n’a pas hésité à prendre parti contre la chancelière allemande Angela Merkel dans la crise politique qui menace sa coalition.   Moins de deux semaines après un sommet du G7 marqué par des tensions avec ses partenaires européens, Donald Trump s’est donc à nouveau attaqué à l’Allemagne, tout en poursuivant parallèlement l'escalade commerciale contre la Chine. Le président américain a ainsi menacé hier de mettre en œuvre de nouvelles taxes à un niveau inédit sur les produits chinois importés. Pékin a immédiatement dénoncé un « chantage » et promis des « représailles ».   Invités :   - François Clemenceau, rédacteur en chef international au Journal du Dimanche   - Thomas Snégaroff, historien   - Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis   - Dominique Moïsi, géopoliticien - conseiller spécial à l’Institut Montaigne.