Italie, Espagne, Grèce… Des pays à fuir cet été ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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C’est une puissante vague de chaleur qui s’abat actuellement dans le monde. Europe, États-Unis, Chine, la plupart des continents sont touchés et les températures atteignent des niveaux parfois jamais vus. En Chine, le record national a été battu ce dimanche 16 juillet avec 52,2°C relevés à Sanbao.
Dans la Vallée de la mort, aux États-Unis, ce sont 53,3°C qui ont été relevés dimanche par le bureau de Las Vegas du service météo national américain, presque autant que le record de 54,4°C établi en 1913 à ce même endroit. L’Europe n’est pas en reste. L’Italie, la Grèce ou l’Espagne croulent sous la chaleur, avec un thermomètre qui dépasse les 40 degrés dans de nombreuses régions comme l’île de Palma, aux Canaries, ou l’Andalousie.
Comme un présage, dès le mois de juin, le Canada a vu ses forêts ravagées par la pire saison d’incendie jamais enregistrée, selon le gouvernement canadien. Dix millions d’hectares sont déjà partis en fumée, soit l’équivalent de la superficie du Portugal. Malgré les renforts internationaux, 571 feux restent hors de contrôle, dont 12 dans les territoires du Nord-Ouest. Ce samedi, un deuxième pompier a trouvé la mort dans le district de Fort Liard.
Pendant ce temps en France, les militants écologistes radicaux multiplient les opérations coup de poing pour forcer l’Etat à agir contre le réchauffement climatique. Il y a d’abord eu la bataille contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), durement réprimée par les forces de l’ordre, puis le combat contre le projet de tunnel ferroviaire Lyon-Turin, ou encore le blocage de l’Assemblée générale de Total, il y a quelques mois. De plus en plus souvent, ces actions se terminent en face à face avec la police. Avec de graves conséquences : 200 manifestants blessés à Sainte-Soline en mars dernier et 47 chez les gendarmes. Certaines opérations ont aussi suscité l’indignation, comme lorsque des militants des Soulèvements de la terre ont détruit mi-juillet des plants de muguet, près de Nantes, provoquant l’incompréhension jusqu’à la climatologue Valérie Masson-Delmotte. Face à ces actions violentes, certains responsables politiques de droite n’hésitent plus à qualifier les militants d'éco-terroristes. Dans un sondage commandé par Le Figaro ce week-end, 70% des Français interrogés veulent que l’État surveille et arrête les activistes avec "les mêmes moyens que l’antiterrorisme". S’il refuse pour l’instant l’utilisation de ce terme en raison de sa définition juridique, même le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner, s’est dit préoccupé de "la manière dont l'ultra gauche investit la sphère environnementale, en y important ses modes d’action", dans un entretien au quotidien Le Monde.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, l’État a lancé deux projets de décarbonation à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et dans le Dunkerquois (Nord), les deux zones qui rejettent le plus d’émissions de CO2 en France. La seconde recevra près de 14 millions d’euros d’aides pour devenir la première "zone industrielle bas carbone" (ZIBAC) de France. Mais là encore, les techniques employées pour capter les émissions de dioxyde de carbone soulèvent de l’inquiétude. Notamment le projet de "Carbon capture and storage" de l'usine de Réty dans le Pas-de-Calais, qui vise à capter et purifier 94% du CO2 provenant des fours à chaux pour le rejeter en mer du Nord, via un pipeline. Pour l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint, le CCS "nous enferme dans des processus de production basés sur les combustibles fossiles qui ne sont pas conformes à nos objectifs climatiques".
Les vagues de chaleur sont-elles amenées à se répéter avec le réchauffement climatique ? Quelles conséquences vont-elles avoir sur les écosystèmes, notamment les océans ? Face à la multiplication des actions des militants écologistes radicaux, comment l’État va-t-il réagir ? Et quelles solutions apporter pour mieux décarboner l’industrie ?
Nos invités :
- Frédéric Denhez, journaliste - Spécialiste des questions environnementales
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction - Les Echos
- Audrey Garric, journaliste au service Planète - Le Monde
- Sandra Hoibian, directrice générale du Crédoc
Présenté par : Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions