Macron et l'environnement : une "pause" polémique
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Emmanuel Macron n'est décidément pas à l'aise avec la question environnementale. Le chef de l'État s'est à nouveau pris les pieds dans le tapis jeudi lors d'un discours. Alors qu'il s'exprimait pour présenter sa stratégie de réindustrialisation de la France, le président de la République a dit vouloir une "pause" dans la création de règles environnementales européennes. En affirmant que l'Union Européenne disposait déjà d'une réglementation exigeante et qu'elle ne devrait donc pas créer de nouvelles règles à l'avenir, il a provoqué un tollé à gauche. "Les Français demandent une pause sur la mise en œuvre de la réforme des retraites... Macron leur propose une pause sur l'écologie", a taclé Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV, sur Twitter. Toujours chez les écologistes, la députée Sandrine Rousseau a fustigé vendredi sur Franceinfo des propos "absolument irresponsables". Un adjectif qui revient aussi dans les tweets de plusieurs députés de La France insoumise. La CGT n'est pas en reste. Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale du syndicat, estime que cette "pause" souhaitée par Macron est "gravissime". Au cœur de la question environnementale, le projet d'autoroute A69, qui doit relier à terme Castres à Toulouse, est toujours l'objet d'une forte opposition entre élus locaux qui réclament cette infrastructure et les contestataires, persuadés que "l’anachronisme" du projet joue pour eux.
Dans les Pyrénées-Orientales, les agriculteurs sont en première ligne face à une importante sécheresse qui se poursuit. Le département manque cruellement d'eau et cela provoque des baisses de rendements agricoles. Des parcelles pourraient également être menacées par le feu cet été. Pour les producteurs d’abricots rouges du Roussillon c'est une véritable catastrophe. Certains d'entre-eux assistent, impuissants, à la mort de leurs vergers, tandis que d’autres se battent, pour récupérer un peu d’eau, pour sauver leurs récoltes. "Au-delà de la récolte, on joue la culture", confie Denis Basserie, arboriculteur dans le département. "C’est la vie des arbres, qui est en jeu, aujourd’hui." Les producteurs d’abricots ne sont pas les seuls à souffrir de la sécheresse. La culture de la pêche, l’autre produit phare du Roussillon, est elle aussi lourdement affectée. Quant à la vigne, elle pourrait également pâtir d'un climat si aride. En Espagne, la situation est plus catastrophique encore. En proie à la pire sécheresse jamais enregistrée depuis un siècle, le pays voit la répartition de la ressource en eau devenir un sujet de tension aiguë. Il pourrait même à terme devenir un désert.
Au Canada, se sont près de 450 000 hectares de forêt et de broussailles qui sont parties en fumée dans la région de l'Alberta. Soixante-quatorze incendies étaient toujours actifs hier, dont 22 sont toujours considérés comme "hors de contrôle", selon le gouvernement de la province.
Le réchauffement climatique fait également peser un autre risque. Cette fois-ci sur la santé humaine. Certaines espèces parasites et invasives se déplacent en effet vers des altitudes et latitudes jusque-là épargnées. Certaines d'entre-elles peuvent être vectrices de maladie. C'est le cas du moustique tigre, qui ne cesse de gagner du terrain dans l'Hexagone. Cet insecte, originaire des forêts tropicales d'Asie du sud-est et facilement reconnaissable avec ses rayures noires et blanches, progresse en effet depuis des années dans le pays. Il est aujourd'hui présent dans 67 départements. C'est trois fois plus que l'année passée. À l’avenir, il devrait couvrir toute la France.
La volonté de "pause" dans la création de règles environnementales marque-t-elle la fin de l'ambition climatique d'Emmanuel Macron ? Comment s'adapter aux sécheresses plus nombreuses et intenses ? Que craindre de la migration d'espèces nuisibles due au réchauffement climatique ?
Nos experts :
- Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement et professeur associé à Paris 1
- Julie-Marie Leconte, cheffe du service politique - France Info
- Bruno Jeudy, journaliste - La Tribune
- Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l’IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé