Turquie : Erdogan, toujours maître du jeu ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Un second tour inédit se profile en Turquie. Au lendemain d’une élection présidentielle qui a vu une mobilisation sans précédent de l’électorat, le pays est suspendu aux résultats définitifs du dépouillement du scrutin de ce dimanche, qui donne au président Recep Tayyip Erdogan une courte avance sur son adversaire Kemal Kılıçdaroğlu.
Le chef de l’État, au pouvoir depuis vingt ans, a vu dans la soirée l’écart avec son rival se réduire et son score passer sous la barre des 50 %. Selon les chiffres officiels portant sur près de 99 % des bureaux de vote ce lundi, le président est en tête avec 49,4 % des voix, devant Kılıçdaroğlu qui en recueille 45 %. Des résultats qui ouvrent la voie à un deuxième tour le 28 mai, ce qui constitue une première pour la République turque, centenaire cette année, et au cœur d’une bataille de chiffres entre les deux candidats. L’hyper président Erdogan affirme être "clairement en tête", mais se dit prêt à "respecter" un second tour. Face à lui, le social-démocrate Kemal Kılıçdaroğlu, à la tête d’une coalition inédite de six formations de l’opposition, a promis la victoire à ses partisans "au second tour" du scrutin. "La demande de changement dans cette société est supérieure à 50 %. "Nous devons absolument gagner et installer la démocratie dans ce pays", a-t-il estimé sans évoquer les élections législatives qui se déroulaient simultanément et ont vu la victoire du parti du président Erdogan. Au Parlement, l’AKP, s’il perd quelques plumes passant de 295 à 266 députés, garde en effet sa majorité avec l’aide de l’extrême-droite, plus haut que ce que prédisaient les sondages.
Trois mois après les tremblements de terre meurtriers dans le sud-est du pays, qui ont fait plus de 50 000 morts et des milliers de déplacés, la Turquie apparaît aujourd’hui profondément fracturée, avec un Parlement morcelé et un pays fatigué qui doit se préparer à deux nouvelles semaines de campagne au cours desquelles le troisième homme du scrutin, l'ultranationaliste Sinan Ogan pourrait apparaître comme le faiseur de roi.
Alors quelles leçons tirer des élections en Turquie ce dimanche ? Comment expliquer cette résistance d’Erdogan, qui a obtenu près de la moitié des voix ? Un deuxième tour inédit de la présidentielle doit se tenir le 28 mai, que peut-on en attendre ? Quelle est la situation dans les régions touchées par le tremblement de terre ? La population a-t-elle pu voter ? Enfin, où en sont les droits des femmes en Turquie ?
Nos experts :
- Guillaume Perrier, journaliste au service international et auteur de "Les loups aiment la brume" - Le Point
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et Paris School of Business et auteur de "Petites leçons de diplomatie"
- Agnès Levallois, consultante spécialiste du Moyen-Orient et maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique
- Claude Guibal, grand reporter à la rédaction internationale - Radio France
- Delphine Minoui (en duplex d'Istanbul), journaliste - Correspondante à Istanbul - Le Figaro
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé