Macron : un anniversaire... et des casseroles !
C dans l'air- 1 h 4 min
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Un entretien-fleuve et nouvelle feuille de route. Quelques jours après la promulgation du projet de loi sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron a décidé de poursuivre son offensive médiatique en échangeant longuement avec onze lecteurs du "Parisien-Aujourd’hui en France". L’occasion pour le chef de l’État, pour le premier anniversaire de son second quinquennat, de dresser une sorte de bilan, dans une période pour le moins tumultueuse, rythmée par les concerts de casseroles et les interpellations lors de chaque déplacement des membres de l'exécutif sur fond de record d’impopularité dans les sondages. Ainsi dans le dernier baromètre Ifop pour le JDD, 72 % des personnes interrogées se disent "mécontentes" du président, dont 47 % sont "très mécontentes" de son action, soit plus de 7 % en un mois.
La bataille de l’opinion s’annonce rude pour celui qui il y a un tout juste un an voulait être le "président de tous" et se retrouve aujourd’hui isolé face à la colère d’une partie du pays. En retrait depuis le début de l’année sur la scène intérieure, le chef de l’État qui a décrété une période de cent jours pour se relancer, entend désormais se "réengager dans le débat public" et reconnaît qu'il aurait dû se "mouiller" davantage sur la réforme phare de son second quinquennat.
Interrogé sur l'inflation qui frappe durement le budget des ménages, le chef de l’État a prévenu que la situation serait difficile "jusqu'à la fin de l'été" et plaidé pour que "le travail paye mieux", tout en renvoyant la balle aux "employeurs" et au "dialogue social". Évoquant la question de l’immigration, il s’est dit finalement favorable à "un seul texte" pour permettre une loi "efficace et juste" après avoir expliqué en mars dernier vouloir saucissonner le projet en "plusieurs textes" pour n’en garder que les aspects les plus consensuels, faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le chef de l'État est cependant resté évasif sur la méthode qui sera employée par l'exécutif pour faire voter ce texte, alors qu'Élisabeth Borne s'est engagée à ne plus employer l'article 49.3, hors textes budgétaires.
Une Première ministre, fragilisée dans son poste et dont beaucoup en macronie considèrent qu’elle quittera ses fonctions au plus tard cet été. Mais qui pourrait la remplacer à Matignon ? Dans les couloirs du pouvoir, des noms circulent à droite est notamment celui de Gérard Larcher. Le président Les Républicains du Sénat accepterait-il de remplacer Élisabeth Borne si Emmanuel macron lui demandait ? "Aujourd’hui, je ne dirais pas oui" a répondu l’intéressé le 13 avril dernier au micro de BFMTV. Néanmoins, dans le même entretien, le sénateur a envoyé d’autres signaux, plus conciliants, appelant les LR à "reconstruire une confiance avec les Français pour être une alternative" qui pourrait se faire "dans le cadre d’une coalition, en refusant les deux extrêmes". Pour l’heure, l’ancien maire de Rambouillet jure qu’il est seulement candidat aux sénatoriales dans son département, en septembre.
De son côté, le chef de l’État a apporté dans l'entretien sa "confiance" à sa Première ministre qui a bien "fait son travail dans un moment difficile pour le pays" et a été interrogé sur la progression de l’extrême droite dans le pays. S'imagine-t-il être raccompagné par Marine Le Pen sur le perron de l'Elysée en 2027, lui a notamment demandé une lectrice du Parisien. "Marine Le Pen arrivera (au pouvoir), si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou de déni du réel" a répondu le chef de l’État. "Il y a beaucoup de gens qui font cette politique-fiction et qui lui font bien la courte-échelle", a par ailleurs déploré le président de la République qui assume continuer de parler du "Front national".
Quel bilan après la première année du second quinquennat d’Emmanuel Macron ? Où en sont les chantiers annoncés en 2022 ? Emmanuel Macron a chargé Élisabeth Borne d’élargir sa majorité. Mais avec qui ? Et que se passe-t-il chez LR ? L’alliance droite et extrême droite se fera-t-elle via la jeune génération ?
Nos invités :
- Cécile Cornudet,Éditorialiste politique - "Les Échos"
- Olivier Beaumont, Grand reporter politique - "Le Parisien - Aujourd’hui en France"
- Frédéric Dabi, directeur général Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de "La fracture"
- Nathalie Mauret, Journaliste politique - Groupe de presse régionale "Ebra"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé