Macron : les épreuves du terrain
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Au lendemain d’une journée mouvementée en Alsace, Emmanuel Macron a été accueilli par des centaines d’opposants à la réforme des retraites ce jeudi dans l’Hérault où il effectuait un nouveau déplacement consacré à l’éducation. Sifflets, pancartes, chants … Des centaines de manifestants ont formé un cortège très bruyant pour l’accueillir dans le centre-ville de Ganges, au nord de Montpellier, contenus par les forces de l’ordre.
Invité par le député insoumis Sébastien Rome à rencontrer le comité d’accueil houleux qui l’attendait, le chef de l’État a estimé que "si c’est pour parler, oui. Mais les œufs et les casseroles, c’est pour faire la cuisine chez moi", a-t-il plaisanté, avant d’aller saluer la délégation d’élus qui l’attendait. La visite s’est poursuivie au collège Louise Michel, où l’électricité a été coupée par la CGT. Le chef de l’État a donc été contraint de rencontrer collégiens, parents d’élèves et professeurs dans la cour de l’établissement. Il en a profité pour annoncer une hausse des salaires "entre 100 et 230 euros net en plus par mois" pour tous les enseignants.
La veille dans le Bas-Rhin, Emmanuel Macron avait été violemment hué et pris à partie lors de son premier bain de foule depuis des semaines. Un retour sur le terrain décidé après la promulgation de sa réforme, très contestée, portant l’âge légal de la retraite à 64 ans, qui s’avère compliqué mais que le chef de l’État entend poursuivre, même si chacune de ces séquences nourrit le récit d’un président indifférent à la contestation et pressé de tourner la page. La stratégie d'Emmanuel Macron est assumée et la consigne formulée mercredi en Conseil des ministres tient en deux mots : "accélération et calme".
Cela suffira-t-il à faire redescendre la température dans le pays ? Dans une interview ce mercredi aux journaux régionaux du groupe Ebra, le chef de l’État qui souhaite que les partenaires sociaux "reviennent autour de la table" pour discuter "du pacte de la vie au travail" a convié une nouvelle fois les syndicats à l’Élysée, dans le courant du mois de mai, après le refus essuyé cette semaine. Si la CFDT accepte, Emmanuel Macron aura encore face à lui Laurent Berger, mais pour peu de temps encore. Après plus de dix ans passés à la tête du syndicat réformiste, le leader syndical a décidé de quitter ses fonctions et de passer la main à son bras droit, Marylise Léon, à partir du 21 juin prochain. Figure de ce mouvement contre la réforme des retraites, il promet qu’il ne fera pas de politique même si à gauche nombre de sociaux-démocrates rêvent de le voir se présenter à la prochaine présidentielle. Mais "je continuerai à être militant" a-t-il assuré ce matin au micro de France Inter, et d’ici à son départ, il entend avoir "la même détermination, la même franchise, la même implication sur tous les sujets, y compris celui des retraites".
Parallèlement la Première ministre a pris la plume pour assurer à la maire de Paris de sa "détermination à garantir que tous les éclaircissements nécessaires" à propos du "Fonds Marianne". Anne Hidalgo a porté plainte mardi pour détournement de fonds publics, après des révélations concernant ce fond doté de 2,5 millions d’euros, lancé par Marlène Schiappa après l'assassinat de Samuel Paty afin de promouvoir les valeurs de la République. Dédié à la lutte contre le séparatisme, il est depuis plusieurs semaines au cœur d'une polémique et plonge l’exécutif dans l’embarras. L’hebdomadaire Marianne et France 2 ont d’abord révélé, le 29 mars, que 355 000 euros ont été attribués de manière opaque par l’Etat à l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), une association dont les publications n’ont été que très peu suivies, afin notamment de salarier (pour 120 000 euros) ses deux anciens dirigeants, dont l’écrivain et journaliste Mohamed Sifaoui. Puis, Mediapart a enfoncé le clou en soulignant que l’association Reconstruire le commun a touché plus de 330 000 euros du fonds Marianne, peu de temps après sa création, et publié plusieurs vidéos critiques envers des candidats de gauche lors des campagnes pour les élections présidentielle et législatives, notamment à l’encontre d’Anne Hidalgo.
Nos experts :
- Roland Cayrol, politologue - Directeur du Centre d’études et d’analyse (CETAN)
- Nathalie Mauret, journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra
- Carl Meeus, rédacteur en chef - Le Figaro Magazine
- Éric Fottorino, écrivain et cofondateur de "Zadig" et "Le 1 Hebdo"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé