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Agressions chinoises : Taïwan prête au combat ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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Des exercices militaires qui s'intensifient… La Chine organise ce lundi 10 avril des manœuvres à tirs réels dans le détroit de Taïwan, au troisième jour de manœuvres militaires chinoises, annoncée au lendemain du retour de la présidente Tsai Ing-wen des États-Unis, où elle a rencontré le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. Durant le week-end, des avions de chasse et des navires de guerre chinois ont simulé des bombardements ciblés contre l'île, dans le cadre de cette opération baptisée "Joint Sword" et dénoncée par Taïwan. L'objectif de ces exercices est de simuler un "encerclement total" du territoire de 23 millions d'habitants revendiqué par Pékin a expliqué l’armée chinoise. Et notamment un "blocus aérien", selon la télévision d’État CCTV. Taiwan a dit de son côté avoir détecté 11 navires de guerre et 59 aéronefs chinois autour de l’île. Tout en appelant la Chine à la "retenue", Washington est entré dans la danse ce lundi en déployant le destroyer américain USS Milius dans un secteur de mer de Chine méridionale revendiqué par Pékin, pour mener une "opération de liberté de navigation". Le département d’État américain a réitéré son appel à "ne pas modifier le statu quo", tandis que le Pentagone a dit lui "suivre les événements de près". Samedi, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, avait dénoncé l’"expansionnisme autoritaire" de la Chine et assuré que l’île "continuerait à travailler avec les États-Unis et d’autres pays […] pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie". La Chine de Xi Jinping ne cache plus ses ambitions sur Taïwan qu’elle considère une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Pékin vise cette réunification, par la force si nécessaire. "L’indépendance de Taïwan et la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan s’excluent mutuellement", a d’ailleurs déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères ce lundi. "Si nous voulons protéger la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan, nous devons nous opposer fermement à toute forme de séparatisme pour l’indépendance de Taïwan", a-t-il ajouté. À Taïwan, face à la pression militaire de la Chine, on se prépare également au conflit : allongement du service militaire obligatoire, achat d’armes et auto-organisation des civils… mais aussi aménagement de tout un réseau d’abris souterrains, conçu pour servir de refuge à la population en cas de frappes aériennes. 100 000 abris antiaériens auraient déjà été construits sur tout son territoire pour protéger ses habitants. Dans ce contexte, et après trois jours de visite en Chine, les propos du chef de l’État prononcés samedi à bord de l’avion qui le ramenait à Paris, font vivement réagir. Dans une interview accordée aux Échos et à Politico, Emmanuel Macron a appelé l’Union européenne à ne pas être dans le suivisme des Américains, notamment sur l’épineuse question de Taïwan. "Le grand risque" pour le Vieux Continent serait "de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique". "Le paradoxe", selon le président, "serait que nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique". Et d’insister, plus précisément sur Taïwan : "La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante […] Avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taïwan ? Non. La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise". Un message qui suscite depuis la crispation et les critiques de certains en Europe ainsi qu’aux États-Unis. Invités : - Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et Paris School of Business et auteur de "Les voies de la puissance" - Pierre Haski, chroniqueur international - France Inter et L’Obs - Nicole Bacharan, historienne et politologue spécialiste des États-Unis - Général Patrick Dutartre, Général de l’armée de l’air et de l’espace et ancien pilote de chasse
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Des exercices militaires qui s'intensifient… La Chine organise ce lundi 10 avril des manœuvres à tirs réels dans le détroit de Taïwan, au troisième jour de manœuvres militaires chinoises, annoncée au lendemain du retour de la présidente Tsai Ing-wen des États-Unis, où elle a rencontré le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. Durant le week-end, des avions de chasse et des navires de guerre chinois ont simulé des bombardements ciblés contre l'île, dans le cadre de cette opération baptisée "Joint Sword" et dénoncée par Taïwan. L'objectif de ces exercices est de simuler un "encerclement total" du territoire de 23 millions d'habitants revendiqué par Pékin a expliqué l’armée chinoise. Et notamment un "blocus aérien", selon la télévision d’État CCTV. Taiwan a dit de son côté avoir détecté 11 navires de guerre et 59 aéronefs chinois autour de l’île.
Tout en appelant la Chine à la "retenue", Washington est entré dans la danse ce lundi en déployant le destroyer américain USS Milius dans un secteur de mer de Chine méridionale revendiqué par Pékin, pour mener une "opération de liberté de navigation". Le département d’État américain a réitéré son appel à "ne pas modifier le statu quo", tandis que le Pentagone a dit lui "suivre les événements de près". Samedi, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, avait dénoncé l’"expansionnisme autoritaire" de la Chine et assuré que l’île "continuerait à travailler avec les États-Unis et d’autres pays […] pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie".
La Chine de Xi Jinping ne cache plus ses ambitions sur Taïwan qu’elle considère une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Pékin vise cette réunification, par la force si nécessaire. "L’indépendance de Taïwan et la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan s’excluent mutuellement", a d’ailleurs déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères ce lundi. "Si nous voulons protéger la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan, nous devons nous opposer fermement à toute forme de séparatisme pour l’indépendance de Taïwan", a-t-il ajouté.
À Taïwan, face à la pression militaire de la Chine, on se prépare également au conflit : allongement du service militaire obligatoire, achat d’armes et auto-organisation des civils… mais aussi aménagement de tout un réseau d’abris souterrains, conçu pour servir de refuge à la population en cas de frappes aériennes. 100 000 abris antiaériens auraient déjà été construits sur tout son territoire pour protéger ses habitants.
Dans ce contexte, et après trois jours de visite en Chine, les propos du chef de l’État prononcés samedi à bord de l’avion qui le ramenait à Paris, font vivement réagir. Dans une interview accordée aux Échos et à Politico, Emmanuel Macron a appelé l’Union européenne à ne pas être dans le suivisme des Américains, notamment sur l’épineuse question de Taïwan. "Le grand risque" pour le Vieux Continent serait "de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique". "Le paradoxe", selon le président, "serait que nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique". Et d’insister, plus précisément sur Taïwan : "La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante […] Avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taïwan ? Non. La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise". Un message qui suscite depuis la crispation et les critiques de certains en Europe ainsi qu’aux États-Unis.
Invités :
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et Paris School of Business et auteur de "Les voies de la puissance"
- Pierre Haski, chroniqueur international - France Inter et L’Obs
- Nicole Bacharan, historienne et politologue spécialiste des États-Unis
- Général Patrick Dutartre, Général de l’armée de l’air et de l’espace et ancien pilote de chasse
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé