Macron : tenir... À quel prix ?
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Comment sortir de la crise sociale ? Quelques heures avant la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le patron de la CFDT Laurent Berger a exhorté le gouvernement à mettre "en suspens la mesure des 64 ans" qui cristallise les oppositions, estimant que "rentrer dans un processus de médiation" serait "un geste fort à poser". "Il faut prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation", a déclaré le leader syndical sur France Inter. Ce que propose l'intersyndicale, "c'est un geste d'apaisement", qu'il faut "saisir", a insisté Laurent Berger.
Lors d’une réunion organisée lundi à l’Élysée, Emmanuel Macron avait dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales". Mais "nul besoin de médiation" a répondu ce matin le porte-parole du gouvernement qui entend camper sur ses positions et tourner rapidement la page des retraites alors que les cortèges s’élançaient un peu partout dans le pays et que les grèves se poursuivent dans de nombreux secteurs stratégiques comme l’énergie. Les raffineries du pays sont en effet toujours à l’arrêt et après la Provence et l'Ouest, l'Île-de-France est touchée à son tour par les pénuries de carburants dans les stations-service provoquées par la grève des opérateurs.
Des salariés de l’énergie très présents ce mardi dans les cortèges aux côtés également de nombreux jeunes. Depuis l’usage du 49.3, les manifestations contre la réforme des retraites se sont rajeunies et plusieurs universités sont occupées à Paris mais aussi à Lille, Lyon, Grenoble ou Bordeaux. Depuis Clermont-Ferrand où il a défilé, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez y voit "la preuve que le mouvement ne s’essouffle pas" même si le nombre de manifestants est en baisse de 20 % ce mardi par rapport à jeudi dernier d’après plusieurs syndicats. Le 23 mars, il y avait eu 3,5 millions de personnes dans les rues selon les organisations syndicales, 1,09 million d'après le ministère de l'Intérieur. Aujourd’hui "c’est en baisse mais ce n'est pas une surprise parce que depuis le début, il y a des journées plus hautes et des journées plus basses". C'est encore une mobilisation très importante", a affirmé Laurent Berger. Le leader de la CFDT a également jugé "insupportable que la réponse" de l’exécutif "soit une fin de non-recevoir. On ne peut pas dire qu’on nous tend la main. On a proposé une voie de sortie, il faut que le gouvernement nous réponde. Apparemment, il n’est pas prêt pour l’instant, mais peut-être que ça va changer dans quelques heures" a-t-il souligné.
Contrairement au gouvernement qui, par la voix de son porte-parole, a refusé ce mardi matin la main tendue par Laurent Berger, les députés MoDem, faisant partie de la majorité, se disent eux favorables à la médiation proposée par le patron de la CFDT. "Le temps est venu de trouver des points de convergence avec les syndicats et renouer le dialogue", a déclaré leur président de groupe (51 députés), Jean-Paul Matteï, aux journalistes à l'Assemblée nationale. "Le dialogue social, on ne peut pas le laisser de côté (...) Si une médiation est possible, nous l'encouragerons, on ne peut pas laisser un pays comme cela se déchirer", a ajouté le député Philippe Vigier sur fond de crainte de nouvelle escalade de la violence. Pour contrer les casseurs en marge des cortèges, un dispositif de forces de l'ordre à l'ampleur inédite depuis la Coupe du Monde 98 a été déployé par le ministre de l’Intérieur.
De son côté, Philippe Martinez, de la CGT, a expliqué que compte tenu de "la mobilisation qui ne faiblit pas, on a proposé une nouvelle fois au gouvernement et surtout au président de la République de suspendre son projet et de nommer une médiation. Cette proposition qui a été faite par l'intersyndicale va être adressée par écrit au président de la République" a précisé celui qui quittera la tête de la CGT, après huit ans au poste de secrétaire général, à l’issue du 53e Congrès de la CGT qui se déroule jusqu’au 31 mars à Clermont-Ferrand. Sa succession se joue actuellement entre Marie Buisson, qu’il soutient et Céline Verzeletti, sa chalengeuse disposant du soutien de puissantes fédérations.
Alors quelles sont les pistes pour sortir de la crise ? Pourquoi le gouvernement ferme-t-il la porte à une "médiation" avec les syndicats ? Présents ces derniers jours dans les cortèges, qui sont les black blocs ? Enfin qui succèdera à Philippe Martinez à la tête de la CGT ?
Invités :
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé