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Enfants déportés, kidnappés : La guerre selon Poutine
C dans l'air- 1 h 3 min
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Lors des conflits armés, les mineurs sont les plus vulnérables. La guerre en Ukraine semble en train de faire de milliers d'entre eux un "butin de guerre". C'est ce qu'a évoqué le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, la semaine dernière. C'est le risque pointé par de nombreux enquêteurs, des juristes et des ONG dont Human Rights Watch qui a publié hier un rapport sur les conséquences de l'invasion russe pour les dizaines de milliers d'enfants vivant dans des institutions ukrainiennes. Tous s'inquiètent du sort d'au moins 16 200 enfants ukrainiens déportés vers la Russie, comme l'indique le Bureau national d'information en Ukraine. En janvier, les autorités russes ont admis que près de 5 millions d'Ukrainiens, dont 733 000 mineurs, étaient arrivés sur leur sol depuis le début de "l'opération spéciale". Lors de sa quatrième visite en Ukraine début mars, le procureur de la CPI a déclaré que "ces actes présumés font l'objet d'une enquête prioritaire de la part de (s)on bureau". Des mandats d'arrestation pourraient bientôt être émis par la CPI. L'association "Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre!" estimait en décembre que ces transferts forcés de masse relevaient des qualifications de génocide et de crimes contre l'humanité. "Nous devons accorder une attention particulière aux crimes qui ont été et sont commis par la Russie à l'encontre de nos enfants ukrainiens. Il s'agit de la déportation, de l'enlèvement et des tentatives d'effacer l'identité nationale et familiale de nos enfants", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Ces déportations nous ramènent "aux heures les plus sombres de l'histoire européenne", a rappelé la procureure en chef du parquet européen, Laura Kovesi. L'ampleur de ces transferts forcés et répétés, sans parler des procédures législatives et logistiques mises en place, témoigne d'une pratique et d'une politique planifiée par la fédération de Russie. L'université Yale a montré le rôle premier des autorités fédérales dans ces transferts et ses programmes. Vladimir Poutine a en effet exigé des modifications législatives pour faciliter les adoptions de ces enfants. Il a aussi nommé Maria Lvova-Belova au poste de commissaire aux droits de l'enfant. Depuis l'invasion, elle organise les déportations, communique à tout-va et met en scène des adoptions, des cérémonies d'accueil. Face à cette situation, certains parents remuent ciel et terre pour retrouver leurs enfants disparus. Un père dont les enfants avaient été évacués côté russe lors de la bataille de Marioupol est parvenu à les retrouver et à les ramener en Lettonie. Un parcours du combattant qu'ils racontent aujourd'hui. Sur le front, les soldats russes souffrent face à l'incroyable cruauté des combats. Et ils le font savoir. Depuis le début du mois de février apparaissent sur les réseaux sociaux des vidéos de mobilisés qui protestent contre les conditions dans lesquelles ils sont envoyés à l'assaut, eux disent "au massacre". Les mises en scènes se ressemblent : des soldats russes cagoulés, qui, par petits groupes, dénoncent leur impréparation, leur manque d'armement, d'équipement, de nourriture et de soutien. Ils considèrent que de nombreuses vies pourraient être épargnées. Ils apparaissent comme choqués qu’on leur ait menti sur ce qu’allait être leur rôle ans cette "opération spéciale". C'est peu dire que ces vidéos font tache et rompent avec la propagande du Kremlin. Le phénomène n'est en revanche pas nouveau, il avait déjà été observé en septembre dernier. Ces soldats, qui viennent principalement des régions éloignées d’Irkoutsk, Arkhangelsk ou Novossibirsk interpellent directement Vladimir Poutine à qui ils demandent de rejoindre les rangs de l’armée régulière. Après plus d'un an de conflit, le chef de l'Etat russe ne s'est toujours pas rendu sur le front. Au contraire, le chef de la milice Wagner, Evgueni Prigogine, s'affiche de plus en plus sur les zones de combats. Il affirme en même temps de plus en plus clairement ses ambitions politiques. L'Etat russe est-il en train de perpétrer un nouveau crime contre l'humanité en organisant la déportation de milliers de mineurs ukrainiens ? Comment retrouver les enfants disparus ? Que risquent les soldats russes qui dénoncent leur condition sur le front ? Nos experts : - Elsa Vidal, Rédactrice en chef de la rédaction en langue russe "RFI", Consultante pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés - Alain Bauer, Professeur au CNAM, responsable du pôle sécurité, défense et renseignement - Guillaume Ancel, Ancien officier de l’armée française - Aymeric Elluin, Responsable "plaidoyer et conflits" à Amnesty International France
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Lors des conflits armés, les mineurs sont les plus vulnérables. La guerre en Ukraine semble en train de faire de milliers d'entre eux un "butin de guerre". C'est ce qu'a évoqué le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, la semaine dernière. C'est le risque pointé par de nombreux enquêteurs, des juristes et des ONG dont Human Rights Watch qui a publié hier un rapport sur les conséquences de l'invasion russe pour les dizaines de milliers d'enfants vivant dans des institutions ukrainiennes.
Tous s'inquiètent du sort d'au moins 16 200 enfants ukrainiens déportés vers la Russie, comme l'indique le Bureau national d'information en Ukraine. En janvier, les autorités russes ont admis que près de 5 millions d'Ukrainiens, dont 733 000 mineurs, étaient arrivés sur leur sol depuis le début de "l'opération spéciale". Lors de sa quatrième visite en Ukraine début mars, le procureur de la CPI a déclaré que "ces actes présumés font l'objet d'une enquête prioritaire de la part de (s)on bureau". Des mandats d'arrestation pourraient bientôt être émis par la CPI.
L'association "Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre!" estimait en décembre que ces transferts forcés de masse relevaient des qualifications de génocide et de crimes contre l'humanité.
"Nous devons accorder une attention particulière aux crimes qui ont été et sont commis par la Russie à l'encontre de nos enfants ukrainiens. Il s'agit de la déportation, de l'enlèvement et des tentatives d'effacer l'identité nationale et familiale de nos enfants", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Ces déportations nous ramènent "aux heures les plus sombres de l'histoire européenne", a rappelé la procureure en chef du parquet européen, Laura Kovesi. L'ampleur de ces transferts forcés et répétés, sans parler des procédures législatives et logistiques mises en place, témoigne d'une pratique et d'une politique planifiée par la fédération de Russie.
L'université Yale a montré le rôle premier des autorités fédérales dans ces transferts et ses programmes. Vladimir Poutine a en effet exigé des modifications législatives pour faciliter les adoptions de ces enfants. Il a aussi nommé Maria Lvova-Belova au poste de commissaire aux droits de l'enfant. Depuis l'invasion, elle organise les déportations, communique à tout-va et met en scène des adoptions, des cérémonies d'accueil.
Face à cette situation, certains parents remuent ciel et terre pour retrouver leurs enfants disparus. Un père dont les enfants avaient été évacués côté russe lors de la bataille de Marioupol est parvenu à les retrouver et à les ramener en Lettonie. Un parcours du combattant qu'ils racontent aujourd'hui.
Sur le front, les soldats russes souffrent face à l'incroyable cruauté des combats. Et ils le font savoir. Depuis le début du mois de février apparaissent sur les réseaux sociaux des vidéos de mobilisés qui protestent contre les conditions dans lesquelles ils sont envoyés à l'assaut, eux disent "au massacre". Les mises en scènes se ressemblent : des soldats russes cagoulés, qui, par petits groupes, dénoncent leur impréparation, leur manque d'armement, d'équipement, de nourriture et de soutien. Ils considèrent que de nombreuses vies pourraient être épargnées. Ils apparaissent comme choqués qu’on leur ait menti sur ce qu’allait être leur rôle ans cette "opération spéciale". C'est peu dire que ces vidéos font tache et rompent avec la propagande du Kremlin. Le phénomène n'est en revanche pas nouveau, il avait déjà été observé en septembre dernier. Ces soldats, qui viennent principalement des régions éloignées d’Irkoutsk, Arkhangelsk ou Novossibirsk interpellent directement Vladimir Poutine à qui ils demandent de rejoindre les rangs de l’armée régulière. Après plus d'un an de conflit, le chef de l'Etat russe ne s'est toujours pas rendu sur le front. Au contraire, le chef de la milice Wagner, Evgueni Prigogine, s'affiche de plus en plus sur les zones de combats. Il affirme en même temps de plus en plus clairement ses ambitions politiques.
L'Etat russe est-il en train de perpétrer un nouveau crime contre l'humanité en organisant la déportation de milliers de mineurs ukrainiens ?
Comment retrouver les enfants disparus ?
Que risquent les soldats russes qui dénoncent leur condition sur le front ?
Nos experts :
- Elsa Vidal, Rédactrice en chef de la rédaction en langue russe "RFI", Consultante pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés
- Alain Bauer, Professeur au CNAM, responsable du pôle sécurité, défense et renseignement
- Guillaume Ancel, Ancien officier de l’armée française
- Aymeric Elluin, Responsable "plaidoyer et conflits" à Amnesty International France
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé