Ukraine : guerre de tranchées et missiles hypersoniques
C dans l'air- 1 h 4 min
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Les grandes villes ukrainiennes sous une pluie de missiles et de drones. Jeudi, Lviv, Odessa, Kharkiv, Kherson, Kiev ont été massivement bombardées par les Russes et les infrastructures énergétiques particulièrement ciblées une nouvelle fois. Dans la capitale ukrainienne, 40 % des habitants n’ont plus d’électricité et de chauffage. À Zaporijia, elle aussi touchée, la centrale nucléaire a été coupée du réseau électrique. Située en zone occupée russe, elle a dû fonctionner pendant plusieurs heures avec un générateur.
Cette stratégie russe de la terreur destinée à faire plier le pays à commencé en octobre dernier au tout début de l’hiver. Les frappes se sont ensuite espacées dans le temps. L’attaque aérienne d’hier où des missiles hypersoniques, quasiment indétectables par la défense aérienne, ont été utilisés, vient rappeler que le Kremlin entend mener une guerre totale en Ukraine. Et ce alors que les troupes russes sont "fixées" depuis de long mois à l’Est du pays et notamment autour de Bakhmout où les combats sont acharnés.
Le porte-parole du ministère de la Défense russe a qualifié les frappes, qui ont fait au moins six morts en Ukraine, de "représailles" à une incursion sur le territoire russe le 2 mars de "saboteurs" ukrainiens. Ce que Kiev avait démenti. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également réagi jeudi : "L'ennemi a tenté d'intimider les Ukrainiens en utilisant à nouveau ses misérables tactiques". C’est "une nouvelle tentative par l’État terroriste de combattre la civilisation". Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont aussi, par la suite, rejeté les allégations des prorusses de Transnistrie, les qualifiant de "provocation orchestrée par le Kremlin".
Jeudi, les autorités de cette région séparatiste prorusse moldave ont annoncé avoir "déjoué une attaque terroriste" contre ses dirigeants, préparée "par les services de sécurité ukrainiens". Kiev a démenti et du côté du gouvernement moldave, on est loin d’être certain de la réalité de cette "attaque". Le Premier ministre moldave a ainsi dit "ne pas avoir confirmation" de sa véracité et le gouvernement moldave a décidé de lancer une enquête autour de ces accusations.
Depuis plusieurs mois, la Russie est régulièrement accusée de chercher à déstabiliser la Moldavie, pays anciennement situé dans sa zone d’influence mais désormais dirigé par des autorités tournées vers l’Europe. Mi-février, la Présidente moldave Maia Sandu avait accusé la Russie de fomenter un coup d’État. Ce nouvel épisode de tension vient raviver la crainte d’un élargissement du conflit.
Dans ce contexte de montée des tensions, l’opération "Orion", le plus gros exercice militaire en France depuis plus de vingt ans, se poursuit dans le pays, notamment à Cahors et dans ses alentours. Prévu jusqu'en mai dans quatorze départements, "Orion" doit permettre à l'armée française de se préparer à un conflit de "haute intensité" contre un État ennemi de force égale. Programmées depuis trois ans, ces manœuvres prennent une signification plus grande encore depuis l'invasion russe en Ukraine, il y a un an, et sont particulièrement scrutées…
Alors que sait-on des attaques aériennes russes menées hier en Ukraine ? Que change le recours des russes aux missiles hypersoniques ? Quelle est la situation à Bakhmout ? Que se passe-t-il en Moldavie et en Géorgie ? Comment se déroule l’opération Orion ? La France est-elle prête pour une guerre de haute intensité ?
Nos experts :
- Général Dominique Trinquand, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU
- Armelle Charrier, Éditorialiste en politique internationale - "France 24"
- Elsa Vidal, Rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - "RFI"
- Guillaume Ancel, Ancien officier de l’armée française
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé