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Hausse des prix : ça va craquer ?
C dans l'air- 1 h 5 min
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"Mars rouge". Cette expression est fréquemment utilisée ces dernières semaines. Elle exprime la crainte d'une nouvelle hausse spectaculaire des prix des produits vendus dans les rayons des supermarchés. Cette flambée pourrait être la conséquence des négociations annuelles qui se sont achevées mercredi 1er mars entre les industriels et les distributeurs. Les premiers veulent que le prix de vente final prenne en compte la hausse des coûts de production (de l'énergie, des transports ou même des matières premières) ; tandis que les autres craignent de devoir répercuter cette augmentation en rayon. Pendant le temps des discussions, ils se sont renvoyé la balle, chacun accusant l'autre de vouloir se gaver sur le dos des ménages. Pendant ce temps, Élisabeth Borne assurait que le gouvernement faisait "tout pour que l'inflation soit contenue". À l'issue des négociations, de nouvelles hausses de prix sont à attendre dans les rayons. Parmi les produits qui vont connaître des augmentations, on trouve la viande, les légumes ou encore les articles d'hygiène. Alors qu'une augmentation moyenne de 10% a été évoquée, l'Institut de recherche et d'innovation table plutôt sur une hausse comprise entre 4 et 7% d’ici à juin prochain (par rapport à février 2023). Une conséquence directe de l’inflation galopante en France, de l'ordre de 6,2% sur un an en février dernier, selon l'Insee. Le gouvernement promettait, dans le cas d'une nouvelle flambée des prix alimentaires, un panier anti-inflation, avec une liste de produits du quotidien "à prix cassés", selon les mots du porte-parole Olivier Véran. Mais le contour du dispositif a toujours été flou. Les choses sont désormais beaucoup plus claires. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, premier syndicat d'agriculteurs, a affirmé ce matin sur France Info que le panier anti-inflation promis par le gouvernement "n'adviendra pas". La question est sensible pour le gouvernement, qui va devoir affronter en parallèle le retour des mobilisations et le début des blocages contre la réforme des retraites, toujours très impopulaire dans l'opinion. C'est dans ce contexte d'inflation galopante qu'un nouvel acteur se lance dans la grande distribution. Le nouveau venu s'appelle Toujust et il a ouvert sa première enseigne mercredi à Alès, dans le Gard. Si la ville des Cévennes est le premier point de vente en France, neuf autres ouvertures sont prévues au cours du premier semestre 2023. En tout, ce ne sont pas moins de 50 magasins qui sont prévus d’ici à la fin d’année. D’ici quatre à cinq ans, le distributeur ambitionne d’inonder le marché de la distribution à bas prix. Pour se faire une place dans ce secteur très concurrentiel, l’enseigne s’engage à proposer "le juste prix jusqu’à 5 à 10 % moins cher que ses concurrents directs". Pour atteindre cet objectif ambitieux, la solution est toute trouvée : supprimer les intermédiaires pour réduire les marges. Le magasin affirme ainsi pouvoir "libérer les consommateurs trop souvent pris en étau entre pouvoir d’achat et exigence de justice vis-à-vis des producteurs". Autre originalité : la participation des fournisseurs au capital des magasins, sous forme de coopérative, en contrepartie de leurs meilleurs prix. En cette période de contraction du pouvoir d'achat des ménages, cette recette qui exclut les centrales d'achat pour faire baisser les prix pourrait séduire les consommateurs. L'alimentation n'est pas le seul poste de dépense à plomber le budget des ménages. L'automobile pèse également très lourd. Et cela pourrait bien empirer. À Toulouse, la zone à faibles émissions, mise en place pour lutter contre la pollution, est vivement critiquée. Selon ses détracteurs, elle pénalise les moins riches, qui n'ont pas les moyens financiers d'investir dans des véhicules moins émetteurs de dioxyde de carbone. Si les verbalisations ne sont pas encore effectives, à l'avenir les amendes seront salées pour les contrevenants. De nombreux automobilistes vivent donc la mise en place de ce dispositif avec un sentiment de relégation et l'amertume de voir sur les routes une France à deux vitesses. Faut-il craindre un mois de «mars rouge» sur les prix des produits alimentaires ? Un autre modèle de grande distribution va-t-il s'imposer ? Les ménages modestes sont-ils condamnés à être relégués hors des métropoles ? Nos experts : Pascale Hébel, directrice associée chez C-Ways, spécialiste des questions de consommation Olivia Détroyat, journaliste économique au « Figaro », spécialiste de la grande distribution Flavien Neuvy, économiste, directeur de l’Observatoire Cetelem Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste - BDO France - Cabinet d’analyse économique
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"Mars rouge". Cette expression est fréquemment utilisée ces dernières semaines. Elle exprime la crainte d'une nouvelle hausse spectaculaire des prix des produits vendus dans les rayons des supermarchés. Cette flambée pourrait être la conséquence des négociations annuelles qui se sont achevées mercredi 1er mars entre les industriels et les distributeurs. Les premiers veulent que le prix de vente final prenne en compte la hausse des coûts de production (de l'énergie, des transports ou même des matières premières) ; tandis que les autres craignent de devoir répercuter cette augmentation en rayon. Pendant le temps des discussions, ils se sont renvoyé la balle, chacun accusant l'autre de vouloir se gaver sur le dos des ménages. Pendant ce temps, Élisabeth Borne assurait que le gouvernement faisait "tout pour que l'inflation soit contenue".
À l'issue des négociations, de nouvelles hausses de prix sont à attendre dans les rayons. Parmi les produits qui vont connaître des augmentations, on trouve la viande, les légumes ou encore les articles d'hygiène. Alors qu'une augmentation moyenne de 10% a été évoquée, l'Institut de recherche et d'innovation table plutôt sur une hausse comprise entre 4 et 7% d’ici à juin prochain (par rapport à février 2023). Une conséquence directe de l’inflation galopante en France, de l'ordre de 6,2% sur un an en février dernier, selon l'Insee.
Le gouvernement promettait, dans le cas d'une nouvelle flambée des prix alimentaires, un panier anti-inflation, avec une liste de produits du quotidien "à prix cassés", selon les mots du porte-parole Olivier Véran. Mais le contour du dispositif a toujours été flou. Les choses sont désormais beaucoup plus claires. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, premier syndicat d'agriculteurs, a affirmé ce matin sur France Info que le panier anti-inflation promis par le gouvernement "n'adviendra pas".
La question est sensible pour le gouvernement, qui va devoir affronter en parallèle le retour des mobilisations et le début des blocages contre la réforme des retraites, toujours très impopulaire dans l'opinion.
C'est dans ce contexte d'inflation galopante qu'un nouvel acteur se lance dans la grande distribution. Le nouveau venu s'appelle Toujust et il a ouvert sa première enseigne mercredi à Alès, dans le Gard. Si la ville des Cévennes est le premier point de vente en France, neuf autres ouvertures sont prévues au cours du premier semestre 2023. En tout, ce ne sont pas moins de 50 magasins qui sont prévus d’ici à la fin d’année. D’ici quatre à cinq ans, le distributeur ambitionne d’inonder le marché de la distribution à bas prix. Pour se faire une place dans ce secteur très concurrentiel, l’enseigne s’engage à proposer "le juste prix jusqu’à 5 à 10 % moins cher que ses concurrents directs". Pour atteindre cet objectif ambitieux, la solution est toute trouvée : supprimer les intermédiaires pour réduire les marges. Le magasin affirme ainsi pouvoir "libérer les consommateurs trop souvent pris en étau entre pouvoir d’achat et exigence de justice vis-à-vis des producteurs". Autre originalité : la participation des fournisseurs au capital des magasins, sous forme de coopérative, en contrepartie de leurs meilleurs prix. En cette période de contraction du pouvoir d'achat des ménages, cette recette qui exclut les centrales d'achat pour faire baisser les prix pourrait séduire les consommateurs.
L'alimentation n'est pas le seul poste de dépense à plomber le budget des ménages. L'automobile pèse également très lourd. Et cela pourrait bien empirer.
À Toulouse, la zone à faibles émissions, mise en place pour lutter contre la pollution, est vivement critiquée. Selon ses détracteurs, elle pénalise les moins riches, qui n'ont pas les moyens financiers d'investir dans des véhicules moins émetteurs de dioxyde de carbone. Si les verbalisations ne sont pas encore effectives, à l'avenir les amendes seront salées pour les contrevenants. De nombreux automobilistes vivent donc la mise en place de ce dispositif avec un sentiment de relégation et l'amertume de voir sur les routes une France à deux vitesses.
Faut-il craindre un mois de «mars rouge» sur les prix des produits alimentaires ? Un autre modèle de grande distribution va-t-il s'imposer ? Les ménages modestes sont-ils condamnés à être relégués hors des métropoles ?
Nos experts :
Pascale Hébel, directrice associée chez C-Ways, spécialiste des questions de consommation
Olivia Détroyat, journaliste économique au « Figaro », spécialiste de la grande distribution
Flavien Neuvy, économiste, directeur de l’Observatoire Cetelem
Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste - BDO France - Cabinet d’analyse économique
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé