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Manifs, sondages : Borne face au mur du non
C dans l'air- 1 h 4 min
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Bis repetita. Après un mouvement très suivi le 19 janvier, les organisations syndicales organisent aujourd'hui une nouvelle journée de mobilisation et de grève contre la réforme des retraites. Le patron de la CGT Phillipe Martinez espérait ce matin "autant de monde, si ce n'est plus" dans la rue. Il y a dix jours, pas moins de 1,12 million de manifestants selon les autorités (plus de 2 millions selon les syndicats) s'étaient retrouvés pour faire plier le gouvernement sur son projet phare. Cette deuxième journée de mobilisation apparait donc comme un test pour le mouvement social. Face aux manifestants, le gouvernement a changé de ton ces derniers jours. Fini la carte de la "pédagogie" et du "dialogue", place à la fermeté. À l'image de la Première ministre Elisabeth Borne, qui déclarait dimanche dans une interview à FranceInfo que le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans prévu par la réforme n'était "plus négociable". Une posture inflexible reprise par plusieurs poids lourds de l'exécutif, très présents dans l'espace médiatique ces derniers jours. Dans ce bras de fer, le nombre de gréviste semble en baisse aujourd'hui. Selon les syndicats, ils sont 36,5% à la SNCF, contre 46,3% le 19 janvier. Selon la direction d'EDF, il y a 40,3% de grévistes dans l'entreprise, contre 44,5% le 19 janvier. La mobilisation serait également en baisse dans la fonction publique d'Etat, avec 19,4% de grévistes contre 28% le 19 janvier, selon le ministère de la Fonction publique. Si on observe donc un recul de la grève dans plusieurs secteurs, les manifestations semblent, en revanche, accueillir plus de monde. À la mi-journée, le constat est encourageant pour le mouvement social. "Tout ce qui nous remonte partout en France ce sont de très très gros chiffres, largement aussi bien voire mieux que le 19 janvier dernier", a déclaré le chef de file de la CFDT Laurent Berger, tandis que son homologue de la CGT a annoncé qu'il fallait durcir le ton. "C’est bien nous sommes plus nombreux que le 19 janvier dernier", a assuré Philippe Martinez depuis la place d'Italie, peu avant le départ du cortège parisien. "Il y aura une suite et même des suites, si le gouvernement ne change pas et n'écoute pas", avait-il lancé ce matin sur RMC-BFMTV. Le constat est clair, le mouvement est massif. Et face à un gouvernement qui joue désormais la fermeté, le conflit pourrait être amené à durer. Dans cette hypothèse, les syndicats conserveront-ils le contrôle de l'action ? Ou se retrouveront-ils débordés par leur base et par des mouvements mouvements extérieurs, comme celui observé à Noël à la SNCF ? L’automne dernier, un collectif composé de plusieurs centaines de contrôleurs s'était en effet organisé sur Facebook, en dehors de tout cadre syndical. Ils avaient entamé leur mouvement début décembre, en déposant un préavis de grève pour le week-end de Noël. Ces salariés n'étaient pas les représentants des organisations habituellement en première ligne au moment des blocages. Ces quelque 3500 membres du "collectif national ASCT" rejetaient même toute accointance avec les syndicats, bien que ces derniers aient fini par les soutenir. En parallèle de l'actuelle mobilisation, ce scénario pourrait se reproduire. À côté du conflit, un sujet demeure sous les radars. Celui de la retraite progressive. Et pour cause, moins de 25 000 salariés bénéficient aujourd'hui de ce dispositif. Il permet, notamment, d'amoindrir le choc psychologique du passage d'une activité salariale très chronophage à l'absence totale d'obligation professionnelle que confère une retraite pleine et entière. Un salarié proche de l’âge auquel il est en droit de mettre un terme à sa carrière peut ainsi demander à son employeur de ne plus travailler à temps complet, par exemple s'il souhaite disposer toute l'année d'un week-end de quatre jours ou de toutes ses après-midis, tout en commençant à percevoir une partie de sa pension de retraite. Syndicats, gouvernement, qui va remporter la deuxième manche de cette bataille des retraites ? Les syndicats peuvent-ils être débordés par leur base si le mouvement de contestation s'inscrit dans la durée ? La retraite progressive pourrait-elle se généraliser dans les années à venir ? Invités : - Bruno Jeudy, éditorialiste politique - Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail, spécialiste du dialogue social - Fanny Guinochet, éditorialiste - France Info et La Tribune Spécialiste des questions économiques et sociales - Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
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Bis repetita. Après un mouvement très suivi le 19 janvier, les organisations syndicales organisent aujourd'hui une nouvelle journée de mobilisation et de grève contre la réforme des retraites. Le patron de la CGT Phillipe Martinez espérait ce matin "autant de monde, si ce n'est plus" dans la rue. Il y a dix jours, pas moins de 1,12 million de manifestants selon les autorités (plus de 2 millions selon les syndicats) s'étaient retrouvés pour faire plier le gouvernement sur son projet phare. Cette deuxième journée de mobilisation apparait donc comme un test pour le mouvement social.
Face aux manifestants, le gouvernement a changé de ton ces derniers jours. Fini la carte de la "pédagogie" et du "dialogue", place à la fermeté. À l'image de la Première ministre Elisabeth Borne, qui déclarait dimanche dans une interview à FranceInfo que le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans prévu par la réforme n'était "plus négociable". Une posture inflexible reprise par plusieurs poids lourds de l'exécutif, très présents dans l'espace médiatique ces derniers jours.
Dans ce bras de fer, le nombre de gréviste semble en baisse aujourd'hui. Selon les syndicats, ils sont 36,5% à la SNCF, contre 46,3% le 19 janvier. Selon la direction d'EDF, il y a 40,3% de grévistes dans l'entreprise, contre 44,5% le 19 janvier. La mobilisation serait également en baisse dans la fonction publique d'Etat, avec 19,4% de grévistes contre 28% le 19 janvier, selon le ministère de la Fonction publique. Si on observe donc un recul de la grève dans plusieurs secteurs, les manifestations semblent, en revanche, accueillir plus de monde. À la mi-journée, le constat est encourageant pour le mouvement social. "Tout ce qui nous remonte partout en France ce sont de très très gros chiffres, largement aussi bien voire mieux que le 19 janvier dernier", a déclaré le chef de file de la CFDT Laurent Berger, tandis que son homologue de la CGT a annoncé qu'il fallait durcir le ton. "C’est bien nous sommes plus nombreux que le 19 janvier dernier", a assuré Philippe Martinez depuis la place d'Italie, peu avant le départ du cortège parisien. "Il y aura une suite et même des suites, si le gouvernement ne change pas et n'écoute pas", avait-il lancé ce matin sur RMC-BFMTV.
Le constat est clair, le mouvement est massif. Et face à un gouvernement qui joue désormais la fermeté, le conflit pourrait être amené à durer. Dans cette hypothèse, les syndicats conserveront-ils le contrôle de l'action ? Ou se retrouveront-ils débordés par leur base et par des mouvements mouvements extérieurs, comme celui observé à Noël à la SNCF ?
L’automne dernier, un collectif composé de plusieurs centaines de contrôleurs s'était en effet organisé sur Facebook, en dehors de tout cadre syndical. Ils avaient entamé leur mouvement début décembre, en déposant un préavis de grève pour le week-end de Noël. Ces salariés n'étaient pas les représentants des organisations habituellement en première ligne au moment des blocages. Ces quelque 3500 membres du "collectif national ASCT" rejetaient même toute accointance avec les syndicats, bien que ces derniers aient fini par les soutenir. En parallèle de l'actuelle mobilisation, ce scénario pourrait se reproduire.
À côté du conflit, un sujet demeure sous les radars. Celui de la retraite progressive. Et pour cause, moins de 25 000 salariés bénéficient aujourd'hui de ce dispositif. Il permet, notamment, d'amoindrir le choc psychologique du passage d'une activité salariale très chronophage à l'absence totale d'obligation professionnelle que confère une retraite pleine et entière. Un salarié proche de l’âge auquel il est en droit de mettre un terme à sa carrière peut ainsi demander à son employeur de ne plus travailler à temps complet, par exemple s'il souhaite disposer toute l'année d'un week-end de quatre jours ou de toutes ses après-midis, tout en commençant à percevoir une partie de sa pension de retraite.
Syndicats, gouvernement, qui va remporter la deuxième manche de cette bataille des retraites ? Les syndicats peuvent-ils être débordés par leur base si le mouvement de contestation s'inscrit dans la durée ? La retraite progressive pourrait-elle se généraliser dans les années à venir ?
Invités :
- Bruno Jeudy, éditorialiste politique
- Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail, spécialiste du dialogue social
- Fanny Guinochet, éditorialiste - France Info et La Tribune
Spécialiste des questions économiques et sociales
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé