Taxe foncière : jusqu'à +52% !
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"Les finances des collectivités sont touchées de plein fouet". Pour faire face aux difficultés budgétaires que rencontre la capitale, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé hier l'augmentation de la taxe foncière dans la ville. Celle-ci augmentera de sept points et passera de 13,5% à 20,5% en 2023, sauf pour les propriétaires qui s'engageront dans la rénovation thermique de leur appartement et ceux "rencontrant des difficultés économiques", titulaires d'allocations de solidarité (Aspa, ASI, AAH) ou redevables de plus de 75 ans.
Il y a un an à peine, pourtant, la maire de Paris qui avait eu comme promesse de campagne de "ne pas augmenter les impôts", se refusait toujours à cette éventualité. Mais depuis la crise de l’énergie et l’inflation sont passées par là. Et d’après l’élue, l’État et l’exécutif sont défaillants dans l’accompagnement des collectivités. "Toutes les communes de France sont aujourd’hui confrontées à une situation très difficile qui, malheureusement, n’a pas été prise en compte par le gouvernement : pas d’indexation des moyens pour tenir compte de l’inflation ni de l’augmentation des coûts de l’énergie", écrit-elle dans son communiqué. Elle lui reproche également d’avoir rejeté des amendements permettant notamment de taxer davantage les propriétaires de logements vacants et de résidences secondaires, ou de relever la taxe de séjour pour les hôtels de luxe.
"Comme souvent avec Mme Hidalgo, l'État a bon dos", a répliqué ce mardi devant la presse le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, ajoutant que l'État ne peut "pas combler les problèmes de gestion de la ville de Paris" et son "absence de réforme de structure".
Pour autant, de plus en plus de villes en difficulté font le choix comme Paris d’utiliser ce levier fiscal. Selon le dernier Observatoire national des taxes foncières de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) dévoilé par Le Parisien, cet impôt local a ainsi bondi de 4,7% en moyenne dans les 200 plus grandes villes de France entre 2021 et 2022. Et l’augmentation ne devrait pas s'arrêter en 2023 alors que l’inflation ne faiblit pas, ni se limiter à l’impôt foncier. Un amendement du projet de loi de finances, adopté en première lecture par 49.3 à l’Assemblée nationale, le 31 octobre dernier, donne le droit à 4000 communes supplémentaires de surtaxer les résidences secondaires. (Depuis 2014, certaines villes sont libres d’appliquer une surtaxe de 5 à 60 % aux résidences secondaires).
Réduire les services publics ou augmenter les impôts, c’est le choix face auquel nombre de collectivités touchées par la flambée des prix de l’énergie disent se retrouver. Mais les municipalités ne sont pas les seules à avoir l’impression d’être dans une impasse. Malgré le bouclier tarifaire et les aides annoncées par le gouvernement, de plus en plus de particuliers et d'entreprises font aussi face à des difficultés de trésoreries en cette fin d'année. Le patronat évoque même le risque d’un mur de faillites à venir. Un contexte explosif dans lequel on voit également se multiplier les opérations, le plus souvent symboliques, menées par des activistes du climat pour dénoncer le financement des énergies fossiles et l’inaction du gouvernement.
Alors pourquoi les impôts locaux flambent-ils ? À quoi faut-il s'attendre en 2023 ? Et se dirige-t-on vers un mur de faillites ? Enfin qu'est-ce qui pousse les activistes du climat à multiplier les actions symboliques et les blocages de routes ?
Invités :
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé