Covid, économie… La Chine dans l’impasse autoritaire
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Au pouvoir depuis dix ans, Xi Jinping est désormais le dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao Tsé-toung, fondateur du régime. À l'issue du XXème congrès du parti communiste, il a été sans surprise reconduit pour un troisième mandat à la tête de la Chine. Mais il a surtout accentué son emprise sur le pays en consolidant son pouvoir au sein du comité permanent du tout-puissant Bureau politique, véritable instance dirigeante du pays. Il a en effet écarté les cadres plus modérés, remplacés par des proches dont son secrétaire particulier Deng Xuexiang. Quant à l'ancien président Hu Jintao, il a été escorté contre son gré vers la sortie durant la cérémonie de clôture.
Désormais, Xi Jinping, concentre tous les pouvoirs, au point d’apparaître plus puissant que jamais Mais, paradoxe de la situation, le leader chinois est aussi confronté à des défis majeurs qui le fragilisent dont en premier lieu : l’économie. La Chine n’aura cette année que 2,8% de croissance, la moitié de l’objectif fixé par Pékin, et surtout, inférieure à la moyenne asiatique pour la première fois depuis trente ans. En cause, les conséquences de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale, mais surtout les choix idéologiques de Pékin et la politique drastique du zéro Covid. Cette gestion de l’épidémie entraîne de nombreuses fermetures qui pèsent lourdement sur l'activité commerciale de la Chine mais le président chinois est persuadé que c’est la stratégie à mener. Lors du congrès, Xi Jinping a plaidé pour un renforcement des capacités de préservation de la sécurité nationale de la Chine, de la sécurisation des approvisionnements alimentaires et énergétiques du pays ainsi que la poursuite de la stratégie zéro Covid.
Face à la multiplication des cas de coronavirus, les autorités chinoises viennent ainsi de décréter un nouveau confinement cette fois dans la zone économique autour de l’aéroport de Zhengzhou, dans l’est du pays, qui abrite, entre autres, la plus grande usine d’iPhone au monde, gérée par le groupe taïwanais Foxconn. Néanmoins la population se montre de moins en moins docile et cette guerre de Pékin contre l'épidémie est désormais contestée par les citoyens.
Parallèlement, le secteur de l’immobilier, pilier de l'économie chinoise et symbole du "miracle" des trente dernières années, est en crise. Les plus grands promoteurs croulent sous des dettes colossales. Faute d'argent, la construction de centaines d'immeubles s'arrête pendant des mois, voire des années et les petits propriétaires de ces appartements non livrés sont à bout…
Fragilisé économiquement, l’Empire du Milieu n’en est pas moins engagé dans une rivalité croissante avec les États-Unis, une guerre technologique qui ne cesse de monter, notamment en mer de Chine où la Corée du Nord multiplie ces dernières semaines les tirs de missiles.
C’est dans ce contexte que le chancelier allemand Olaf Scholz et de plusieurs chefs d’entreprise allemands se rendent ce vendredi à Pékin. Une visite pas vraiment du goût de Paris et d’autres pays européens qui critiquent le cavalier seul de l'Allemagne. "L'ère de la naïveté, c'est terminé. Il est très important que les États fassent évoluer leur comportement vis-à-vis de la Chine dans un cadre beaucoup plus coordonné, plutôt qu'individuel. Comme la Chine, évidemment, ne cesse de vouloir le faire" a déclaré hier Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur, dans une interview accordée à l'agence Reuters.
Plusieurs pays européens, dont la France, ont mal digéré la décision récente de l'Allemagne d'autoriser la vente d'une participation de 25% dans une partie du port de Hambourg à un groupe chinois, Cosco. Cette cession d'actif stratégique a été désapprouvée jusqu'au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, mais Olaf Scholz lui a néanmoins donné son feu vert, suscitant bien des interrogations outre-Rhin. "Olaf Scholz tombe-t-il dans le même piège qu’Angela Merkel avant lui ?" se demande ainsi la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l’un des trois quotidiens les plus lus en Allemagne.
Une question qui agite aussi l’ensemble de l’UE. Alors à quoi vont ressembler les cinq prochaines années au pouvoir de Xi Jinping ? L'industrie allemande est-elle trop dépendante de la Chine ? Comment les espions chinois sont-ils montés en puissance sous Xi Jinping ? L’ère de la naïveté est-elle réellement terminée en Europe, et plus particulièrement en France ? Ces dernières années, Nuctech, un fabricant chinois de scanners à rayons x et de portiques de sécurité, engrange de plus en plus de marchés publics dans les aéroports français et commence à inquiéter les autorités. Parallèlement, plusieurs députés ont été surpris de recevoir des routeurs Huawei pour fournir un accès internet dans leur permanence. Pourtant, l’équipementier chinois fait face à une certaine défiance en France…
Invités :
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé